(OPINION) Bannir les sacs de plastique à usage unique sur le territoire
LETTRE OUVERTE. Tout le monde sait maintenant que la pollution par le plastique est devenue une crise planétaire. Fait de produit pétrolier, les sacs de plastique à usage unique prennent une minute à produire, on les utilise en moyenne 20 minutes, et prennent on ne sait combien d’années à se décomposer.
Ils représentent et perpétuent notre culture du tout jetable. Ils sont quasiment impossibles à collecter une fois dans les océans et les cours d’eau, car il se retrouvent à toutes les profondeurs de l’océan, aux deux pôles, dans nos aliments et dans l’eau, qu’elle soit du robinet ou en bouteille.
Les sacs de plastique à usage unique sont difficiles à recycler. Ce genre de plastique – de piètre qualité – trouve difficilement preneur sur le marché du recyclage. Seulement au Québec, on utilise 1 milliard de sacs de plastique par année et seulement 14 % de ces sacs sont récupérés. Ils font très mal à l’environnement.
En décembre 2015, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté à l’unanimité, une résolution demandant à ses 82 municipalités d’interdire des sacs de plastique à usage unique dès 2018. Une mesure qui va toucher près de 4 millions de citoyens, ce qui équivaut à la moitié de la population du Québec.
À ce jour, 40 des 82 municipalités de la CMM ont adopté des résolutions d’appui, et de ces 40 municipalités, 28 ont procédé au bannissement.
Les 28 municipalités du CMM ayant banni les sacs de plastique :
- Beauharnois
- Otterburn Parc
- Beloeil
- Saint-Amable
- Brossard
- Saint-Basile-Le-Grand
- Candiac
- Saint-Bruno-de-Montarville
- Calixa-Lavallée
- Sainte-Julie
- Contrecœur
- Saint-Constant
- Delson
- Sainte-Marthe-sur-le-Lac
- Deux-Montagnes
- Saint-Jean-Baptiste
- La Prairie Saint-Lambert
- Léry
- Saint-Mathieu
- Longueuil
- Saint-Mathieu-de-Beloeil
- Mascouche
- Varennes
- Mercier
- Verchère
- Montréal
- Mont-Saint-Hilaire
Ainsi que les municipalités d’Huntingdon, Sainte-Martine, Prévost et Saint-Anselme qui le font depuis 2018.
Plusieurs villes du reste du Canada, des États-Unis, d’Afrique et de l’Inde ont procédé au bannissement. Et attention, les sacs oxodégradables, oxo fragmentables, biodégradables ou compostables ne sont pas aussi écologiques qu’on veut nous le faire croire. Ces sacs ne disparaissent jamais vraiment, car ils se transforment plutôt en micro plastique.
Pour avoir un impact, car l’autorégulation ne fonctionne pas bien, nous devons agir à la source du problème en éliminant la distribution par les détaillants. Pour inciter les consommateurs et les commerçants à adopter des comportements écoresponsables, comme l’ont fait des centaines de municipalités à travers le monde, il faut interdire, dans un commerce de détail, d’offrir aux consommateurs, à titre onéreux ou gratuit, des sacs d’emplettes de plastique à usage unique.
Lorsque les consommateurs n’auraient pas de sacs réutilisables sous la main, le commerçant n’aurait qu’à offrir des sacs en papier. Au Québec, l’article 19 de la Loi sur les compétences municipales stipule que « toute municipalité locale peut adopter des règlements en matière d’environnement », ce qui inclut l’interdiction de produits ou services.
C’est l’addition de petits gestes qui finit par produire de grands résultats, c’est pourquoi je demande à la ville de Trois-Rivières de faire ce petit geste.
Trois-Rivières doit FAIRE SA PART.
Christiane Bernier
Trois-Rivières