Un étudiant derrière la conception de parcs à neige
Jean-Bastien Gervais a toujours été attiré par le côté spectaculaire des sports de glisse, avec les sauts et les rampes. Depuis neuf ans, cet étudiant en Génie civil du Cégep de Trois-Rivières est derrière la conception du parc à neige de Vallée du parc à Shawinigan. Il a aussi mis son grain de sel pour le nouveau parc à neige de ski La Tuque de l’année dernière.
Lorsqu’il avait 15 ans, il s’est impliqué pour une première fois dans un parc à neige de la région, celui de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.
«J’avais acheté des rampes et j’en avais fabriqué une bonne partie. Je m’amusais avec ça sur le terrain de mes grands-parents. Puis, j’avais vu sur Facebook que la station de Mont-Carmel se cherchait des nouvelles rampes. C’était mon premier petit contrat. Il n’y avait personne pour faire le parc, je me suis proposé et j’ai travaillé sur mon premier parc à neige. J’ai vendu une vingtaine de rampes à la station.»
L’année suivante, Jean-Bastien a été engagé par la station Vallée du parc comme préposé au parc à neige afin de l’entretenir. Il a ensuite travaillé sur l’enneigement et avec la dameuse.
«J’ai fait ma place tranquillement. Vallée du parc me laissait aussi l’opportunité de travailler sur d’autres contrats. J’ai pu voir d’autres parcs à neige et j’ai forgé mon expérience pour utiliser ce que j’avais vu. En cours de route, je me suis mis à m’intéresser au génie civil.»
Plusieurs centres de ski ont réalisé des investissements afin de mettre en place des parcs à neige, comme cette tendance devenait forte dans le monde des sports de glisse. «Je me suis mis à m’intéresser aux infrastructures avec la conception des systèmes d’enneigement. Dans mes études, tous mes travaux se concentraient sur des centres de ski.»
Inauguré le 28 décembre dernier, le tout nouveau parc à neige de Vallée du parc a entièrement été conçu par Jean-Bastien Gervais. Vers la fin du projet, le Stanois d’origine a aussi fait appel à Alex Bellemare, Phil Casabon et Frank Bourgeois afin qu’ils ajoutent leur grain de sel.
«Ils apportaient leurs idées sur les lignes possibles et comment être créatif pour que ce soit fluide en passant d’un module à un autre. C’est comme si j’avais préparé le gâteau et les gars ont ajouté le crémage!»
Le nouveau parc à neige est situé sous le nouveau télésiège.
«Ce qui faisait la force de l’ancien parc, c’est que le terrain était propice avec la dénivellation. C’était un gros défi de changer le parc d’endroit et de créer un parc aussi le fun. Avec les calculs d’arpentage, on a vu que ça valait la peine de déplacer la terre pour faciliter l’enneigement. On a bougé 30 000 mètres cubes de terre avec 1600 voyages de camion. Le système d’enneigement a été conçu ensuite avec les plans du parc. On a évalué la quantité de matériel avec la quantité de neige», raconte-t-il.
«À ma connaissance, je crois que c’est la première fois qu’un parc à neige est conçu de cette façon. Avec les calculs, on est deux fois et demie plus performant pour l’enneigement comparativement à la méthode traditionnelle.»
Jean-Bastien a tenu à remercier ses professeurs en Génie civil et leur latitude puisqu’il a utilisé différents outils offerts par le programme. Il y a quelques années, il a même contribué à la construction du saut dans la catégorie Big air pour la Coupe du monde à Québec.
À La Tuque, Jean-Bastien s’est attaqué à l’arpentage, les plans en 3D, la conception du parc, et les tracés pour la machinerie pour l’entretien du parc à neige.