L’Omnium Banque Nationale subira des transformations majeures dès 2025

MONTRÉAL — L’Omnium de tennis Banque Nationale subira plusieurs transformations majeures à compter de 2025, devenant notamment le seul tournoi de tennis professionnel au monde à se terminer en milieu de semaine.

Cette décision, qui peut faire sourciller, s’inscrit dans la redéfinition du tournoi à compter de l’an prochain, et cadre avec l’introduction d’un calendrier élargi et d’un tableau plus important, a annoncé Tennis Canada par voie de communiqué mercredi matin.

Le document précise notamment que le format de 12 jours sera utilisé uniquement pendant les années non olympiques, la compétition reprenant le modèle de sept jours quand les JO auront lieu. Ainsi, les finales féminine et masculine se tiendront le jeudi 7 août 2025, sous les réflecteurs.

«Le calendrier d’été est très condensé. Lorsqu’on a décidé d’avoir des tableaux encore plus gros pour les tournois au Canada et Cincinnati, et bien nous disposions seulement d’une fenêtre de trois semaines pour présenter ces deux tournois. Elle est là, la particularité», a d’abord expliqué la directrice de l’Omnium Banque Nationale, Valérie Tétreault.

«Le tournoi de Cincinnati commencera donc la même journée que notre finale. Je pense que oui, ça va faire réagir — nous serons le seul tournoi dans le monde (à se terminer le jeudi), nous serons uniques —, mais je pense que nous avons fait du bon travail avec l’horaire», a-t-elle ajouté.

Les tournois, qui seront de nouveau présentés simultanément à Montréal et Toronto l’an prochain, regrouperont maintenant 96 athlètes dans les tableaux principaux du simple qui s’étendront sur 12 jours, trois années sur quatre.

À cela, il faudra ajouter les tableaux principaux de double, qui passeront également de 28 à 32 équipes. L’Omnium Banque Nationale se joindra ainsi à un groupe de six tournois mixtes prolongés sur les circuits WTA et ATP, ce qui les rapproche du format des tournois du Grand Chelem.

Un défi logistique supplémentaire, a convenu Tétreault.

«Ça va nous demander potentiellement plus de terrains d’entraînement, surtout en début de tournoi, a admis Tétreault. Nous étudions plusieurs scénarios présentement, dont celui d’établir un site d’entraînement satellite. (…) Dans un monde idéal, ce site serait situé à Montréal, afin de limiter le temps de déplacement des joueurs, donc près du site, ou encore de leur hôtel.»

La tenue d’un tournoi sur 12 jours plutôt que sept entraînera évidemment des retombées financières supplémentaires, notamment pour le tournoi lui-même.

À ce sujet, Tétreault n’a pas caché que son organisation étudiait présentement la possibilité de retenir une portion de cette hausse des revenus afin de mettre à niveau les installations de l’Omnium Banque Nationale. Plusieurs intervenants dans l’univers du tennis demandent depuis des années qu’on installe un toit rétractable sur le stade IGA.

«Pour nous assurer de consolider la place de Montréal parmi les tournois Masters 1000, c’est un fait que la barre est de plus en plus haute. Et quand on se compare, et bien on voit qu’il y a des investissements significatifs ailleurs — le tournoi de Cincinnati a annoncé récemment un investissement de 260 millions $US sur deux ans dans leurs installations — et qu’on va devoir suivre la parade. C’est un fait, on sait qu’on va devoir investir dans nos installations. Dans un horizon de 15 ou 20 ans, oui, les standards sont appelés à changer.»

En combinant ceci aux rumeurs persistantes voulant que le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite — qui commandite déjà le classement mondial de l’ATP, et finance de nombreux autres sports — convoite l’obtention d’un tournoi mixte de la série1000 d’ici quelques années, alors, Tétreault est-elle préoccupée pour l’avenir de l’Omnium Banque Nationale?

«À court terme, il n’y a pas de crainte de perdre notre tournoi. Par contre, il ne faut pas se mettre la tête dans le sable. Il faut être conscient de ce qui se passe du côté de la politique, et commencer à mettre de l’avant un plan d’action pour nous assurer que notre tournoi demeure à niveau avec les autres Masters 1000», a-t-elle résumé.

«L’une de nos forces, c’est notre achalandage; c’est extrêmement précieux aux yeux du circuit et des joueurs. Mais ça n’est pas assez pour garantir la place de Montréal (au calendrier) sur un horizon de plusieurs dizaines d’années», a conclu Tétreault.

Cette année, le volet masculin, qui existe depuis maintenant 142 ans, sera disputé du 3 au 12 août au stade IGA de Montréal. L’Omnium Banque Nationale est le troisième plus ancien tournoi de tennis, après Wimbledon et les Internationaux des États-Unis.