Denis Shapovalov fait confiance à un visage familier comme entraîneur
PARIS — Denis Shapovalov mise sur une nouvelle voix comme entraîneur et il s’agit d’un compatriote canadien qu’il connaît depuis qu’il est jeune garçon, en plus d’être originaire de la même ville natale.
Peter Polansky est également un entraîneur débutant, qui se considère toujours comme un joueur actif.
Donc, si Shapovalov, maintenant âgé de 23 ans, est un joueur de tennis qui aime faire les choses différemment, sa décision de faire de Polansky, âgé de 33 ans et originaire de Richmond Hill, en Ontario, son nouvel entraîneur à temps plein sort des sentiers battus.
«Il était censé travailler avec moi environ 10 à 15 semaines, une sorte de temps partiel. Jamie (Delgado) était censé être le gars principal. Mais j’ai traversé une période d’essai avec Jamie, puis j’ai eu quelques semaines avec Peter et tout fonctionnait très bien avec Peter», a confié Shapovalov, qui affronte un adversaire coriace, mardi, pour son match de premier tour à Roland-Garros, la vedette montante de 19 ans Dane Holger Rune.
Embaucher Delgado pour amorcer la saison 2022 — pour le meilleur ou pour le pire — a été la première décision prise par Shapovalov alors qu’il prend en main sa carrière.
«Ce n’est pas que les choses n’ont pas cliqué, ce n’était pas nécessairement quelque chose qu’il faisait mal», a ajouté Shapovalov.
«Je pense que c’est un excellent entraîneur. Je pense que c’est un gars incroyable. Et nous nous entendions très bien. Mais il manquait juste quelque chose. C’est difficile à décrire.
«Parfois, c’est juste un peu d’intuition, un peu de ressentis. Mon instinct me disait d’aller à plein temps avec Peter parce que je me sens tellement à l’aise avec lui. Je peux sentir à quel point je m’améliore quand il est sur le terrain avec moi, donc c’était vraiment difficile pour moi de ne pas saisir cette opportunité.»
Une opportunité à saisir
L’entente avec Delgado, a précisé Shapovalov, était un essai ce printemps jusqu’à Miami.
L’entraîneur britannique n’était pas censé être à bord pendant la saison sur terre battue, à part peut-être quelques semaines, alors que Shapovalov évaluait la possibilité de transformer l’essai en une association permanente.
Avant le tournoi de Rome plus tôt ce mois-ci, Shapovalov a révélé qu’il avait appelé Delgado pour lui dire qu’il allait de l’avant avec Polansky seul.
Il peut également compter pour la terre battue sur Adriano Fuorivia, qui est l’entraîneur de Shapovalov depuis son séjour chez les juniors et un homme qu’il considère comme un membre de sa famille.
Pour Polansky, un ancien junior de premier plan qui a roulé sa bosse dans les différents niveaux du tennis professionnel pendant 15 ans, mais qui n’a jamais vraiment percé dans le top 100, cette opportunité est arrivée au bon moment.
Une arythmie cardiaque qu’il a gérée toute sa carrière s’est aggravée et a mené à des épisodes sur le terrain qui l’ont forcé à se retirer en milieu de match à plusieurs reprises au cours des six derniers mois.
Il y a quelques mois, Polansky s’est soumis à une intervention pour résoudre le problème et prévoyait faire une pause de tennis pour récupérer. Le moment était donc propice.
Polansky a travaillé avec Shapovalov pendant quelques semaines pendant la saison morte à l’Académie IMG de Bradenton, en Floride, à la demande de Shapovalov. Polansky était entraîneur associé sous Delgado à Indian Wells.
Polansky a rapidement constaté la direction que prenaient les choses après plusieurs bonnes semaines de travail avec Shapovalov avant les tournois de Madrid et de Rome.
«Honnêtement, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, a reconnu Polansky. Je n’avais jamais vraiment été entraîneur auparavant. Ayant voyagé seul pendant tant d’années, j’ai en quelque sorte appris ce que j’aurais voulu si j’avais eu quelqu’un autour de moi pour m’aider ou veiller sur moi.
«C’est peut-être mon souci du détail. Je pense que j’ai son intérêt à cœur. Et il le voit aussi. C’est un peu difficile quand on est au sommet. Tout le monde veut en quelque sorte une part du gâteau.»
Respect pour Polansky
Malgré la différence d’âge de 10 ans, Polansky et Shapovalov se connaissent de longue date.
Les deux se sont entraînés à l’ancienne Académie Player’s Edge de l’Université York lorsque Polansky était un des meilleurs juniors au pays et que Shapovalov commençait à peine.
Quelques années plus tard, alors que Polansky était déjà sur le circuit professionnel, ils ont appris à se connaître un peu plus.
À l’été 2017, les deux se sont rencontrés sur le terrain pour la première fois lors de tournois consécutifs.
Shapovalov a remporté la finale au Challenger de Gatineau. La semaine suivante, Polansky lui a rendu la pareille en demi-finale d’un autre Challenger à Granby.
C’était la dernière fois que Polansky a devancé Shapovalov au classement du circuit ATP.
«La chose la plus importante est que je pense qu’il est l’un des gars les plus intelligents que je connaisse et je pense qu’il a également un excellent sens du jeu, a expliqué Shapovalov.
«Même lors des matchs que j’ai joués contre lui, je pouvais voir qu’il comprenait mon jeu et il me plaçait dans des situations que je n’aimais pas, et il les utilisait à son avantage.»
Deux semaines après leur confrontation à Granby, Shapovalov, âgé de 18 ans, a surpris Juan Martin del Potro et Rafael Nadal en route vers les demi-finales de la Coupe Rogers à Montréal.
Juste après, il a franchi les qualifications aux Internationaux des États-Unis où il s’est rendu jusqu’au quatrième tour.
Soudainement, il s’est retrouvé parmi le top 50 mondial.
«Il a dépassé mon niveau très rapidement», a noté Polansky.
Shapovalov a connu un parcours décevant à Indian Wells et Miami sur les courts en ciment en mars, remportant un seul match au total.
Il a commencé la saison sur terre battue lentement. Mais en route pour les quarts de finale à Rome, il a enregistré une victoire contre Rafael Nadal.
C’était évidemment un Nadal quelque peu diminué physiquement.
Mais Shapovalov a également eu une balle de match contre le champion à 13 reprises à Roland-Garros la dernière fois qu’ils ont joué à Rome.
Le Canadien n’a pas disputé Roland-Garros depuis l’édition d’automne 2020.
Il s’est retiré en 2021 en raison d’une blessure à l’épaule qui l’a ralenti pendant une grande partie de la saison.
Mais Polansky sait ce qu’il peut faire.
Il s’est engagé à faire en sorte que le niveau de base de Shapovalov soit plus élevé — comme c’est le cas pour les meilleurs joueurs du monde.
«À mon avis, quand il est dans sa zone, son meilleur niveau est… terrifiant. Potentiellement, le top-3 est à sa portée, affirme Polansky.
«Je l’ai vu affronter Novak Djokovic à la Coupe ATP à deux reprises, et les deux fois, il a eu de bonnes occasions de gagner ces matchs et le niveau était vraiment élevé.
«Donc, pour quelqu’un comme Denis, si vous pouvez jouer à ce niveau un peu plus régulièrement et avoir moins de hauts et de bas, il gagnera cette confiance et pourra bâtir dessus.»