Manifestation devant les bureaux de Jean Boulet
Réunis en assemblées générales au cours des dernières semaines, les travailleuses et les travailleurs des services publics de la région de la Mauricie/Centre-du-Québec, membres de la CSN, ont voté massivement en faveur d’un mandat leur permettant d’augmenter les moyens de pression et de planification de la grève à exercer au moment jugé opportun.
Plusieurs membres se sont d’ailleurs réunis au centre-ville de Trois-Rivières devant les bureaux de Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité, ce midi, pour manifester.
«Depuis plus d’un an que les négociations ont débuté pour le secteur public et le dossier avance nullement aux tables de négociations. Au début de la pandémie, on a retardé la négociation parce que le Québec était en crise, mais un moment donné, on ne peut pas tout mettre sur le dos de la pandémie et dire qu’on ne peut pas négocier. Le gouvernement doit nous donner des mandats clairs pour qu’on puisse avoir des bonnes conditions de travail pour nos employés du secteur public», a témoigné Isabelle Gélinas, première vice-présidente du Conseil central du Cœur-du-Québec – CSN.
«On parle de nos gens en éducation, au soutien scolaire, au CIUSSS, en plus des professeurs et des enseignants du Cégep. On se croirait au jour de la marmotte. On sort encore, on sort les drapeaux et rien n’avance. Dans les milieux hospitaliers par exemple, on a eu plusieurs démissions et ça représente une perte pour les services à la population.»
En négociation avec le Conseil du trésor depuis plus d’un an, les travailleuses et les travailleurs tiennent à rappeler que la situation qui sévit actuellement existait bien avant la pandémie.
«Ce sont des décennies de négligence gouvernementale qui nous ont menés là où nous sommes présentement. Mais, après plus de deux ans au pouvoir, monsieur Legault ne peut plus rejeter la faute uniquement sur ses prédécesseurs. Lui qui ne cesse de répéter que les réseaux étaient fragilisés avant la crise de la COVID doit maintenant s’engager à faire partie de la solution en donnant des mandats à ses porte-paroles aux tables de négociation pour qu’on puisse enfin relever les services publics», a-t-elle ajouté.
Pour Marie-Line Séguin, vice-présidente régionale de la FSSS-CSN, il est impératif que François Legault et ses ministres responsables prennent acte du rejet catégorique de leurs offres.
«On offre presque rien pour améliorer les conditions de travail et environ 5% d’augmentation de salaire sur trois ans. On ne règlera rien avec si peu. Ça prend un vrai coup de barre si on veut réussir à attirer et à retenir les centaines de milliers d’hommes et de femmes qui tiennent le Québec à bout de bras», a-t-elle confié.
Même son de cloche du côté du personnel de soutien scolaire et des organismes gouvernementaux. Le rôle que jouent les employés de soutien est primordial si l’on souhaite maintenir des services de qualité à la population. Par l’intensification de leurs moyens de pression et par leur volonté exprimée de se préparer à exercer une grève, si nécessaire, les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN interpellent aussi la population du Québec.
«C’est pour l’ensemble des Québécoises et des Québécois qu’on se bat. Collectivement, on mérite mieux que des services publics qui se fragilisent. Il faut améliorer les conditions de travail et d’enseignement, et ce, pour le bien de la réussite scolaire, la population étudiante mérite mieux. Le gouvernement doit agir, avant de franchir le point de non-retour!», a conclu Jean Fournier, professeur au Cégep de Trois-Rivières et représentant régional du secteur de l’enseignement affilé à la FNEEQ – CSN.