Salaire minimum: le silence de la ministre inquiète le CANOS
Madame la Ministre,
Depuis de quelques années, le ou la Ministre du travail annonçait au plus tard le 21 décembre son intention d’augmenter le salaire minimum le 1er mai de l’année suivante. Aujourd’hui, 7 janvier 2014, nous attendons avec inquiétudes votre annonce.
Nous sommes inquiets parce que certains membres de votre gouvernement ont confirmé aux médias ainsi qu’aux représentants du secteur maraîcher, plus particulièrement des petits fruits, le report, pour ne pas parler d’annulation, de l’application du taux régulier du salaire minimum aux cueilleurs de petits fruits prévu pour le 1er mai 2014 et le gel du taux applicable au rendement au taux de 2012. Inquiets aussi, parce que votre silence en décembre sur l’augmentation du salaire minimum au 1er mai 2014.
Inquiets par votre silence sur le salaire minimum dans votre plan de solidarité annoncé l’automne dernier.
Est-il encore nécessaire de vous rappeler que les travailleurs au salaire minimum sont de plus en plus nombreux et surtout nombreuses à faire appel aux banques alimentaires ?
Qu’ils peinent à joindre les deux bouts chaque semaine ? Qu’ils et elles devront subir des hausses tarifaires diverses encore cette année, sans voir leurs revenus de travail augmenter ?
Que pour rendre le travail attrayant pour les personnes aptes au travail, le travail doit permettre d’améliorer ses conditions de vie ?
Que la majorité des travailleurs au salaire minimum travaille à temps partiel ? Quand vous avez faim, la fierté d’occuper un emploi est bien peu importante !
En 2013, le salaire minimum aurait dû atteindre 11,37$ l’heure pour permettre à travailleur au salaire minimum qui travaille 40 heures par semaine d’atteindre le seuil de faible revenu avant impôts de Statistique Canada pour une personne seule !
Ne pas l’augmenter cette année ne ferait que creuser davantage l’écart entre leur revenu de travail et la sortie de la pauvreté.
Madame la Ministre, nous attendons impatiemment l’annonce du taux du salaire minimum pour le 1er mai 2014.
Nous espérons que votre gouvernement reconnaîtra par une réelle augmentation l’apport quotidien de ces travailleuses et ces travailleurs essentiels au maintien de services de proximité dans nos communautés.
Elles et ils sont des acteurs incontournables de nos économies locales et régionales.
Nous souhaitons que vous assumiez votre rôle ministériel dans la lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale, de protectrice des travailleuses et des travailleurs non syndiqué-es et de responsable de la condition féminine en permettant l’accès à un meilleur revenu de travail à ces bas salariés, où les femmes sont encore surreprésentées.
Marie-Josée Magny
Directrice générale du Carrefour d’aide aux non-syndiqué(e)s (CANOS)