Finalement, pourquoi fluorer l’eau du robinet?
LETTRE OUVERTE. Selon un rapport de recherche publié par l’INSPQ (Institut National de Santé publique du Québec) paru en janvier 2013, sur les « Sources résidentielles de plomb et niveaux de plombémie chez de jeunes enfants habitant d’anciens arrondissements de Montréal » 549 familles ont été sélectionnées, car admissibles à l’étude, et 338 familles exclues, car elles ne consommaient pas d’eau du robinet ou consommaient de l’eau embouteillée.
En considérant les 549 familles admissibles à l’étude contre les 338 familles exclues dues aux critères de consommation d’eau, nous arrivons facilement au chiffre de 61,6 % des familles qui ne consommaient pas d’eau du robinet.
Si cette eau est fluorée, cela veut aussi dire que seulement 38,4 % des familles seraient soi-disant protégées contre la carie dentaire, qui, une fois dans l’estomac, protège les dents.
Selon le rapport de 2011 d’Environnement Canada sur la consommation résidentielle d’eau potable, les Québécois consomment en moyenne 386 litres d’eau par habitant par jour.
En supposant que les 38,4 % de québécois boivent au moins un litre de l’eau du robinet par jour, cela représente 0,26 % (1 litre / 386 litres X 100) de l’eau potable qui est utilisée pour boire et que les 99,74 % autres sont utilisés à laver le linge, laver la vaisselle, « flusher » la toilette, prendre sa douche, arroser le gazon, remplir les piscines et laver les automobiles.
Recalcule, comme dirait mon GSP : 38,4 % des Québécois boivent 0,26 % de l’eau potable. Dites-moi donc, à quoi, ou à qui, sert au juste la fluoration de l’eau potable? Je ne vois rien, à part de débarrasser les compagnies d’engrais phosphatées de déchets industriels, bienheureuses de se faire payer au lieu de dépenser pour s’en départir
Cela dit, ouvrez l’œil sur les prochaines parutions dans ce journal. La DSP (Direction de la santé publique) répondra probablement à cette lettre d’opinion pour rassurer la population sur les bienfaits de la fluoration et sur les épouvantables méfaits de la carie dentaire sur la population.
La Dre Goupil-Sormany poursuivra sa tâche de fidèle gestionnaire du MSSS en relayant de façon obsessionnelle des allégations controversées, à l’effet que la fluoration de l’eau serait la façon la plus efficace, économique et équitable de protéger les dents des enfants de familles défavorisés.
Elle se gardera bien d’avouer que ces allégations sont basées sur des études obsolètes des années 50-70, biaisées comme l’a décrit le tout récent rapport Cochrane paru en juin 2015.
Dre Goupil-Sormany est-elle allée dans ces familles, qu’importe leur niveau économique, pour observer que les enfants boivent peu d’eau, pour ne pas dire, pas du tout. Les enfants boivent majoritairement du lait, des jus et, hélas, des boissons gazeuses. N’essayez pas de me faire croire que l’eau fluorée aide les enfants, car ils ne boivent pas l’eau du robinet.
Christiane Bernier
Trois-Rivières