Un ancien policier et un avocat se disputent lors de l’enquête sur un décès à Ottawa
OTTAWA — Un ancien policier, impliqué dans le cas d’un homme d’Ottawa décédé après une arrestation violente, a eu plusieurs échanges tendus avec des avocats lors du contre-interrogatoire de jeudi pendant une enquête du coroner, et a rejeté les suggestions selon lesquelles le racisme aurait joué un rôle dans ses actes.
L’ex-policier David Weir fait partie des personnes qui témoignent lors de l’enquête examinant les circonstances du décès d’Abdirahman Abdi, 38 ans, en juillet 2016.
M. Abdi est décédé après que la police a répondu à un appel au 911 signalant qu’un homme pelotait des femmes à l’extérieur d’un café dans le quartier Hintonburg, à Ottawa.
L’enquête a appris que l’homme semblait être en crise de santé mentale à ce moment-là.
Lawrence Greenspon, l’avocat de la famille de M. Abdi, et M. Weir se sont affrontés au sujet des descriptions des événements de ce jour-là lors du contre-interrogatoire de l’avocat. Le coroner présidant l’enquête avait averti l’ancien policier qu’il devait s’abstenir d’argumenter.
À un moment donné, M. Weir a accusé l’avocat de banaliser ce qu’il avait vécu, ce que Me Greenspon a nié.
David Weir a également contesté l’affirmation de l’avocat selon laquelle il n’a pas tenté de désamorcer la situation lors de l’arrestation d’Abdirahman Abdi.
L’ancien policier, qui a quitté la police d’Ottawa plus tôt cette année, a indiqué que ses ordres à M. Abdi n’étaient «pas un effort pour désamorcer, pas un effort pour aggraver la situation (…) c’était un ordre clair et concis».
David Weir a témoigné mercredi qu’il croyait que les spectateurs qui regardaient l’arrestation et criaient après la police ne savaient rien de M. Abdi.
Me Greenspon a contesté cela, affirmant que des membres de la famille de M. Abdi se trouvaient dans le hall d’un condo et essayaient d’intervenir lors de l’arrestation qui se déroulait à l’extérieur. M. Weir a fait savoir qu’il n’était pas au courant de leur relation.
Rick Frank, l’avocat représentant le Black Action Defence Committee, a demandé à M. Weir quel type de formation antiraciste il avait reçue, formellement ou informellement, auprès du Service de police d’Ottawa.
Il a suggéré que la réponse de l’ancien policier au comportement de M. Abdi lors de l’arrestation était influencée par une «perspective anti-noire», ce que David Weir a fermement rejeté.
«Vous pouvez le suggérer à tout moment, je ne serai jamais d’accord», a soutenu M. Weir. «Je ne prends pas de décisions en fonction de la peau. Je ne l’ai jamais fait et je ne le ferai jamais. Ça ne fait pas partie de moi, ce n’est pas qui je suis. Il est temps que les gens l’apprennent.»
Daniel Montsion, deuxième policier impliqué dans l’arrestation de M. Abdi, a commencé son témoignage jeudi en décrivant sa formation au sein de la police d’Ottawa depuis qu’il a rejoint la force en 2008.
M. Montsion a été accusé dans cette affaire d’homicide involontaire, de voies de fait graves et d’agression armée et a été déclaré non coupable en 2020. Il devrait poursuivre son témoignage lors de l’enquête vendredi.
Les jurés ont appris lundi que Abdirahman Abdi était né en Somalie et qu’il avait vécu dans un camp de réfugiés au Kenya avec sa famille avant de déménager au Canada en 2009.
L’enquête, qui doit durer quatre semaines, est imposée par la loi parce que M. Abdi a été blessé pendant sa garde à vue. Le jury n’est pas chargé de déterminer la responsabilité légale, mais il peut faire des recommandations pour éviter des décès similaires à l’avenir.