L’ex-élue souverainiste Caroline St-Hilaire sera candidate de la CAQ dans Sherbrooke
QUÉBEC — La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault choisit une fois de plus de recruter dans les rangs souverainistes, en annonçant la candidature de Caroline St-Hilaire dans Sherbrooke.
Mme St-Hilaire, associée pendant plusieurs années au Parti québécois (PQ), a aussi été députée du Bloc québécois de 1997 à 2008 et est la conjointe de l’ex-ministre péquiste Maka Kotto.
Mercredi, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a réagi à ce changement de cap, en s’interrogeant sur les convictions politiques de la nouvelle caquiste quant au statut du Québec.
Lors de l’élection du 3 octobre, a-t-il dit, en annonçant le nom de la candidate du PQ dans Taschereau, la population aura le choix de voter «pour un parti fédéraliste, avec des gens qui ne le sont peut-être pas, mais qui, pour des raisons qui leur appartiennent, décident de mettre de l’avant le fédéralisme, et un parti fièrement indépendantiste», soit le PQ.
Parti qui se définit comme nationaliste, la CAQ s’oppose à la souveraineté du Québec.
Après avoir défendu les couleurs du Bloc québécois à la Chambre des communes pendant des années, Mme St-Hilaire a été mairesse de Longueuil, de 2009 à 2017, puis s’est fait davantage connaître du grand public par la suite dans son rôle de commentatrice de l’actualité politique à l’émission La Joute de la chaîne LCN.
La candidate devra également s’expliquer sur les positions prises alors sur divers sujets, positions qui parfois ne cadrent pas du tout avec celles du gouvernement de la CAQ. Elle a été, par exemple, très critique envers une des priorités du gouvernement, soit la construction d’un troisième lien sous-fluvial entre Québec et Lévis. Selon elle, notamment, le gouvernement devrait absolument imposer un péage pour circuler dans ce tunnel, dont le coût pourrait atteindre les 10 milliards $. Le premier ministre Legault a rejeté catégoriquement cette idée.
Depuis quelques mois, la quinquagénaire est vice-présidente aux relations gouvernementales de la firme de relations publiques Leliken. Mercredi, elle a choisi de ne pas commenter son parcours et ses orientations politiques.
Elle deviendra officiellement candidate de la CAQ le 5 juin. D’ici là, c’est elle qu’on a choisie pour animer le prochain congrès du parti, qui se tiendra à Drummondville les 28 et 29 mai.
La future candidate n’habite pas Sherbrooke, mais elle réside en Estrie, depuis qu’elle a transformé son chalet d’Austin, près du lac Memphrémagog, en résidence principale. Elle raconte d’ailleurs les embûches rencontrées durant les travaux majeurs de rénovation effectués, dans un livre intitulé «Rénover sa maison sans démolir son couple».
Si elle gagne son pari le 3 octobre, ce sera un gain pour la CAQ. Ancien fief de l’ex-premier ministre Jean Charest, la circonscription de Sherbrooke, réputée changeante sur le plan politique, a été libérale et péquiste avant de passer dans le camp de Québec solidaire en 2018.
Nouvelle venue en politique en 2018, Christine Labrie, qui sera de nouveau candidate, avait obtenu alors une confortable majorité de 3450 voix et 34 % du vote. Le candidat libéral était arrivé deuxième et la CAQ avait dû se contenter de la troisième place.