L’aide entrant à Gaza est à son plus bas niveau depuis des mois, dit l’ONU

Les responsables humanitaires de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans affirment que l’aide entrant à Gaza est à son plus bas niveau depuis des mois et avertissent que les voies de communication vitales dans le nord du territoire, où Israël a renouvelé son offensive militaire, ont été coupées.

Le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq, a livré la triste nouvelle vendredi, affirmant que les principaux points de passage vers le nord de Gaza ont été fermés et qu’aucune nourriture ou autre approvisionnement essentiel n’est entré depuis le 1er octobre.

Plus de 400 000 personnes qui se trouvent toujours dans le nord subissent une pression croissante pour se déplacer vers le sud, a-t-il pointé.

M. Haq a déploré que, dans le nord de la bande de Gaza, «la situation est terrible», ajoutant que l’ensemble du territoire est confronté à l’insécurité.

Depuis des mois, les Nations Unies affirment que l’anarchie à Gaza, qui a conduit au retrait de fournitures des camions d’aide et aux attaques contre les travailleurs humanitaires et les chauffeurs, sont des obstacles majeurs aux livraisons de secours – avec les opérations militaires, le peu de passages aux frontières et les autorisations israéliennes retardées et refusées pour les convois.

Le mois dernier, l’enquêteur indépendant de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, a accusé Israël d’avoir mené une «campagne de famine» contre les Palestiniens pendant la guerre à Gaza, une allégation qu’Israël nie avec véhémence.

La mission israélienne auprès de l’ONU n’a pas immédiatement répondu vendredi à une demande de commentaires sur les rapports d’aide du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, connu sous le nom d’OCHA. Mais Israël a insisté à plusieurs reprises sur le fait qu’il avait autorisé l’entrée de nourriture et d’autres aides à Gaza en quantités importantes.

«Israël n’a pas interrompu l’entrée ou la coordination de l’aide humanitaire entrant depuis son territoire dans le nord de la bande de Gaza», a affirmé mercredi le COGAT, l’organisme militaire israélien qui supervise la distribution de l’aide à Gaza.

«Pour preuve, l’aide humanitaire coordonnée par le COGAT et les organisations internationales continuera également à entrer dans le nord de la bande de Gaza dans les prochains jours.»

La guerre à Gaza a commencé après que des militants du Hamas ont tué quelque 1200 personnes et enlevé environ 250 autres lors des attaques du 7 octobre 2023 contre Israël.

L’offensive israélienne à Gaza a tué plus de 42 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires locales, qui ne précisent pas combien étaient des combattants, mais affirment que les femmes et les enfants représentent plus de la moitié des décès. La guerre a détruit de vastes zones de Gaza et déplacé environ 90 % de sa population de 2,3 millions de personnes, souvent plusieurs fois.

L’organisation humanitaire MedGlobal, qui travaille à Gaza depuis 2018, a déclaré vendredi que la nouvelle action militaire de l’armée israélienne avait poussé les établissements de santé restants dans le nord «au bord de l’effondrement».

Trois hôpitaux avec des centaines de patients, dont des enfants en soins intensifs – Kamal Adwan, Al-Awda et l’hôpital indonésien – ont reçu l’ordre d’évacuer par les autorités israéliennes. Ils sont également sur le point de manquer de carburant.

Le Dr Hussam Abu Safiya, directeur de Kamal Adwan et médecin principal de MedGlobal à Gaza, a déclaré qu’il avait reçu «de nombreux blessés et décès en raison du ciblage de la zone d’Al Naji».

L’unité de soins intensifs de l’hôpital est surchargée et la «situation catastrophique… va empirer dans les heures à venir s’il n’y a pas de carburant pour les services d’urgence», a-t-il prévenu dans un communiqué.

Dans toute la bande de Gaza, a déclaré Farhan Haq, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a indiqué qu’il n’avait pas été en mesure de livrer des colis alimentaires à plus d’un million de Palestiniens, qui les recevaient jusqu’à présent ce mois-ci, «en raison d’un accès limité aux fournitures d’aide».

Dans le nord, les cuisines, les points de distribution et les boulangeries ont été contraints de fermer ou risquent de fermer si le conflit continue, a continué le porte-parole de l’ONU, ajoutant que les boulangeries sont également à court de farine de blé.

M. Haq a indiqué que, malgré les défis, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, connue sous le nom d’UNRWA, et ses partenaires distribuent du pain, des repas et de la farine dans les abris désignés et au-delà.