Des manifestations dans le monde entier à la veille de l’anniversaire du 7 octobre

Des foules nombreuses ont participé à des manifestations pro-palestiniennes et pro-israéliennes et à des événements commémoratifs à travers l’Europe, l’Afrique du Nord et l’Asie à la veille du premier anniversaire de l’attaque du Hamas contre Israël.

Les manifestations de dimanche font suite à des rassemblements massifs qui ont eu lieu samedi dans plusieurs villes européennes, dont Londres, Berlin, Paris et Rome. D’autres manifestations sont prévues au cours des prochains jours. Le point culminant sera lundi, date de l’anniversaire.

Lors d’une marche à Berlin, près de la porte de Brandebourg, des centaines de manifestants pro-israéliens ont remonté le célèbre boulevard Unter den Linden derrière une banderole «Contre tout antisémitisme», accompagnés d’une escorte policière.

Alors que de nombreux drapeaux israéliens flottaient au-dessus de leur tête, des dirigeants juifs ont entonné un chant sur le thème du «shalom» (la paix), tandis que les manifestants scandaient «Libérez Gaza du Hamas!» et «Ramenez-les à la maison», en référence aux otages toujours détenus dans la bande de Gaza.

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Paris pour un événement commémoratif juif au cours duquel des orateurs et des artistes ont rendu hommage aux personnes tuées lors de l’attentat du 7 octobre.

«Nous sommes un peuple uni. Ensemble, nous sommes forts. Aucun ennemi ne nous fera tomber. Grâce à cette unité et à cette force, nous ramènerons nos proches à la maison», a déclaré Ayelet Samerano, dont le fils est décédé après avoir été enlevé le 7 octobre au festival Supernova.

À Londres, des milliers de personnes se sont rassemblées à Hyde Park pour une manifestation commémorative similaire. La foule a scandé «Ramenez-les à la maison» et a brandi des drapeaux israéliens et des pancartes avec les visages des otages encore détenus par le Hamas.

Manifestations massives

Pendant ce temps, du Pakistan au Maroc, les gens sont descendus dans la rue pour manifester massivement en faveur des Palestiniens.

À Rabat, la capitale du Maroc, des milliers de personnes ont défilé devant le parlement et ont demandé au gouvernement de révoquer l’accord de 2020 officialisant les liens du pays avec Israël.

La manifestation à Rabat était l’une des plus importantes depuis des mois. Le gouvernement marocain s’est prononcé contre la guerre à Gaza, mais a maintenu ses liens avec Israël.

Dans la ville de Karachi, au sud du Pakistan, un grand rassemblement pro-palestinien a été organisé par le plus grand parti politique religieux du pays, le Jamaat-e-Islami. Son chef, Hafiz Naeem Ur Rehman, a affirmé que cette manifestation visait à «réveiller le monde». «Cette manifestation a pour but de dire aux États-Unis qu’ils soutiennent les terroristes.»

En Australie, des milliers de personnes se sont rassemblées pour soutenir les Palestiniens et le Liban. Un rassemblement pro-israélien a également eu lieu à Melbourne.

Les partisans d’Israël y ont brandi des affiches montrant des otages israéliens toujours portés disparus.

«Nous pensons que nous n’avons rien fait pour mériter cela. Nous soutenons simplement nos frères et sœurs qui se battent dans une guerre qu’ils n’ont pas voulue», a déclaré Jeremy Wenstein, l’un des participants.

Alertes de sécurité renforcées

Les forces de sécurité de plusieurs pays ont appelé à un niveau d’alerte élevé dans les grandes villes, craignant que l’escalade du conflit au Moyen-Orient inspire de nouvelles attaques terroristes en Europe ou que certaines manifestations dégénèrent.

Dimanche, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, a exprimé son «entière solidarité» avec la police, au lendemain de l’utilisation par les forces de l’ordre de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des manifestants violents à Rome.

Mme Meloni a fermement condamné les affrontements entre quelques manifestants pro-palestiniens et les policiers, déclarant qu’il était «intolérable que des dizaines de policiers soient blessés au cours d’une manifestation».

Trente policiers et quatre manifestants ont été blessés dans des affrontements survenus lors de la marche pro-palestinienne à Rome samedi, selon les médias locaux. Sur la Piazzale Ostiense, au centre de Rome, des manifestants cagoulés ont jeté des pierres, des bouteilles et même une plaque de rue sur la police, qui a répondu à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogènes.

Le pape François, qui célébrait la prière de l’Angélus au Vatican, a lancé un nouvel appel à la paix «sur tous les fronts». Il a également exhorté son auditoire à ne pas oublier les nombreux otages encore détenus à Gaza, demandant «leur libération immédiate».

Le pape a appelé à une journée de prière et de jeûne lundi, jour du premier anniversaire de l’attentat.

Risque d’escalade régionale

Le 7 octobre dernier, le Hamas a lancé une attaque surprise contre Israël, tuant 1200 Israéliens, prenant 250 personnes en otage et déclenchant une guerre avec Israël qui a détruit une grande partie de la bande de Gaza, qui est contrôlée par le Hamas.

Plus de 41 000 Palestiniens ont été tués depuis dans la région, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne fait pas de distinction entre les combattants et les civils. Il précise que plus de la moitié des victimes étaient des femmes et des enfants.

Près d’une centaine d’otages israéliens se trouvent toujours dans la bande Gaza. Moins de 70 d’entre eux seraient encore en vie.

Les Israéliens ont subi des attaques – missiles de l’Iran et du Hezbollah, drones explosifs en provenance du Yémen, fusillades mortelles et attaques à l’arme blanche – alors que la région se prépare à une nouvelle escalade.

À la fin septembre, Israël a déplacé une partie de son attention vers le Hezbollah, qui détient l’essentiel du pouvoir dans certaines parties du Sud-Liban et dans d’autres régions du pays, en attaquant les militants au moyen de téléavertisseurs explosifs, de frappes aériennes et d’incursions au Liban.