Une pétition de 600 noms pour ramener les stationnements sur le boul. Sainte-Madeleine

Environ 600 clients de quatre commerces du boulevard Sainte-Madeleine et résidents des rues avoisinantes ont signé une pétition demandant à la Ville de Trois-Rivières de ramener le même nombre de stationnements sur l’artère commerciale au terme des importants travaux qui y ont lieu.

C’est le directeur général du Panier Santé, Sébastien St-Hilaire, qui a déposé la pétition au conseil municipal mardi soir.

« C’est une question de survie. La majorité des commerces vont perdre de l’argent s’ils n’ont pas assez d’espaces de stationnement pour accueillir les clients », plaide M. St-Hilaire.

Le réaménagement du boulevard Sainte-Madeleine fera passer de 80 à 20 le nombre d’espaces de stationnement sur rue, incluant les espaces pour les personnes à mobilité réduite. 

« Ça vient enlever 75% des stationnements! Pour des commerces comme le mien qui n’ont pas leur propre stationnement, c’est problématique. La Ville nous dit qu’il y a seulement 20 stationnements qui sont occupés en tout temps sur le boulevard. Cependant, si on fait bien les choses et que notre clientèle augmente, il n’y aura pas assez de stationnements. Même chose quand on fait des journées de vente où l’on accueille plus de clients », poursuit M. St-Hilaire en affirmant que lors des consultations sur le projet, les commerçants n’avaient pas compris qu’autant de stationnements disparaîtraient.

La pétition mentionne différentes raisons qui incitent les gens à vouloir conserver les 80 stationnements sur le boulevard Sainte-Madeleine, notamment le fait que le client doit porter des marchandises lourdes à la suite de ses achats, que le client choisit les commerces qui ont un stationnement de proximité à l’entrée et que le client aime avoir accès rapidement aux portes d’un commerce pour des raisons de santé.

« La moitié de la clientèle est des personnes âgées qui veulent conserver leur autonomie, mais quand elles doivent porter des charges lourdes, elles ne veulent pas marcher longtemps, explique le directeur général du Panier Santé. Tant mieux si des gens décident de venir en autobus, mais je crois que c’est une infime partie des clients. On a besoin de ces stationnements pour une croissance de nos commerces. On veut que ça s’améliore dans le quartier et on voit qu’il y a des opportunités en ce sens, mais on est en affaires et on sait que les stationnements sont importants pour les clients. La verdure, c’est une bonne chose, mais les stationnements aussi. On peut sûrement faire les deux. »

Aperçu de l’aménagement prévu du boulevard Sainte-Madeleine. (Photo Ville de Trois-Rivières)

Raymonde Trudel, propriétaire d’un salon de coiffure situé sur le boulevard depuis 1986, s’est également adressée aux élus municipaux.

« J’ai la chance d’avoir un grand stationnement, mais ce n’est pas facile à gérer quand tes voisins n’en ont pas. Vous enlevez 75% des stationnements sur l’artère commerciale, déplore-t-elle. Il n’y a aucune facilité d’accès près des commerces et les rues adjacentes sont occupées par les employés qui y stationnent leur voiture et des résidents. Le réaménagement sera sûrement très beau, mais est-ce que vous avez tenu compte du fait que le boulevard Sainte-Madeleine est une artère commerciale? »

Mme Trudel a également fait remarquer au conseil municipal qu’il y a plusieurs projets de développement résidentiel à proximité, dont des logements sur le site de l’ancienne église Sainte-Madeleine, au Club de golf Le Marthelinois, de même que le futur quartier Le Relais (terrain de l’ancienne usine Aleris).

« Et il y aura sûrement d’autres projets qui s’ajouteront et on n’aura pas de stationnement. Il y a également une grande opportunité de nouveaux commerces et de développement d’une nouvelle clientèle, mais nous n’aurons plus facilement accès aux commerces », ajoute-t-elle.

Un été difficile

Avec les travaux qui ont débuté dans les derniers mois et la difficulté d’accès aux commerces en raison de la fermeture du boulevard, les commerçants du boulevard Sainte-Madeleine ont connu un été difficile.

« On avait des augmentations avant les travaux. Là, on enregistre des pertes de 15 à 20%. On part d’un commerce en croissance à un commerce au ralenti », note M. St-Hilaire.

Les commerçants ont notamment fait une demande à la Ville de Trois-Rivières pour obtenir un montant de dédommagement.