Opérer son foodtruck… à 15 ans!

Que faisiez-vous à 15 ans? Pour la plupart, on se concentrait sur nos études tout en se divertissant les soirs et week-ends. C’est le cas aussi pour Jordan Boissonneault, hormis le fait qu’il s’est aussi lancé en affaires avec son propre footdtruck, Les délices sucrés.

Depuis quelques années déjà, Jordan a vu naître en lui cette passion pour la restauration, ce qui l’a conduit à l’achat d’un foodtruck à l’automne dernier. Après un long hiver, celui qui porte le nom Les délices sucrés a déjà fait ses premières sorties dans certains festivals ou lors d’événements sportifs, dont des matchs des Pionniers de l’école secondaire des Pionniers, où il étudie, et au Festival de la Truite Mouchetée.

« Il y a environ quatre ans, je suis allé au Marché aux Puces avec mon grand-père pour l’aider à vendre des trucs et j’ai commencé à développer ce petit côté entrepreneur. Ensuite, il m’a appris à cuisiner, tout juste avant son décès. Dès lors, j’ai eu la passion d’avoir mon propre restaurant plus tard. J’ai voulu commencer avec quelque chose de plus petit, alors c’est pour ça que j’ai magasiné un foodtruck l’été dernier. J’ai réussi à m’en trouver un pas trop cher. La dame qui me l’a vendu m’a tout expliqué le fonctionnement et je suis parti de là », confie-t-il d’emblée.

« J’ai toujours aimé la cuisine. J’ai travaillé aux restaurants des Cataractes de Shawinigan, puis au restaurant Le Grill pendant deux ans. Ensuite, j’ai travaillé dans une crèmerie et c’est ce qui m’a donné une bonne base pour savoir comment servir la crème glacée et gérer les bonnes températures. J’adore ça, même si c’est beaucoup d’organisation. Lorsque je reviens d’un événement, par exemple, et que la machine à crème de glacée est encore pleine, je fais des pots pour les revendre à mes proches, pas trop cher. Ça vient limiter le gaspillage. À court terme, je voudrais faire des sandwichs à la crème glacée avec les restants pour continuer de diversifier mon offre. »

Les délices sucrés peuvent satisfaire plusieurs clientèles, allant des festivals aux événements sportifs, à une fête de quartier, une kermesse scolaire ou même des partys privés. 

« Pour le moment, on approche certains endroits et d’autres viennent à nous. C’est pas mal 50-50, explique-t-il. Le fonctionnement est assez simple. J’exige un prix de déplacement et un prix pour les dépenses nécessaires. Si le chiffre n’est pas atteint, l’événement devra débourser la différence. J’ai quelques options à offrir en plus des desserts glacés, comme des wraps et hot-dogs. Il m’est arrivé aussi de faire des sandwichs et des grilled cheese. Pour l’instant, je me concentre sur la crème glacée, les slushs et les churros, parce qu’il faudrait de nouveaux permis et apporter quelques modifications de sécurité si on opérait des friteuses. Par contre, on pense bientôt offrir du poulet, accompagné de frites, car ce serait possible le faire avec nos air-fryers. »

« J’ai déjà apporté quelques changements personnels. Je n’aimais pas vraiment le goût des churros qu’on commandait, alors j’ai décidé d’apporter ma touche personnelle et la réponse des gens est bonne. J’ai aussi créé ma propre recette de bubble tea. J’ai pris une recette inspirée de Frank N Tea et je les sers givrés. Il n’y a personne qui offre ça ailleurs. Je les mélange avec de la slush et la saveur désirée, puis avec les bulles de leur choix. On peut s’adapter. »

Trio d’amis

Le jeune trifluvien doit préparer sa propre liste d’inventaire selon l’évènement. Son père l’aide en allant chercher le tout pendant qu’il est en classe, puis en conduisant le foodtruck. Pour se lancer en affaires, il faut aussi être épaulé de bons partenaires. Jordan peut compter sur ses deux comparses d’études et amis, Charles-Olivier Ricard et Justin Lessard. 

« On est dans le même programme d’études et on se distribue les tâches, explique Charles-Olivier. De mon côté, je m’occupe de la page Facebook qui est de plus en plus populaire depuis qu’on a fait une publication offrant les services de Jordan. C’est beaucoup de travail parce qu’il y a beaucoup de commentaires et beaucoup de questions en privé. Moi, je l’aide à répondre très rapidement parce qu’il faut satisfaire les gens. Lorsqu’il s’agit de demandes de contrats, je les envoie directement à Jordan. Bientôt, on va se monter une page Instagram et TikTok pour présenter les produits. C’est le fun de faire partie son projet et se dire que s’il devient le foodtruck de Trois-Rivières, on aura été là au début, avec lui. »

« Moi je l’aide beaucoup une fois que le foodtruck est installé, ajoute Justin. Il m’arrive de faire des commissions pour lui ou de l’aider directement sur le site. On l’aide gratuitement parce qu’on est fier de faire partie de cette aventure qui a été lancée par une jeune de notre âge, qui se lance en affaires à 15 ans. »

Une demande importante

Déjà, Les délices sucrés ont dû refuser quelques événements puisque la demande est très élevée. 

« Souvent, les gens m’écrivent à la dernière minute, donc je suis déjà réservé. J’ai souvent besoin de deux à trois semaines d’avance, entre autres pour monter mon menu selon l’événement. On a des week-ends aussi où on reçoit plusieurs demandes alors on peut déjà choisir celui qui va être le plus avantageux pour nous ou celui qui nous paraît le plus intéressant », ajoute le jeune entrepreneur.

« La dame qui m’a vendu le foodtruck m’avait averti d’approcher les événements dès le mois de janvier. J’en ai trouvé quelques-uns. Au début du mois de mai, on avait encore plus de journées réservées et après notre publication, ç’a déboulé! On est parti à 88 personnes sur la page (Facebook) et avec les partages, on approche le 2000. Tous les détails sont importants. Même si un événement m’approche et qu’il est trop loin, je me dois d’y répondre pour garder une bonne réputation. Parfois, je peux même lui recommander un ami parce que j’ai connu plusieurs personnes qui possèdent un foodtruck grâce aux différents groupes Facebook », conclut-il.