Au revoir, Capitaine

C’est avec un sentiment de fierté et de devoir accompli que Cédric Montminy a annoncé sa retraite ce matin, en présence de ses proches. Celui qui a campé le rôle de capitaine des Lions de Trois-Rivières depuis le jour 1, formation de la ECHL, a décidé que le temps était venu d’accrocher ses patins.

Capitaine Montminy aura laissé sa marque, non seulement pour son apport de 20 buts par année depuis neuf ans, mais pour tout le leadership qu’il transposait du vestiaire à la patinoire. « Ce n’est pas une décision qui est facile à prendre, mais le temps était venu de le faire. J’ai une conjointe qui a fait beaucoup de sacrifices et qui m’a laissé vivre ma passion ces huit dernières années, en plus de mon petit garçon de deux ans. Il est maintenant le temps de passer du temps en famille », a-t-il lancé.

« Merci à ma famille, même si ça peut faire cliché, qui ont fait des sacrifices eux aussi. Merci à ma mère et mon père d’avoir été mes fans #1. Ce fut huit années extraordinaires dans le monde du hockey professionnel. Merci à mes coéquipiers aussi, et à ceux des Lions avec qui nous avons tissé de forts liens en trois ans. Merci aussi à Pascal Rhéaume qui a changé ma façon de voir la game, d’un œil différent, et sans qui je n’aurais pas connu cette carrière-là. Merci aux Lions de m’avoir offert le rôle de capitaine que je n’avais jamais eu. J’avais un rôle d’assistant à Rapid City et ce fut un honneur de porter le C avec les Lions. »

Pour Alex Cousineau, vice-président au développement des affaires et directeur général adjoint des Lions de Trois-Rivières, Capitaine Montminy est un joueur irremplaçable. « On ne pourra pas remplacer Cédric, ça, c’est certain! On va devoir aller chercher du leadership ailleurs, mais on ne peut pas le remplacer, a-t-il concédé. Peu importe où on jouait, on savait ce que nous apporterait Cédric sur la glace ou dans le vestiaire, dès 19h. Il avait cette éthique de travail, et nos joueurs et nos recrues l’ont regardé faire, sur et en dehors de la glace. Aujourd’hui, on perd un gros morceau. C’est la fin d’un chapitre pour nous, et le début de nouveau chapitre pour lui. »

Le Sherbrookois aura disputé six saisons dans la ECHL, soit trois à Rapid City et trois autres en Mauricie. Il a louangé son ancien entraîneur, Pascal Rhéaume, pour son apport lorsque ce dernier le dirigeait chez les Cougars de Sherbrooke. C’est d’ailleurs ce même Rhéaume qui est allé chercher le premier contrat de Cédric dans la ECHL. « Je dirigeais Cédric et il avait un gros talent de joueur de hockey. Il ne faisait pas qu’inscrire des points, il était plus complet que ça. Il apportait beaucoup dans le vestiaire et beaucoup sur la patinoire, notamment par son éthique de travail. J’ai contacté Daniel (Tetrault) qui était entraîneur à Rapid City et je lui ai suggéré d’inviter Cédric à un essai professionnel. Vous comprenez que si j’ai fait ça, si j’ai mis ma tête sur la bûche, c’est que je savais que je recommandais non seulement un bon joueur, mais une bonne personne », se souvient-il.

« Daniel m’a dit qu’il n’allait pas l’inviter à un essai, mais plutôt le signer. C’était incroyable! J’ai ensuite appelé Cédric pour lui dire que je n’avais pas réussi à lui trouver son essai, malheureusement. J’ai enchaîné en lui disant qu’en contrepartie, je lui avais trouvé son premier contrat. Il capotait! Il a connu une très belle carrière par la suite et je suis quand même fier d’avoir aidé au processus, à ses débuts. »

Le #21 des Lions conservera de beaux souvenirs de son passage à Trois-Rivières, notamment un en particulier. « Je vais toujours me souvenir de ce premier match à domicile, l’aréna plein à craquer. Il y avait cette ambiance et pour moi, c’était un rêve de Québécois de venir jouer du hockey professionnel au Québec, qui se réalisait », témoigne-t-il.

Pour le moment, Montminy rentre à la maison. De son propre aveu, il va continuer de surveiller l’équipe de très près. Pour ce qui est d’une future carrière dans le monde du coaching, sa réponse fut brève et concise: « Jamais! »