35 ans du Havre: apprendre à vivre Chez soi
Le Centre Le Havre, qui célèbre cette année ses 35 ans, offre en association avec le Réseau d’habitation communautaire de la Mauricie un service d’hébergement de stabilisation, le Chez soi. Les intervenantes de cette ressource encadrent les résidents, souvent en rupture sociale, dans le but qu’ils atteignent l’autonomie.
Un bloc appartement de deux étages voisin du Centre Le Havre abrite le Chez soi où sept personnes résident. À l’étage se trouvent leurs chambres, au rez-de-chaussée, les espaces communs.
On leur réapprend ou on leur apprend à mener une vie ordonnée et structurée. Les obligations de tous les jours constituent le cœur du plan d’intervention, explique l’intervenante psychosociale Guylaine Buist.
« Pour éviter la récurrence, on doit travailler les AVQ et les AVD avec eux. Ce sont les activités de vie quotidienne et activités de vie domestique requises pour maintenir une autonomie complète. Parmi les AVD, on a des ateliers de cuisine, on essaie de respecter le guide alimentaire canadien qui est affiché sur le frigo, comment s’alimenter à bas prix. Aussi, comment faire le ménage, le lavage, parce qu’il y a une partie des gens qui reviennent vraiment de loin, qui n’ont jamais appris à faire le lavage. Pour d’autres, leur vulnérabilité fait en sorte qu’il y a un léger laisser-aller à ce niveau-là, parfois par rapport à la consommation. Donc, ils ont besoin d’être recadrés pour reprendre une vie plus stable, plus normale entre guillemets. »
Les tâches ménagères sont réparties entre les résidents et un moment est prévu pour les exécuter.
« Ça fait partie des AVD/AVQ d’entretenir non seulement leur chambre mais le lieu parce que c’est comme une maison ici, il faut l’entretenir. Il faut les stimuler parce que ce n’est pas une tâche qui est spontanée. J’essaie de trouver des façons de les amener à faire leur ménage pour qu’après, il se crée une roue. Rendus en appartement, ils vont pouvoir continuer à répéter ça, faire leur ménage de façon régulière. »
On aborde également la sphère occupationnelle qui prévoit autant les activités que les loisirs.
« La sphère occupationnelle est importante parce que ça leur permet de briser l’isolement, de pouvoir socialiser et de travailler l’aspect culturel. Il y a des activités extérieures et intérieures, et on veut leur montrer qu’il y a des activités gratuites qu’ils peuvent faire, comme des ateliers ou des jeux de société. »
Afin de favoriser une meilleure transition vers un emploi, on planifie des périodes de bénévolat à l’horaire des participants.
« Par exemple, il y a certains usagers qui vont à Moisson Mauricie. Ce matin, il y en a trois qui sont partis là. Ils sont assidus et ils sont bien heureux d’y aller. Ça amène une valorisation et ça leur permet d’avoir des denrées alimentaires en faisant 20 heures par semaine. »
La deuxième intervenante sociale, Alexanne Nadeau, accompagne les résidents au niveau de la recherche d’emploi, notamment.
« On va faire le plan d’intervention ensemble. On va mettre en place des objectifs et des moyens de se rendre aux objectifs. Par exemple, je peux faire la création du CV avec la personne, préparer son budget, puis ensuite chercher un emploi. On peut faire toutes les sphères, Guylaine et moi. Par la suite, on amène les gens vers le logement, vers l’autonomie du logement. »
Les intervenantes du Chez soi, Alexanne Nadeau et Guylaine Buist. (Photo Stéphane Laroche)
La passion d’aider les autres
Guylaine Buist ne changerait de travail pour rien au monde. On voit toute l’humanité qu’elle ressent et transmet aux résidents du Chez soi.
« C’est un réel plaisir de travailler ici, j’aime tellement mon travail. J’aime par-dessus tout les usagers. Ils sont ma raison d’être et de venir travailler le matin. »
L’encadrement dont ils bénéficient vise à développer leurs aptitudes sociales.
« Il y a des liens qui se créent entre les usagers et avec les intervenants. On a un attachement envers eux, évidemment. Ce qu’il y a de beau au Chez soi, c’est qu’ils ne se sont pas choisis. On essaie de faire en sorte qu’ils puissent se rapprocher, qu’ils puissent avoir une belle harmonie. Quand on vit en communauté, il peut y avoir des petites prises de bec parfois, mais de façon générale, il n’y a pas de problème. »
Guylaine admire l’humanité qu’ils peuvent se manifester au cours de cette période de transition fondamentale.
« Je les trouve beaux, parce qu’il y a une solidarité et une générosité entre eux. Ils ont des belles leçons à nous donner. Je trouve que ce sont des gens qui ont une belle sensibilité. Ils sont humains. Et on voit à travers tout ça qu’ils ont besoin d’avoir leur chance. J’aime beaucoup la clientèle et en même temps je trouve qu’ils nous apportent énormément aussi. »
Campagne de financement samedi
La Guignolée du Centre Le Havre marquera le coup d’envoi des activités de financement 2024-25 de la Fondation du Centre Le Havre. Elle se déroulera ce samedi 5 octobre de 9 h à 15 h au coin des rues De Malapart / Louis-Pinard, Côte Richelieu / de Cherbourg et Saint-Olivier / Saint-Roch.
Par ailleurs, on a dévoilé que Steeve Diamond participera au souper-bénéfice du jeudi 7 novembre qui se tiendra au Complexe Laviolette. Le coût du billet de 160 $ comprend le repas trois services, un encan d’œuvres d’art et le spectacle de l’imitateur. Un reçu d’impôt peut être émis pour chaque billet.