«Mavrik Bourque aura un grand impact dans la LNH» – Daniel Renaud
Lorsque Mavrik Bourque est arrivé dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) à l’âge de 16 ans, c’est Daniel Renaud qui l’a pris sous son aile en tant qu’entraîneur-chef des Cataractes de Shawinigan. Aux yeux du pilote, il n’y a aucun doute que les Stars de Dallas ont mis la main sur un joueur d’impact en le réclamant au 30e rang mardi soir.
«Je n’ai aucun doute que Mavrik va jouer dans la LNH et qu’il aura un impact énorme. […] Offensivement, j’aime qu’il soit autant un marqueur qu’un fabricant de jeux. Il est tellement intelligent qu’il peut trouver les espaces pour marquer. Son tir, ce n’est pas celui d’Alex Beaucage par exemple, mais il se libère bien. Quand il a la rondelle, il attire les joueurs vers lui, ce qui lui permet de repérer ses coéquipiers dans des positions dangereuses», a mentionné Renaud à propos de celui qu’il a dirigé de 2018 à 2020.
Amené à comparer le style de Bourque à celui d’un joueur actuel de la Ligue nationale de hockey (LNH), celui qui dirige aujourd’hui les Foreurs de Val-d’Or avance le nom d’un certain champion de la coupe Stanley, soit celui de Brayden Point. «Si tu poses la question à Mavrik, c’est ce qu’il va te répondre. Il n’y a personne qui se connait mieux que Mavrik, donc c’est difficile d’aller à l’encontre de ce qu’il croit. Il regarde beaucoup de hockey. Il fait tous les détails pour s’améliorer. Il n’a vraiment pas tort quand il compare son jeu à celui de Brayden Point. Ce ne sont pas de gros joueurs physiques, mais ils sont aussi efficaces offensivement que défensivement.»
Pour Renaud, l’utilisation de Bourque lors de la coupe Hlinka-Gretzky en août 2019 est l’exemple qui illustre parfaitement le fait que le numéro 22 des Cataractes peut tirer son épingle du jeu sur 200 pieds. «Ils l’ont mis dans une chaise plus défensive et il a été incroyable contre les meilleurs trios en plus d’être utilisé sur la première unité en désavantage numérique. Il était vraiment efficace. Pour ces raisons, je suis convaincu qu’en le repêchant, tu fais un bon coup. Est-ce qu’il va jouer dans une chaise offensive dans la LNH? Peut-être, mais ça va dépendre de son développement physique probablement. Ce n’est pas une lacune majeure à son âge, mais il doit continuer de renforcir son tronc et le bas de son corps.»
Une courbe de progression rapide
Sélectionné au 3e rang lors du repêchage 2018 de la LHJMQ, Bourque s’est présenté au camp d’entraînement des Cataractes en représentant l’avenir de l’équipe. Lorsqu’il le voyait à l’œuvre, Renaud savait qu’il avait un talentueux jeune joueur entre les mains, mais il ne se doutait pas que le Plessisvillois progresserait aussi rapidement. «Je savais que c’était un joueur spécial, mais jusqu’à quel point? Est-ce que je pensais qu’il serait aussi bon, si rapidement? Pour être honnête, non. À 16 ans, il y a toujours une période d’adaptation qui peut être prononcée. Dans le cas de Mavrik, dès ses premières parties dans le junior majeur, il assumait les responsabilités de premier joueur de centre, ce qu’il faisait efficacement. Ses performances ont toujours été vraiment bonnes.»
Questionné sur ce qui pouvait expliquer cette progression aussi rapide, Renaud a fait valoir que l’intelligence de son ancien protégé lui avait permis d’afficher cette amélioration vertigineuse. «C’est vraiment un gars intelligent qui veut s’améliorer chaque jour. Tout ce qu’il fait, c’est dans l’optique de progresser. Il est tellement intelligent sur la glace. Il voit la partie au ralenti, un peu comme n’importe qui peut le faire du haut des gradins, ce qui lui permet d’être toujours conscient de ses options, même avant d’avoir la rondelle. Son sens du jeu est de loin sa force principale.»
Lors de sa saison recrue, Bourque et les Cataractes luttaient pour obtenir le dernier billet donnant accès aux séries. Au dernier match de la saison, Shawinigan n’avait besoin que d’un point face aux Tigres pour l’obtenir. Grâce à une performance de deux buts et deux passes, le jeune joueur avait trainé son équipe sur les épaules. Les Cataractes avaient finalement baissé pavillon en prolongation par la marque de 5 à 4, mais ils avaient obtenu leur participation aux séries en grande partie grâce au jeu de Bourque. Cette rencontre avait notamment mis de l’avant son instinct de joueur des grandes occasions. «C’est quelque chose qui l’allume énormément. Il veut être le gars qui fait la différence. Il y a parfois des gars qui vont chercher six points quand le match est hors de portée. Dans le cas de Mavrik, quand la partie était serrée et qu’il fallait aller chercher un gros but, c’était sur lui qu’on pouvait compter. Ce n’est donc pas un joueur qui croule sous la pression, mais plutôt un qui rehausse son jeu.»
Au cours des dernières années, le club shawiniganais est devenu un abonné des joueurs qui passent chez les professionnels plus rapidement que prévu. Ce fut notamment le cas d’Anthony Beauvillier et de Samuel Girard, deux hautes sélections de la LNH qui ont fait leur place dès l’âge de 19 ans. Bien qu’il juge qu’il soit encore trop tôt pour prévoir si Bourque saura les imiter, Renaud croit que si les circonstances sont bonnes avec sa nouvelle formation, ce scénario n’est pas à écarter. «Ça ne dépend pas seulement de Mavrik. Ça dépend de son équipe. C’est très circonstanciel. Si son club peut lui donner des minutes pour maximiser son développement à 19 ans, peut-être qu’il sera rendu là. Ça demeure difficile de se prononcer aujourd’hui. Par contre, que ce soit à 19, 20 ou 21 ans, il va jouer et avoir un impact énorme.»
Une attitude exemplaire
L’ayant côtoyé pendant près de deux ans, Renaud est bien au courant de la personnalité exemplaire qu’affiche le joueur de centre. Pour lui, le fait que les Cataractes l’aient nommé capitaine cette année n’est en rien une surprise. «Je n’ai pas été surpris de cette annonce. C’est la meilleure décision que l’organisation des Cataractes pouvait prendre. Ce titre lui revenait à 18 ans. Il est respecté dans toute la chambre et il l’a toujours été. Il est également adoré du personnel d’entraîneurs avec lequel il a eu l’occasion de travailler.»