Marc Perron présente un risque élevé de récidive
JUSTICE. Le multirécidiviste Marc Perron pourrait être déclaré délinquant dangereux après avoir violemment, et sans raison, agressé à coup de masse une adolescente de Trois-Rivières. L’homme présente un risque de récidive tel, qu’il doit demeurer emprisonner pour une période indéterminée, plaide la Couronne.
Au retour de la cause au palais de justice de Trois-Rivières, la procureure de la Couronne a déposé le rapport d’évaluation psychologique de l’accusé. Selon Me Paquet, le document en question démontre hors de tout doute raisonnable que Perron remplit tous les critères pour être fiché comme délinquant dangereux.
Le psychologue a souligné dans son rapport que la nature brutale des infractions et la répétition des coups démontrent que le délinquant est incapable de contrôler ses actes. Ainsi, « on ne peut s’empêcher de conclure qu’il y a peu de chance pour qu’à l’avenir ce comportement soit éliminé ».
Perron est décrit par le psychologue comme un être impulsif, imprévisible et incapable de contrôler ses impulsions sexuelles. D’ailleurs, est-ce que ces actes étaient à connotation sexuelle ?
À la vue des conclusions du rapport, la procureure de la couronne est convaincue que l’accusé avait l’intention d’agresser sexuellement l’adolescente le soir du 13 octobre 2015.
Ce dernier possède une longue liste d’antécédents judiciaires notamment en matière d’agression et d’attouchements sexuels. Il a également suivi plus de 80 traitements afin de tenter de contrôler ses pulsions sexuelles.
Cela n’a cependant pas dissuadé l’accusé de récidiver. Et il y a de forts risques qu’il commette de nouvelles infractions, selon le psychologue. Le rapport souligne que son risque de récidive est d’une chance sur deux et que ce risque pourrait augmenter avec les années.
Afin d’assurer la protection de la population, Me Paquet croit que la seule solution serait qu’il demeure derrière les barreaux le plus longtemps possible.
Le juge a pris sa décision en délibéré. Il la fera connaître le 19 octobre.
La victime témoigne
La Couronne a profité du dépôt du rapport psychologique pour faire entendre la jeune victime, Natasha Raymond, à la barre. Cette dernière a raconté le choc subi et les conséquences de son agression.
Auparavant enjouée, sociable et courageuse, la jeune fille aujourd’hui âgée de 16 ans s’est depuis renfermée sur elle-même. Elle ne peut plus sortir à l’extérieur lorsqu’il fait noir, de crainte de croiser une personne suspecte.
On se rappellera que le quinquagénaire avait agrippé l’adolescente de 14 ans qui marchait sur la rue Laviolette, à Trois-Rivières, avant de l’entraîner dans un coin reculé sur le terrain du Séminaire Saint-Joseph. C’est là qu’il lui a asséné 14 coups de masse. Un passant est finalement intervenu sous les cris de la victime.
« Lorsqu’il m’a frappé, je me suis sentie perdre ma joie d’un coup. Dans ma tête, j’étais certaine qu’il voulait me tuer », a-t-elle raconté.
Si elle n’a pas subi de fracture du crâne, elle doit maintenant vivre avec les conséquences d’un choc post-traumatique. Elle a notamment souffert de migraines ainsi que de troubles du sommeil.
« Ma façon de voir le monde a changé. Je vais toujours avoir des craintes », a confié celle qui vit dans la peur qu’il la retrouve à sa sortie de prison.
Marc Perron a été intercepté par la police au lendemain de l’agression. Il a plaidé coupable en septembre dernier à des accusations de voies de fait graves et de séquestration.
Encore aujourd’hui, l’accusé ne parvient pas à expliquer pourquoi il s’en est pris à sa jeune victime. Ce dernier a toutefois présenté ses excuses, mardi. Des excuses que refuse sa victime.