«S’il y avait une 4e vague à l’automne, j’espère qu’on va apprendre de nos erreurs»
La prise de rendez-vous pour la vaccination des personnes handicapées est ouverte depuis le 27 avril dernier. Près de 250 000 personnes sont ciblées au Québec par cette campagne, auxquelles il faut ajouter un nombre équivalent de proches aidants.
Ces personnes et leurs proches aidants peuvent prendre rendez-vous en utilisant le portail, Clic Santé. Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec annonce que des milliers de plages horaires sont disponibles aux personnes présentant une incapacité motrice, intellectuelle, de la parole ou du langage, visuelle, auditive ou associée à d’autres sens ou encore liée à un trouble du spectre de l’autisme.
Et ça va très vite. Entre le jeudi 29 avril 15 h 38 et le vendredi matin, 7 000 des 64 000 places disponibles se sont envolées. « Les gens qui n’ont pas encore pris rendez-vous et qui ont priorité doivent le faire le plus rapidement possible, ainsi que leurs proches, explique Mme Bergeron. Les proches aidants d’enfants d’âge mineur ont eux aussi droit au vaccin et le CIUSSS-MCQ leur signale de s’inscrire tout comme s’ils faisaient partie de la clientèle cible. Comme une personne handicapée. Le logiciel de Clic Santé a ses limites», dit-elle. Par téléphone, les lignes sont saturées.
Le Regroupement des organismes de promotion des personnes handicapées en Mauricie (ROPPH) espérait cette annonce depuis belle lurette.
« Je ne comprenais pas qu’une clientèle à risque, comme la nôtre, ne soit pas au haut de la liste. Plusieurs ne sont pas aptes à comprendre les consignes sanitaires. Ils sont à risque pour eux-mêmes et pour leurs proches. Ça n’a pas été pris en considération. J’espère qu’on n’aura pas à le revivre, mais s’il y avait une 4e vague à l’automne, j’espère qu’on va apprendre de nos erreurs », ajoute Steve Leblanc, directeur du Regroupement des organismes de promotion des personnes handicapées en Mauricie (ROPPH).
Pour l’heure tout semble bien se dérouler du côté de la vaccination, ajoute Lyne Sergerie, directrice générale de l’Association des parents d’enfants handicapés (APEH) de Trois-Rivières. « Quand il y a des problèmes, on est avisés, mais je n’ai rien entendu ».
Pour les parents et accompagnateurs d’enfants autistes, M. Leblanc songe aux accommodements qui ont été mis en place pour cette clientèle spécifique, comme des salles plus tranquilles, des paravents. Mais il n’a pas « eu vent d’irritants majeurs. Ceux qui sont capables de faire la démarche semblent se rendre au point de vaccination comme tous les autres citoyens », note Steve Leblanc.
« Il ne faut pas oublier que ce n’est pas évident pour tout le monde de s’organiser. Il y a des gens qui n’ont pas accès à Internet dans les familles d’accueil, d’autres doivent faire les démarches pour eux. Pour quelqu’un qui a une déficience intellectuelle moyenne, ce n’est pas évident ». Il faut par ailleurs organiser dans certains cas son transport adapté et… l’attendre!
Le CIUSSS-MCQ souligne qu’il est très important de continuer à respecter les mesures sanitaires, même si on est vacciné.