Radius à la conquête du marché avec ses robots collaboratifs
Fondée il y a un an, l’entreprise Radius arrive sur le marché avec ses robots collaboratifs. La nouvelle startup trifluvienne mise sur la simplicité et le côté intuitif de ses robots pour en faire un levier de compétitivité chez les entreprises manufacturières.
La robotique collaborative a fait son apparition dans le paysage manufacturier il y a une quinzaine d’années, bien qu’on en entende peu parler. Les robots collaboratifs, contrairement aux autres, sont conçus pour travailler avec les êtres humains dans un espace de travail commun.
« Un robot standard est enfermé dans une cage, que la barrière soit matérielle ou immatérielle. Les gens n’ont pas accès à la zone du robot pour des raisons de sécurité. Ça va souvent trop vite, ça lève des charges trop lourdes, etc. C’est juste trop risqué », explique Sébastien Cloutier, président-directeur général de Radius.
En robotique collaborative, c’est plutôt l’inverse. « Souvent, l’humain et le robot interagissent sur la même pièce ou la même cellule de production, indique M. Cloutier. L’humain va donner quelque chose au robot, qui va faire une action. Il peut y avoir différents niveaux de collaboration. Ça peut aller jusqu’au robot qui travaille sur une pièce que l’opérateur tient en main. Le spectre est large. »
La différence, c’est aussi au niveau de la programmation du robot. Au lieu d’avoir un programmeur qui envoie de codes au robot, c’est l’employé qualifié qui le fait. Par exemple, c’est le soudeur qui apprend au robot à souder.
« L’exemple que je donne souvent aux gens, c’est que tu mets un robot pour souder parce que tu as un poste à combler, mais ça te prend un programmeur pour le robot. Tu n’as donc rien gagné, fait remarquer M. Cloutier. Il faut que ce soit le soudeur qui programme le robot pour que le robot fasse ce que lui sait faire. Les cellules de soudure sont programmables par des soudeurs. C’est simple à apprendre et à utiliser. On fait répliquer au robot le mouvement que le soudeur ferait. »
Un avantage concurrentiel
Pour M. Cloutier, il est indéniable que la robotique collaborative peut être un avantage concurrentiel pour les entreprises. « Le robot peut très bien faire toutes les tâches ennuyantes, répétitives et celles reliées aux troubles musculosquelettiques. Par exemple, visser toujours du même côté, charger et décharger une pièce. Tout ça, un robot peut le faire sans s’ennuyer et sans se blesser, jour et nuit, pas de pause, pas de dîner », plaide M. Cloutier.
« Notre but ultime, c’est d’améliorer la qualité de vie des gens qui sont en place dans les entreprises où on fait de l’automatisation, renchérit ce dernier. C’est aussi un avantage concurrentiel au niveau de la main-d’oeuvre et c’est bien souvent moins dispendieux. Ce sont des robots qui sont relativement petits, mais qui font des tâches comme de la palettisation, déchargement de machines, sablage, polissage, soudure, etc. On peut aussi donner une pile de pièces au robot le soir et quand on revient le lendemain, elles sont prêtes. Ça permet ainsi d’augmenter la capacité de production. »
Un premier robot collaboratif en Mauricie
Sébastien Cloutier a fondé Radius en septembre 2021 avec le désir de répondre à un besoin. « J’ai lancé ça parce que c’est un service que je ne trouvais pas, mentionne-t-il. Avant ça, j’ai été directeur d’une usine à Saint-Célestin et consultant. J’étais dans les opérations et je voyais ce qui pouvait être fait autrement. »
Depuis le lancement de l’entreprise, un premier robot collaboratif signé Radius a été installé en Mauricie. « Ce robot-là place des feuilles sur un élément de découpe, à répétition, 24 heures par jour », précise M. Cloutier.
D’autres projets sont également en cours. « Notre principal travail dans les prochains mois sera de nous faire connaître. Il y a de la demande et on a un beau produit. Il reste à faire le lien entre les deux. La robotique collaborative, c’est notre produit phare, mais on fait aussi de l’automatisation en général. On a été référé dans le coin de Sherbrooke et Saint-Hyacinthe. C’est principalement dans le domaine manufacturier pour le moment, mais ça pourrait aller dans d’autres sphères comme l’alimentaire, pour de l’emballage par exemple », laisse tomber le président-directeur général de Radius.