Un film d’art entre rêve et réalité
L’artiste trifluvienne Kim Lafontaine s’apprête à lancer son tout premier court-métrage d’art intitulé Formes habitables.
Le film d’art met en scène danse contemporaine et sculptures chorégraphiées dans des paysages de la région. Un pit de sable privé de Saint-Élie-de-Caxton devient un désert dans la lentille de la caméra, alors que le fleuve déploie toute sa majesté depuis la plage de Plein Air Ville-Joie. Au gré des chorégraphies, les danseuses interagissent avec des éléments sculpturaux créés pour le projet.
« Je voulais que ce soit de la danse contemporaine contemplative tout en mettant en valeur la nature. On les voit porter des sculptures et manipuler différents éléments durant leur danse. On a également peaufiné la narration poétique, Diane Longpré et moi. Au final, le court-métrage met de l’avant diverses disciplines artistiques », souligne Kim Lafontaine, directrice artistique, réalisatrice et idéatrice du projet.
Le film consiste en une réponse poétique aux nombreux changements et chocs de notre époque contemporaine. La narration poétique qui a été intégrée à l’œuvre vient guider le spectateur tout au long du film.
(Photo Étienne Boisvert)
« Je pense que la force de cette œuvre, c’est la liberté qui est octroyée au spectateur, affirme Kim Lafontaine. Il a une plus grande liberté de vivre ses émotions et ses étonnements qui lui sont propres. Avec la danse, on entre dans une forme de symbolisme sans aller dans l’abstraction. On se situe entre la réalité et le rêve afin que les gens puissent encore plus s’approprier leur monde imaginaire et leur propre expérience à travers la danse, la musique et le visuel esthétique qu’on leur présente. »
« Notre œuvre est très accessible, poursuit-elle. Je trouve que ce type de film d’art mérite d’exister un peu plus. Souvent, faute de budget, il y a moins de promotion, ce qui fait en sorte que le public est moins régulièrement mis en contact avec ce genre d’oeuvre. »
En mode pieuvre
Dans ses précédents projets, Kim Lafontaine avait l’habitude de se mettre en scène dans différentes performances artistiques. Cette fois-ci, c’est tout le contraire. Il faut dire qu’elle avait envie de se lancer dans un projet de groupe pour retrouver cette complémentarité entre les expertises de chacun qu’elle ne retrouvait pas dans son travail, seule, à l’atelier.
Cependant, le projet lui a demandé de développer plus d’aptitudes dans la gestion de tous les aspects du projet.
« J’étais vraiment en mode multi-gestion, confie-t-elle. C’était nouveau parce que je devais penser et concevoir les costumes, savoir quoi dire à l’assistante à la réalisation, penser et concevoir les sculptures, penser à la narration, rencontrer les musiciens, gérer les communications et la vente de billets, concevoir les chorégraphies, discuter avec le vidéaste de la meilleure façon de présenter l’œuvre dans le montage, etc. J’étais dans tous les départements. J’ai adoré mon expérience et tout s’est bien déroulé, mais dans un prochain projet de cette ampleur, j’embaucherais une personne pour m’aider à la coordination. »
Kim Lafontaine. (Photo courtoisie)
Pour la très grande majorité de l’équipe, il s’agissait aussi d’une toute première participation à un court-métrage. L’équipe est parvenue à boucler tous les tournages au terme de cinq journées intensives.
« On a toujours trouvé des lieux en Mauricie, en nature, qui étaient magnifiques au moment des tournages. Ça ajoute une grande poésie au film. Aussi, au fil des derniers mois s’est ajoutée la musique originale. On a embauché le compositeur Luc Boissonneault qui a composé près de 95% de la musique du film. On est également allé chercher deux enregistrements d’Alexandra Stréliski et de Jean-Michel Blais pour compléter le tout », détaille la directrice artistique.
Dans cette aventure, elle a également pu compter sur le talent de Romane Dumais-Kemp (assistance à la réalisation et performance) et Olivier Ricard (direction photo et montage), ainsi que sur les performances de Justine Bellefeuille, Madeleine Bellefeuille, Camil Bellefleur, Claudine Lacroix et Nycole Blanchette.
L’objectif du projet est de favoriser l’accessibilité à l’art contemporain, mais aussi de promouvoir le talent artistique présent en Mauricie. « C’était vraiment important de conserver cet important apport régional au projet », précise Kim Lafontaine.
Le court-métrage Formes habitables se ra présenté en grande première au Cinéma Le Tapis rouge le 27 avril à 19h30. Dans les jours suivants, il sera diffusé sur la plateforme DICI.ca pour une période d’un mois. « On attend des réponses de distributeurs. Je vais vraiment travailler pour que le film puisse voyager dans les festivals et atteindre d’autres publics », conclut Kim Lafontaine.