Objectif: favoriser l’accès à l’art contemporain

L’artiste Kim Lafontaine a l’habitude de se mettre en scène et d’être partie prenante des performances artistiques qu’elle propose depuis plusieurs années. Comme cette fois où elle a fait du ski de fond au centre-ville ou encore lorsqu’elle s’est transformée en sculpture vivante dans le cadre de l’exposition Manger des pamplemousses et s’affranchir à l’Atelier Silex en 2018. Avec son nouveau projet Orchésographie : la danse du territoire, c’est différent.

Et c’est un gros mandat que s’est donné l’artiste trifluvienne ! ­Le projet artistique consiste en trois chorégraphies en danse contemporaine qui auront lieu à ciel ouvert dans les prochains mois dans différents lieux de la ­Mauricie. Le public sera d’ailleurs convié à y assister. Les chorégraphies seront filmées pour ensuite être transposées dans un film d’art. L’objectif : favoriser l’accessibilité à l’art contemporain.

«  ­En ce moment, je suis davantage la ­chorégraphe-sculpteure-réalisatrice du projet. Pour l’instant, j’ai envie de mettre les autres de l’avant et de faire une composition avec les corps dans un espace. Si c’est pertinent, je pourrais me joindre à la captation vidéo, mais d’abord, l’idée est de valoriser la danse contemporaine et la présence du corps sur un territoire  », précise ­Kim ­Lafontaine.

Les chorégraphies évoqueront la vulnérabilité individuelle et collective. «  ­Je veux que la vulnérabilité soit vue comme une force à travers le film. À la suite de ma maîtrise en arts, j’en suis venue à la conclusion que la vulnérabilité est une force. C’est elle qui nous garde à l’écoute des hauts et des bas et qui nous permet de nous adapter.  »

Plus qu’une documentation des chorégraphies, le film mettra de l’avant des paysages, des captations intimes des danseuses en nature et l’intégration de poésie pour faire naviguer le spectateur entre des moments de contemplation et la découverte de l’art vivant. Une projection est déjà prévue au ­Cinéma ­Le ­Tapis ­Rouge à l’automne prochain.

«  J’aimerais qu’à travers le film, le public goûte à une forme de poésie et à des fragments de beauté qui sont issues d’une recherche autour du corps et de son potentiel d’expression. On souhaite que le film ait un effet apaisant par la présence d’un corps qui se montre en fusion avec son environnement. C’est aussi une occasion pour rendre l’art multidisciplinaire reconnu et vécu par le public. Ça se veut une opportunité très immersive de côtoyer l’art multidisciplinaire  », ajoute l’artiste.

Le ­Conseil des arts et des lettres du ­Québec accorde également une aide financière de 20 000 $ au projet artistique. Grâce à l’appui de différents partenaires, dont ­Culture ­Trois-Rivières, L’Atelier ­Silex, la ­Petite ­Place des ­Arts et le ­Cinéma ­Le ­Tapis ­Rouge, le montant alloué au projet est de 26 755 $.

Aux yeux de ­Kim ­Lafontaine, le volet performatif en arts visuels contribue à démocratiser un art qui va vers les gens.

«  ­Les galeries d’art sont une chose, mais dans ce ­cas-ci, on essaie d’aller encore plus vers le public et de donner davantage accès à l’art. Ça permet aussi des rencontres plus dégagées de certains codes. Je pense que ça devient plus facile de vivre une expérience en commun à l’extérieur  », précise celle qui invite les gens à venir assister aux performances en danses afin de vivre une expérience plus dense.

Dans la réalisation du projet, ­Kim ­Lafontaine s’est entourée de la poète ­Diane ­Longpré, des danseuses ­Justine ­Bellefeuille, ­Madeleine ­Bellefeuille et ­Catherine ­Bellefleur, de la ­peintre-sculpteure et artiste de l’installation numérique ­Romane ­Dumas ­Kemp, ainsi que du vidéaste ­Olivier ­Ricard.

La première chorégraphie de danse sera présentée dans les prochaines semaines. Le calendrier plus précis sera bientôt dévoilé.