Alexandre Champagne revient à l’humour
Diplômé de l’École nationale de l’humour en 2007, Alexandre Champagne s’est fait connaître à Contrat d’gars entre 2008 à 2011. Par la suite, la photographie a rempli son agenda pendant des années. À l’aube de la quarantaine, il présente son premier spectacle solo, La grande désorganisation, en rodage.
« J’ai toujours vu l’humour comme une couleur que j’appliquais à mes différents projets. C’est un ton, une manière de faire les choses. Je trouve ça assez facile de faire des blagues dans la vie. Je pense que c’est une qualité que j’ai, être drôle, mais c’était un plus gros défi de dire aux gens, venez voir, je vais être drôle pendant une heure et quart. »
Maintenant que ses autres projets vont bien, la pression est moins forte pour ce retour à l’humour qui s’effectuera dans un contexte favorable.
« J’ai eu des opportunités de refaire de la scène ici et là. J’ai vraiment aimé ça. Ça m’a fait sortir un peu de ce que je faisais sur internet. Ça m’a donné envie d’aller à la rencontre des gens, de faire des shows sur scène, chose que je n’avais pas fait depuis 2011. La piqûre est revenue. J’avais un peu de matériel, des idées, je prenais des notes, mais j’ai aussi rajouté pas mal de choses. »
Il qualifie l’offre actuelle en humour de très haut niveau, ce qui l’incite à rester le plus proche de sa personnalité pour garder son unicité.
« C’est juste plus inspirant et encourageant d’écrire quelque chose de bon pour m’inscrire dans ce circuit adéquatement. Je ne suis pas quelqu’un qui est compétitif. J’ai eu une voix expresse parce que j’avais déjà une base de gens qui me suit. Quand on est parti en rodage, ç’a facilité la vente de billets mais ce n’est pas gagné d’avance. J’ai la même quantité de travail à mettre et j’ai plein d’affaires à prouver. »
Son premier spectacle solo, il le fait surtout pour le plaisir, à un moment de sa vie où il n’a plus tout à à prouver.
« J’ai juste envie que les gens viennent voir le show, qu’on passe un bon moment, qu’on ait du plaisir. Je mets tout sur les planches pour faire rire les gens. Je me trouve tellement chanceux que les gens viennent voir le show. Je n’ai plus 18 ans où j’avais besoin de gens pour me dire bravo, t’es bon. C’est un plaisir d’aller sur scène et de parler au public, de rencontrer des gens et de faire la tour de la province. C’est un gros cadeau que je me fais. »
Alexandre a déjà de nombreuses représentations derrière la cravate. Le rodage représente une période qu’il affectionne.
« On a tous les sujets, on a pas mal la structure. On a coupé plein d’affaires inutiles dans les prémisses. Il manque quelques minutes de jokes et on est rendu à clarifier le jeu puis le rythme. Avec mon TDAH, quand il se passe quelque chose dans la salle, j’ai tendance à rapidement aller parler aux gens, mais je dois essayer de m’en tenir au spectacle pour que les gens aient la même expérience et qu’ils trouvent ça drôle à toutes les fois. Le rodage, c’est la partie que j’aime le plus. Je suis très chanceux de pouvoir essayer des affaires. Les gens sont beaucoup plus sympathiques et indulgents qu’on pense. »
Le titre du spectacle, La grande désorganisation, décrit la façon dont les choses se passent à l’intérieur de sa tête.
« C’est comment je vois la vie. Des fois les images que certains mots évoquent ou comment je réfléchis dans des situations spécifiques, ça ne fait aucun sens. C’est ça qui est drôle puis je me laisse l’opportunité de dire que je suis complètement désorganisé mais que j’essaie de ne pas l’être au quotidien. Je pars sur un sujet et on se ramasse complètement champ gauche avec un autre sujet. Je donne un cours de photo dans mon spectacle et à la fin, on finit ça en musique. Il y a plein de morceaux dans ce show-là qui finalement réussissent à tenir ensemble malgré le chaos. »
Les spectateurs qui aiment prendre des images des spectacles auxquels ils assistent avec leur téléphone seront donc bien servis.
« On va en faire des photos! Les gens utilisent leurs téléphones pour en faire: aussi bien apprendre à en faire des belles. Évidemment, c’est complètement stupide ce que j’enseigne dans mon spectacle, mais quand je fais mes ateliers, c’est plus sérieux. »
Le spectacle se conclut en musique
« J’explique mon rapport à la musique avec ma guitare. Je fais plein de choses qui impliquent ma guitare, mais c’est comme une mise en abîme du fait que je fais de la musique sur scène. J’explique des concepts qu’on peut faire en musique, mais qu’on ne peut pas faire en humour. J’explique que la langue française, c’est magnifique, mais qu’on ne peut pas traduire toutes les chansons. J’ai un blues où j’explique à quel point la vie est difficile, mais comment je fais pour passer à travers. C’est dur d’expliquer l’humour sans brûler les punchs, mais je pense que ce bout-là est vraiment intéressant. Je trouvais que c’était une belle façon de finir parce que quand j’étais jeune et qu’on allait en camping, à chaque fin de soirée il y avait quelqu’un qui sortait sa guitare, on faisait un feu puis on chantait. Ce sont les meilleurs moments de mon enfance. C’est là que je trouvais que ma vie était paisible. J’ai voulu finir le spectacle de cette manière-là. »
Alexandre Champagne présentera le rodage de La grande désorganisation le vendredi 22 novembre 20 h à la salle Anaïs-Allard-Rousseau. Les billets sont en vente au www.culture3r.com ou au 819 380-9797.