Le pouvoir du rire
Le rire, c’est communicatif. Ça fait du bien. Ça fait oublier les petits bobos.
À 74 ans, Jacques Poulin ne se considère pas à la retraite même s’il l’a officiellement prise à 53 ans, après avoir fait carrière à Trois-Rivières comme inhalothérapeute. « J’ai occupé une quarantaine de jobines après ça! J’ai touché à tout », confie cet énergique gaillard, qui s’est expatrié durant quelques années dans la Capitale nationale, avant de revenir s’établir dans la région.
Sa plus récente occupation? Raconter des histoires! Pas n’importe lesquelles : des histoires qui font rire! Il appelle ça de la clown-thérapie… et ça lui fait probablement autant de bien qu’à tous ceux qui l’écoutent. « Il y en a pour tous les goûts! », juge-t-il.
Depuis janvier, ce résident de Saint-Grégoire se rend dans les résidences pour aînés des quatre coins de la grande région Centre-du-Québec/Mauricie, et même d’ailleurs au Québec, de temps en temps. « J’ai préparé une heure de matériel que j’ai présenté dans 35 résidences à l’hiver et au printemps derniers », raconte-t-il fièrement.
Cet été, il a tout rebrassé! Il a concocté une deuxième série d’histoires drôles. Rien de vulgaire ou de déplacé, précise-t-il. Ce sont des vieilles histoires qu’il a gardées dans sa mémoire. « J’en ai pour une autre heure! Ça me permettra de retourner dans certaines résidences qui m’en ont fait la demande avec du nouveau matériel et de présenter des spectacles plus longs chez celles qui le souhaiteront, car je pourrai ajouter des histoires de mon premier spectacle », dit-il.
Le déroulement
Sur scène, Jacques Poulin met son chapeau haut de forme et sort sa canne à pommeau. « Pour mon premier spectacle, je mettais aussi un nez de clown à l’entrée. J’ai délaissé ça. Pour le prochain, je me suis acheté des gants blancs et des gants noirs chic. Je vais les mettre et faire une entrée plus remarquée, avec probablement quelques petits pas de danse au son de New York, New York », envisage-t-il.
Les origines
C’est au Metro Plus Saint-Grégoire qu’il a commencé, à l’automne 2022, à revisiter plus sérieusement son répertoire, lui qui a toujours été un grand raconteur. « Pendant une dizaine de semaines, à 7h55 le vendredi matin, on se réunissait et je racontais une histoire pour donner le sourire à tous les employés et bien commencer la journée », mentionne celui qui oeuvrait alors comme étalagiste, mais qui a arrêté pour des raisons de santé : « Les genoux ne suivent plus. Ils plient, mais ne se déplient plus! », explique-t-il en riant.
C’est comme ça qu’il a bâti une bonne partie de son programme.
Il faut dire que Jacques Poulin n’en est pas à ses premières armes sur scène. En 2009, il a participé à Place aux aînés, devenant le premier humoriste en 12 ans à se produire à ce concours qui permet à des gens de 55 ans et plus de vivre une expérience de scène professionnelle.
Conteur de nature, il ne se gêne pas non plus pour faire valoir son talent dans les endroits publics, ce qui lui a valu deux ou trois petits contrats ces dernières années. « J’ai du fun! », laisse-t-il tomber, tout simplement.
D’ici janvier, il visitera 21 résidences de la région. « Je vais aller à Saint-Tite, Sainte-Thècle, Drummondville, Victoriaville, Saint-Pierre-les-Becquets… », nomme-t-il rapidement.
En 2024, il entend poursuivre l’aventure, puis cesser graduellement pour prendre sa véritable retraite. « J’aime faire des casse-têtes. On s’est aussi acheté une télé de 65 pouces, ma femme et moi. Je pense que je vais aimer ça, la regarder! Ah oui… Je me suis aussi pris un cours d’anglais; j’ai un contrat qui finit en 2123 avec eux. Je ne me rendrai pas au bout, c’est sûr! », termine-t-il les yeux rieurs.