Une entreprise engagée pour le maintien à domicile
L’entreprise d’économie sociale en aide à domicile Ménagez-vous Trois-Rivières se repositionne et devient Aide chez soi Trois-Rivières.
Fondée il y a plus de 20 ans, l’entreprise a choisi d’orienter ses services vers la population vieillissante dans le but de favoriser le maintien à domicile. «On offre toujours les mêmes services, mais notre philosophie est différente. On ne parle plus uniquement d’entretien ménager, mais de soutien à domicile, d’aide à la vie domestique et quotidienne, de soins d’hygiène et de médication», précise Martin-Charles St-Pierre, directeur général associé d’Aide chez soi Trois-Rivières.
«Notre priorité, c’est d’aider les gens à rester chez eux le plus longtemps possible, ajoute ce dernier. Depuis un an, avec tout ce qui s’est passé en CHSLD, les gens se questionnent beaucoup à savoir s’ils ont envie d’aller en institution. Et plus souvent qu’autrement, la réponse est non. Ils ont envie d’être chez eux.»
Au-delà des services qu’elle offre, l’entreprise désire représenter ces gens et défendre leurs droits. «On veut être leur voix, soutient M. St-Pierre. Ils ont fait le souhait de rester chez eux et on va se battre pour eux. On va les représenter et faire des revendications pour eux. On veut se positionner comme un acteur pour défendre les droits de ces personnes-là, en complémentarité avec les organismes et organisations qui oeuvrent auprès d’elles.»
Ce dernier croit fermement que le Québec doit entreprendre une réflexion sérieuse sur le vieillissement à domicile. Aujourd’hui, plus que jamais. «Souvent, les personnes âgées ne veulent pas déranger et se contentent de ce qu’ils ont. J’ai en tête l’exemple d’une dame qui s’est fait dire de s’installer en CHSLD parce qu’elle demandait trop d’heures de services à la maison. C’est épouvantable. Surtout qu’il y a un gain sociétal et économique à ce qu’une personne reste le plus longtemps chez elle.»
«Ça, c’est sans penser à tous les impacts qu’un déménagement a sur la personne, renchérit-il. En changeant d’endroit, elle perd ses repères et, souvent, sa situation se dégrade bien plus vite. Dans ma tête, ça ne fait pas de sens qu’une personne soit en CHSLD pendant 10 ans.»
Une année d’ajustements
Le changement de philosophie de l’entreprise s’est orchestré au cours de la dernière année. Touchée par la pandémie, elle a dû multiplier les efforts afin de se faire reconnaître comme service essentiel.
«Il a fallu démontrer que nos services d’aide à la vie domestique et quotidienne sont essentiels parce qu’ils sont une porte d’entrée. Au premier appel, les gens ne demandent pas de l’aide avec leur médication ni du répit. Quand ils nous appellent la première fois, c’est parce qu’ils ont besoin d’aide pour réaliser leurs tâches quotidiennes. Avec les années, les services s’accumulent. On va même jusqu’à offrir du répit à leur proche aidant. Si on les refuse au premier appel, on les perd», explique France Leclerc, directrice générale associée d’Aide chez soi Trois-Rivières.
Avant la pandémie, les services de l’entreprise étaient offerts à toute la population trifluvienne. Avec la crise sanitaire et les ajustements qui en découlent, l’équipe de direction a choisi d’axer ses services vers les personnes âgées, les personnes en perte d’autonomie et les personnes référées par le CIUSSS MCQ.
«Nos anciens clients qui ne sont pas des gens âgés représentaient environ 15 % de notre clientèle. En se repositionnant, on a rapidement comblé ce 15 % qu’on avait perdu, indique Mme Leclerc. Maintenant, les services roulent à plein. On a entre une vingtaine et une trentaine de nouveaux dossiers par semaine.» Annuellement, l’entreprise aide quelque 3 000 personnes à Trois-Rivières.