Un projet de micro-agriculture à Pointe-du-Lac

Ce qui était à la base un projet de retraite est rapidement devenu un deuxième plan de carrière pour Philippe Doucet. Propriétaire depuis peu d’une maison ancestrale sur le rang de l’Acadie, il vient de fonder Projet Bleu Ferme, une entreprise de micro-agriculture propulsée par son désir d’autosuffisance.

Son objectif est de cultiver et d’élever le nécessaire pour offrir des produits frais et locaux à sa famille, ses amis et ses voisins. On y retrouve un grand jardin et de la volaille.

«J’ai travaillé en communication pendant environ huit ans auparavant. Quand on a acheté la maison avec ce grand terrain, j’ai saisi l’occasion de mettre sur pied mon projet maintenant plutôt que d’attendre encore plusieurs années», raconte-t-il.

Pendant un an, il a bâti son projet minutieusement. «Je me suis grandement informé, dit-il. Je suis allé travailler aux Jardins de la Pointe et au Rieur Sanglier pour prendre de l’expérience. L’an dernier, j’ai fait un très gros jardin pour voir quelle quantité j’étais capable de produire et de gérer.»

Le test a été concluant, si bien qu’il a décidé d’ajouter des poules au projet. «On en a plus de 30 présentement. Cette année, je vendrai des légumes, des œufs et de la volaille. C’est un début parce que j’ai encore plusieurs idées en tête», mentionne Philippe.

Ce dernier s’affaire aussi à bâtir des installations pour y accueillir les animaux et y faire l’abattage. «Je vais avoir une salle de transformation. Un kiosque sera aussi bâti, précise-t-il. Ce que je propose aux gens, c’est un système de carte prépayée. Les gens paient un certain montant au début de la saison et peuvent ensuite dépenser les sous en achetant les produits de leur choix au moment de leur choix durant la saison. Chaque semaine, la priorité est donnée aux abonnés. Ensuite, c’est ouvert à tous.»

L’autosuffisance comme point de départ

L’autosuffisance, c’est le moteur du projet de Philippe Doucet. «De voir et de comprendre comment la grosse industrie alimentaire fonctionne, de voir les inégalités entre ce qui est importé et fait ici et de voir qu’il y a des gens qui font des produits magnifiques ici, mais qui ne peuvent pas les vendre en raison d’un paquet de règlements, ça ne concorde pas avec mes valeurs», soutient-il.

«J’adore la viande et je ne me vois pas me passer de viande, alors j’ai décidé de l’élever moi-même, en harmonie avec mes valeurs, renchérit-il. Je ne veux pas m’approvisionner et manger un animal qui a été élevé dans des conditions qui vont à l’encontre de mes valeurs. Ici, les animaux sont élevés en pâturage, ne subissent pas de stress, sont bien traités, ils ont de l’espace, etc. Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi on se priverait de cette qualité de viande, d’un animal qui a bien vécu et qui est mort dignement.»

Initialement, l’idée était de nourrir sa famille, puis il y a vu l’opportunité de le faire aussi pour ses amis et sa communauté.

Un blogue et une chaîne YouTube

Au-delà des aliments vendus à la ferme, Philippe souhaite également partager son expérience afin de montrer les rouages de l’entrepreneuriat et les nombreuses facettes de l’agriculture.

«J’ai envie de montrer aux gens la réalité derrière ça, indique-t-il. Je veux qu’ils puissent voir comment se développe l’entreprise, tout ce que ça prend derrière la production des légumes et de la viande. Il y a des règlements à prendre en compte, mais aussi beaucoup de travail et de passion derrière chaque récolte.»

Ainsi, une chaîne YouTube et un blogue portant le nom de l’entreprise seront bientôt mis en ligne. Pour l’instant, il est possible de suivre le projet via la page Facebook «Projet Bleu Ferme».