Nouvelle destination pour des fruits biologiques
Le Verger Sainte-Marguerite, un nouveau verger de fruits biologiques, ouvrira ses portes au public cet été à Trois-Rivières. En bordure du chemin Sainte-Marguerite, près de l’entreprise Bonbons Richard, Alexandre Tourigny et Pierre-Manuel Plante y cultivent des pommes, des framboises et des bleuets.
Agronomes de profession, les deux associés ont entamé le projet en 2019. Sur la terre de 6,5 hectares, ils ont présentement un hectare de pommes, un hectare de bleuets et un autre hectare de framboises.
Propriétaire de la terre depuis déjà plusieurs années, Alexandre Tourigny y faisait auparavant du foin ou des céréales biologiques. « Pour de la grande culture, 6,5 hectares, ce n’est pas beaucoup, mais pour de la culture fruitière, étant donné qu’on vient densifier les cultures, ça devient intéressant », fait-il remarquer.
Lorsqu’ils ont fondé le verger, en 2019, c’était un champ de foin. Tout était à faire. « On a amené l’électricité, on a fait un garage et un kiosque en bordure de la route », énumère M. Tourigny.
Cet été, les gens pourront passer au kiosque pour acheter leurs fruits. « La raison pour laquelle on n’a pas ouvert les portes de l’entreprise au grand public avant cette année, c’est tout simplement parce que les plants de bleuets et les pommiers n’étaient pas encore arrivés à maturité dans leur production. On avait seulement des framboises en grande quantité, mais on devait attendre que le reste aussi soit prêt. Pour que les pommiers et les plants de bleuets arrivent à maturité, ça prend sept ans. Cette année, on va commencer à récolter un peu de pommes. Même chose pour les bleuets, mais assez pour que ça vaille la peine d’inviter les gens », explique M. Tourigny.
Mordus d’agriculture
Tous deux passionnés d’agriculture, les associés rêvent de pouvoir un jour en vivre. Mais à certaines conditions. C’est pourquoi ils ont choisi la production de fruits biologiques. « Pour la superficie qu’on a, si on veut en vivre éventuellement, c’est l’idéal. C’est le meilleur moyen d’assurer une rentabilité », indique M. Tourigny.
Sur le plan professionnel, c’est également un défi pour eux. « La production fruitière biologique, il n’y en a pas beaucoup au Québec, fait remarquer Alexandre. On ne peut pas dire que le Québec possède une grande expertise en la matière. Maladies fongiques, insectes ravageurs, fertilisation, il y a beaucoup de défis. Si on prend la pomme en exemple, c’est un des fruits contenant le plus de pesticides. »
Pour en produire de façon biologique, les associés se sont inspirés des méthodes utilisées en Europe. « Toutes nos cultures se font sous abris, mentionne M. Tourigny. On a différentes structures pour abriter nos cultures. On a notamment des abris de type tunnel et des abris de type parapluie. Nos abris ont deux fonctions: minimiser les types de maladies fongiques en évitant que la pluie tombe directement sur les plants et protéger contre les insectes ravageurs. Ça nous permet de produire sans recourir aux pesticides. »
Autre particularité : les propriétaires du Verger Sainte-Marguerite font la culture de framboises hors-sol, c’est-à-dire que les plants ne sont pas directement plantés dans le sol. Ils poussent plutôt dans un contenant avec un terreau spécifiquement choisi. C’est Pierre-Manuel Plante qui possède cette expertise. Il est d’ailleurs coauteur d’un guide sur le sujet.
Production de terreau biofertile
En parallèle, les associés travaillent également sur un projet de production de terreau biofertile. L’idée, c’est de prendre les résidus des émondeurs qui coupent les arbres et les branches en bordure de la route pour les transformer en terreau utile à la production de leurs fruits.
Le projet est né de leur intérêt pour l’environnement. « On est encore au tout début du projet, précise M. Tourigny. On a dit à quelques émondeurs de nous apporter leurs résidus. Pour nous, ça peut devenir un produit intéressant, mais on a encore plusieurs tests à faire. Pour le moment, il y a plusieurs détails à voir et beaucoup d’inconnu. Il faut, entre autres, qu’on regarde les quantités qu’on va recevoir pour qu’on puisse être capable de valoriser les résidus au fur et à mesure. »
Pour ce projet, les entrepreneurs ont reçu une aide financière de 7 575 $ du fonds Éclore. L’argent servira à faire les tests nécessaires et explorer la possibilité d’en faire un projet sur le long terme. Si cela s’avère concluant, les associés seraient en mesure de produire leur propre terreau biofertile au lieu de l’acheter.