La violence de plus en plus présente dans les écoles

Avec un total de 953 démissions depuis cinq ans dans les écoles de la Mauricie, la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS) tire la sonnette d’alarme devant l’augmentation des cas de violence dont fait l’objet ses membres syndiqués.  De passage à Shawinigan ce vendredi, son président Éric Pronovost interpelle le ministre Bernard Drainville en déclarant « qu’il faut s’occuper des gens qui subissent la violence. »  

Appuyée par des données remontant jusqu’à l’année scolaire 2018-2019, la FPSS souligne qu’à lui seul, le Centre de services scolaire (CSS) de l’Énergie compte 407 démissions, soit plus de 42% du total.

Au Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy, ce sont 304 membres du personnel de soutien qui ont remis leur démission au cours des cinq dernières années tandis que 242 ont fait de même dans les écoles anglophones de la Mauricie relevant de la Commission scolaire Central Québec.

Les trois catégories d’emplois les plus touchées par les démissions sont dans l’ordre le personnel des services de garde (111), les techniciens en éducation spécialisée (90) et les surveillants d’élèves (72).  Pour Nancy Ricard, présidente du Syndicat des employés de soutien de la Mauricie (SESM), il ne fait pas de doute que parmi les raisons derrière cette vague de démissions, la violence est souvent la goutte qui fait déborder le vase.

Les élèves sont la source principale des incidents violents qui se traduisent par des cris envers le personnel (71 %), de recevoir des coups (69 %), de se faire lancer des objets (60 %), des blasphèmes ou des sacres (55 %) et de recevoir des propos injurieux (54 %).

« Et ce qu’on constate, c’est que cette violence vient non plus seulement des élèves, mais maintenant aussi de leurs parents. Avant, c’était généralement les plus vieux de l’école, mais ce qu’on voit de plus en plus, c’est que ça commence de plus en plus jeune. On a des cas où il y a eu des morsures et des crachats au visage », dénonce-t-elle.

Même si le CSS de l’Énergie fait figure de mauvais élève dans ce palmarès, Nancy Ricard salut tout de même sa réaction au cours des derniers mois avec l’embauche de Marie Ève Charest, une personne-ressource dédiée à la prévention et au bien-être des employés qui subissent de la violence. La CSS de l’Énergie a également établi un partenariat avec la firme Interventif dont la mission est d’aider les organisations à instaurer un cadre et des processus de travail sains, qui favorisent le fonctionnement efficace et la rétention des employés.

Pas juste les enseignants

Les raisons derrière cette vague de départs massifs sont variées estime la présidente du SESM. « Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l’éducation », lance-t-elle en rappelant que dans le réseau de l’éducation, « oui, il y a les enseignants, mais le personnel de soutien, c’est important aussi. »

Éric Pronovost a d’ailleurs rappelé que le personnel de soutien a obtenu des gains dans la dernière convention collective avec le gouvernement, mais que du travail reste à faire, notamment par une reconnaissance adéquate de leur contribution à la réussite éducative. « Il y a toujours eu de la violence à l’école, mais depuis la pandémie, c’est un phénomène en augmentation et ça devient exponentiel », conclut le président de la FPSS affilié à la CSQ.

Rappelons que le SESM représente 1200 membres qui travaillent au CSS de l’Énergie. Il s’agit de personnel administratif, technique, paratechnique et manuel, plus spécifiquement de 35 différentes classes d’emplois.