La Sucrerie Jean-Louis Massicotte et filles ferme ses portes

SAINT-PROSPER. C’est une page d’histoire qui se tourne à Saint-Prosper. Après avoir régalé les becs sucrés des familles de la région durant plus de deux siècles, il est temps pour les propriétaires de Sucrerie Jean-Louis Massicotte et filles de tirer leur révérence. 

La direction en a fait l’annonce sur la page Facebook de l’établissement le 15 octobre dernier. Dès maintenant, l’eau d’érable ne sera plus récoltée sur ces terres ancestrales et les repas ne seront plus servis au grand public dans la charmante petite cabane.

« C’est l’heure du repos », a déclaré le propriétaire de l’érablière, Gaétan Massicotte, sans oublier de remercier ses fidèles clients et amis qui ont été au rendez-vous année après année. « La passion est toujours là, c’est le physique qui n’y est plus. À 65 ans, je suis un peu usé par les années et je n’ai pas de relève », a-t-il expliqué.

La décision fut toutefois très difficile à prendre pour le couple de Saint-Prosper. « Cela faisait déjà quelques années qu’on y pensait », confie-t-il. Il faut dire que la sucrerie est dans la famille depuis le début des années 1700. Gaétan Massicotte est la 10e génération de propriétaires à la tête de la petite entreprise familiale.

Si à l’époque, M. Massicotte a eu la chance d’occuper un emploi qui lui permettait d’être sur ses terres pour le temps des sucres, ce n’est pas le cas de ses deux filles aujourd’hui.

Malgré tout, le couple de retraités n’a pas l’intention de laisser à l’abandon leur lopin de terre. Les lieux seront transformés en havre de paix pour y accueillir les grands repas de famille.

« Ceci n’est pas un adieu, mais bien un au revoir », peut-on lire sur la page Facebook de l’érablière. Gaétan Massicotte ne ferme d’ailleurs pas la porte à une possible reprise des opérations un jour. « La décision n’est pas irréversible », a-t-il lâché. 

Le temps des sucres à l’ancienne

À la Sucrerie Jean-Louis Massicotte et filles, tout semblait s’être figé dans le temps. L’endroit était d’ailleurs reconnu pour son expérience unique. Tout y était fait à l’ancienne, sans électricité. La cabane était éclairée par des lampes au propane, les convives étaient tenus au chaud grâce à un traditionnel poêle à bois et c’est Maggy, une jument, qui se déplaçait sur la terre pour ramener les barils d’eau d’érable.