La police de Trois-Rivières révisera certains dossiers d’agressions sexuelles
La police de Trois-Rivières procédera prochainement à la révision de certains dossiers d’agressions sexuelles, dont des plaintes qui n’ont pas été soumises au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
C’est le comité d’analyse intersectorielle de révision des enquêtes d’agressions sexuelles (DIRE) qui aura cette tâche. Ce comité est formé d’un regroupement d’intervenants de la police de Trois-Rivières, du DPCP, du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), du Centre de recherche et de développement stratégique de l’École nationale de police du Québec et du Centre intégré universitaire en santé et services sociaux de la Mauricie et du centre du Québec (CIUSSS MCQ).
Ce comité aura pour mandat d’examiner et de réviser les actions posées lors des enquêtes policières liées aux crimes à caractère sexuel. Lors de rencontres semestrielles, le comité devra s’assurer que tous les moyens d’enquête ont été déployés, dans le respect des droits et la volonté de la victime, pour le traitement optimal de chaque dossier d’enquête.
« On va revenir sur certains dossiers et voir ce qui aurait pu être fait différemment à l’époque, précise Carl-Olivier Dubé, capitaine responsable de la division des enquêtes à la police de Trois-Rivières. L’une des possibilités, c’est que ça pourrait mener à rouvrir un dossier, si on voit qu’on peut faire plus. Ça pourrait également être de reprendre les démarches avec une victime qui n’était pas prête à l’époque. »
« On va regarder les dossiers des victimes qui se manifestent et qui aimeraient que leur dossier soit révisé. On va aussi prendre l’initiative de revoir certains dossiers, ajoute M. Dubé. Notre but ultime, c’est d’humaniser nos rapports avec les victimes, de mieux les accompagner pour que ce soit le moins douloureux possible. »
En s’appuyant sur l’expertise de chaque intervenant et en collaboration avec les partenaires qui travaillent auprès des victimes d’agression sexuelle, il sera possible d’identifier ou suggérer de meilleures pratiques dans le traitement de ce type de dossier. Cette collaboration vise également à rehausser la confiance des victimes envers le système judiciaire.
« Un membre de notre équipe va faire partie des réunions, pour avoir un regard d’intervenant. Ce sera un rôle d’éclaireur pour le comité, soutient Dave Lysight, directeur général du CAVAC de la Mauricie. Notre implication se fera à plusieurs niveaux, notamment par rapport à l’accueil, à la réponse offerte à la personne victime et tout le volet des procédures judiciaires. On salue cette initiative, ça ne peut qu’être favorable. »
Une meilleure prise en charge des victimes
Par le biais de cette initiative, la police de Trois-Rivières est soucieuse d’offrir aux victimes une expertise interdisciplinaire qui vise à favoriser une meilleure prise en charge de celles-ci ainsi qu’un traitement optimal des plaintes.
« On n’invente rien, c’est quelque chose qui existe ailleurs dans d’autres postes de police, mais reste que c’est une démarche pertinente et importante, mentionne M. Dubé. On y pensait depuis quelque temps déjà, mais avec la pandémie, c’était impossible de le faire avant. Par souci de confidentialité, les dossiers ne peuvent pas sortir du poste. Les gens doivent absolument se rencontrer en personne, au poste. Alors maintenant que c’est possible, on peut aller de l’avant avec le projet. »
À noter que toutes les victimes dont l’issue du dossier n’a pas permis de porter d’accusations contre le suspect peuvent demander une révision de leur dossier en se dirigeant sur le site Web de la Ville de Trois-Rivières, sous l’onglet police et en sélectionnant le bouton « Révision enquête agression sexuelle ».