Entente entre la RGMRM et Énergir

La Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM) et Énergir (anciennement Gaz Métropolitain) ont signé une entente en fourniture de gaz naturel renouvelable (GNR) qui pourrait générer près de 5 millions$ par année, soit 100 millions$ sur les 20 ans de l’entente.

La RGMRM s’engage à vendre la totalité du gaz généré par ses cellules d’enfouissement, soit une estimation de 8,5 millions de mètres cubes par année. Il lui faudra pour cela valoriser ces biogaz en installant un système de traitement dont le coût est évalué par le président de la Régie, Michel Angers, entre 12 et 16 millions$.

«Avec les revenus que cela générera, on sera capable de le payer en quelques années seulement», s’est réjoui le maire de Shawinigan qui parlait d’une nouvelle ère. Car évidemment, le spectre de Savoura plane toujours lorsqu’il est question de valorisation des biogaz au site d’enfouissement de Saint-Étienne-des-Grès.

De 2007 à 2018, la RGMRM a perdu des millions de dollars dans une entente où elle s’engageait à fournir en gaz naturel renouvelable le producteur de tomates de serre. «On retirait 600 000$ en revenus, mais ça nous coûtait 500 000$ par année pour entretenir l’équipement et quand ça ne marchait pas, l’entente prévoyait que c’est nous qui payions le gaz qu’Énergir fournissait à Savoura. C’était un contrat trop contraignant où toute la responsabilité était du côté de la régie», expliquait Michel Angers qui a mis fin à l’entente en juillet 2018, quinze ans avant sa fin prévue.

Approvisionner 4200 maisons

Cette fois-ci, les technologies existantes sont déjà éprouvées et les administrateurs de la RGMRM s’apprêtent à accorder le contrat afin que dès 2020, le système soit déjà opérationnel. Vice-président Projets majeurs et développement des marchés émergents chez Énergir, Étienne Champagne a souligné qu’il s’agissait du plus important contrat signé par l’entreprise avec une municipalité ou une régie intermunicipale gérant un site d’enfouissement. «8,5 millions de mètres cubes en gaz naturel, ça équivaut à approvisionner 4200 foyers», a-t-il imagé.

Le contexte est favorable à de telles ententes puisqu’une nouvelle législation au Québec oblige les entreprises comme Énergir à avoir au moins 1% de leur inventaire en gaz naturel renouvelable en 2020 et 5% en 2025. Ce GNR se vend plus cher que le gaz naturel conventionnel. «Les clients sont prêts à payer plus pour ces molécules vertes parce qu’elles contribuent à diminuer les gaz à effet de serre», poursuit Étienne Champagne.

Les spécialistes estiment que le site de Saint-Étienne-des-Grès possède un gisement de biogaz qui pourra être exploité durant environ 25 ans.  «Même si on détourne de 50 à 60% de la matière organique comme nous allons bientôt le faire, il en restera toujours qui va arriver au site», termine le président de la RGMRM, Michel Angers.