DPJ : hausse des signalements en Mauricie-Centre-du-Québec
TROIS-RIVIÈRES. En 2016-2017, le nombre de signalements enregistrés par le centre jeunesse de la région a grimpé à 7233. Plus du quart de ces dossiers, soit 2015, concernaient des adolescents de 13 à 17 ans. Les eaux troubles de l’adolescence sont d’ailleurs dans la mire de Direction de la protection de la jeunesse Mauricie et Centre-du-Québec cette année.
Ce sont 20 signalements d’enfants qui sont traités chaque jour sur le territoire, a révélé le 14e bilan annuel de la directrice régionale de la protection de la jeunesse. Il s’agit d’un bond de près de 8 % par rapport à l’année précédente. De ce nombre, 2990 signalements ont été retenus.
Est-ce qu’on doit s’inquiéter de l’augmentation du nombre d’enfants en situation détresse ou se réjouir d’une plus grande vigilance de la part de la population ? Selon la directrice régionale, Gina Landry, il n’y a pas de réponse unique pour interpréter ces statistiques.
« Cette année encore, nous avons été très présents au sein de la communauté. Nous avons d’ailleurs constaté que de plus en plus de familles signalent des abus. Est-ce que c’est parce qu’ils connaissent mieux nos services ou encore parce qu’ils sont plus soucieux du bien-être des enfants ? Je souhaite que cela soit la bonne réponse. Mais en même temps, la situation reste inquiétante puisque davantage de jeunes sont concernés », a expliqué Gina Landry.
Il y a également des leçons à tirer de l’effritement du tissu social, estime-t-elle. À plusieurs égards, la région affiche des pourcentages plus élevés que l’ensemble de la province, notamment en ce qui concerne les abus physiques , les mauvais traitements psychologiques et le risque de négligence.
Il est urgent comme collectivité, indique la directrice générale, de se préoccuper des besoins de nos enfants. Et cela est d’autant plus vrai avec les adolescents qui représentent 24 % des signalements retenus dans la région.
Des adolescents en détresse
Dans les années précédentes, ce sont la négligence et la hausse des mauvais traitements psychologiques qui affectent particulièrement les jeunes enfants qui ont surtout retenu l’attention de la DPJ. Cette année, c’est sur les réalités de l’adolescence qu’elle souhaite mettre l’accent.
Les adolescents confiés à la DPJ ont plusieurs visages. Ce sont, pour plusieurs d’entre eux, des enfants victimes de maltraitance qui peine à grandir, des jeunes qui présentent des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie et dont le parcours est souvent marqué par un manque de soins et d’affection.
« Ces manques restent et pavent la voie à une adolescence plus tumultueuse et surmonter de nombreux défis. Derrière les plus vulnérables d’entre eux se cache un enfant en détresse », a souligné Mme Landry. Elle souhaite que les intervenants, mais aussi que tous les adultes impliqués auprès des adolescents demeurent attentifs afin de leur venir en aide.
Les signaux d’alarme comme la difficulté à se faire des amis, une baisse significative des résultats scolaires, des problèmes de consommation ou d’absentéisme scolaire doivent être pris au sérieux.
La directrice régionale rappelle que l’adolescence est une étape de transition faite de doutes et de quête identitaire et que ce dont ces jeunes ont surtout besoin, c’est d’être bien entouré et de se sentir accepté.
Signalements retenus en 2016-2017 pour la Mauricie-Centre-du-Québec
Abus physique : 749
Négligence : 692
Mauvais traitements psychologiques : 435
Risque sérieux de négligence : 401
Troubles de comportement sérieux : 249
Risque sérieux d’abus physique : 193
Abus sexuel : 163
Risque sérieux d’abus sexuel : 98
Abandon : 10