Une école de formation de chiens d’assistance débarque dans le Bas-du-Cap
Depuis le mois de juin, une école de formation de chiens d’assistance a ouvert ses portes dans le Bas-du-Cap. Le service connaît déjà une popularité grandissante. En quelques semaines à peine, l’entreprise a accueilli 60 nouveaux clients trifluviens.
L’école, Anakim Assistance, a été fondée par Sonia Baillargeon en 2019 dans le but d’aider ses enfants à mieux vivre avec l’autisme et l’anxiété. Rapidement, le service a été déployé à la grandeur de la province, aidant ainsi des gens aux quatre coins du Québec.
Mme Baillargeon et son équipe forment les chiens pour qu’ils accompagnent leur propriétaire dans diverses situations et problématiques de type psychologique. Le spectre est assez large, mais il peut s’agir, entre autres, d’autisme, d’anxiété, de bipolarité et de choc post-traumatique.
« Le chien d’assistance, c’est un chien de famille. Il devient chien d’assistance dès qu’on lui met un dossard sur le dos. Il reconnaît qu’il tombe en travail à ce moment. Ça reste qu’il va quand même faire son travail s’il arrive une crise, même s’il n’a pas son dossard », explique Cédrick Gauthier, bénéficiaire et bénévole pour l’entreprise.
« Un chien d’assistance, ce n’est pas de la zoothérapie, renchérit ce dernier. C’est le chien d’une seule personne. Il travaille avec son propriétaire uniquement. Par exemple, mon chien a été formé pour m’assister lors de crises reliées à mon choc post-traumatique. Il a été formé pour détecter lorsque je ne vais pas bien et m’aider à surmonter la crise. »
De multiples tâches
Les actions du chien d’assistance peuvent varier d’une personne à l’autre, selon ce qui aide la personne à se sentir mieux. Cela peut être, par exemple, de se coucher sur la poitrine de son propriétaire pour l’aider à contrôler sa respiration et revenir à un état de calme.
Certains chiens sont également formés pour assister leur propriétaire dans la gestion de troubles de santé. C’est le cas notamment du chien d’Audrey Caron, qui travaille pour Anakim Assistance et qui vit avec un trouble neurologique combiné à de l’hypoglycémie sévère.
« Ma condition neurologique fait en sorte que mon cerveau s’éteint quand il y a trop de stimuli, trop de stress, explique-t-elle. Parfois, je peux paralyser du côté gauche. Ça peut m’arriver de perdre connaissance plusieurs fois par semaine. Quand mon chien m’avertit que je ne vais pas bien, j’ai quelques secondes pour m’asseoir avant de perdre connaissance. Je ne peux pas conduire. Sans elle, je n’ai pas de qualité de vie. Sans elle, j’ai besoin d’être surveillée par quelqu’un en permanence. »
« Pour mon hypoglycémie sévère, mon chien m’avertit quelques minutes à l’avance, ajoute-t-elle. Elle renifle l’air et elle détecte l’odeur du taux de sucre que j’ai dans le corps. Pour l’anxiété, c’est différent, c’est une hormone que ton corps sécrète et que les chiens ressentent. »
Un long périple
Il lui a fallu trois ans pour trouver le bon chien capable de l’assister. « Seulement 2 % des chiens sont capables de le faire naturellement et ont le potentiel d’être chien d’assistance, soutient Audrey. Pour être certifié, un chien a besoin de faire trois tâches. Le mien est rendu à 8 tâches parce que mes besoins ont évolué. »
Bien sûr, avoir un chien d’assistance implique de vivre avec le regard des gens… et les nombreux commentaires. « C’est un combat tous les jours de te lever et d’accepter d’avoir un chien d’assistance, confie Cédrick. Les gens jugent constamment. Ou ils vont te demander pourquoi tu as un chien d’assistance parce que tu n’es pas aveugle ou tu es capable de marcher. Il y a beaucoup de méconnaissance. Nos chiens sont un complément à la médication et aux thérapies. Ils font une grosse différence. »
« Maintenant, je travaille pour Sonia à temps plein, mais se trouver un emploi avec un chien d’assistance, c’est vraiment difficile, renchérit Audrey. Se trouver un logement aussi. Les gens pensent que parce que ce n’est pas Mira, ce n’est pas un chien d’assistance. »
Un pied-à-terre à Trois-Rivières
Le local du boulevard Sainte-Madeleine est le deuxième de l’entreprise à ce jour. L’autre se trouve à Saint-Jean-sur-Richelieu et est ouvert depuis 2019. « On se déplace encore partout au Québec. On fait une journée par semaine à Trois-Rivières, précise Sonia Baillargeon. On a, à ce jour, une centaine de clients à Trois-Rivières. On en a 60 de plus depuis juin. »
Avec les bénévoles, l’entreprise compte huit personnes pour répondre à la demande. Ils sont d’ailleurs toujours à la recherche de familles d’accueil pour former des chiens plus rapidement. Pour plus de détails sur l’entreprise : leschiensdanakim.ca