Le SIT se lance dans le recyclage des métaux rares
Éclore – Fonds environnement de la Ville de Trois-Rivières vient d’accorder une subvention de 40 000 $ au Service d’intégration au travail (SIT) de la Mauricie pour son projet L’innovation au service de l’environnement et l’humain.
Le département d’innovation du SIT Maurice travaille depuis deux ans à faire émerger une nouvelle entreprise spécialisée dans l’extraction, la récupération et la revente de métaux précieux et rares utilisés par l’industrie des télécommunications.
Le but du projet est d’implanter une usine pilote où l’on pourra traiter tous les circuits imprimés que le SIT extraira des appareils qu’il reçoit. Ces nouvelles installations doivent être construites d’ici deux ans.
«On est en négociations », indique directrice générale du Service d’intégration au travail de la Mauricie. La future entreprise doit, pour l’heure, simplement faire partie de la filière recherche et développement du Service d’intégration en emploi de la Mauricie. L’Université du Québec à Trois-Rivières et des cégeps de la région seront aussi appelés à contribuer à la formation des futurs employés du centre de récupération.
Geneviève Provost est consciente qu’elle tient un beau filon.
« Notre premier objectif est de voir comment on va extraire ces métaux et de rentabiliser la filière .»
Et la recherche pour perfectionner les procédés de récupération avance: « C’est un projet d’envergure, unique au Québec et au Canada. Nous sommes vraiment dans l’innovation et nous en sommes très fiers. Ça devrait nous permettre d’améliorer notre offre de services et, au Québec, de moins dépendre du marché international pour notre approvisionnement. On s’est rendu compte qu’il serait intéressant de développer cette technologie ici », explique-t-elle.
Le Service d’intégration au travail collabore depuis deux ans avec l’UQTR pour en parfaire les procédés et processus. «En Mauricie, on pourrait être autonomes et développer toute une économie verte et circulaire. On va pouvoir créer une dizaine d’emplois intéressants pour des gens éloignés du marché du travail ou qui ont des problèmes de santé mentale, mais la capacité d’intégrer le marché du travail », soutient Geneviève Provost.
Le SIT ne cherche pas à voler la vedette aux centres de récupération de produits électroniques en place au Québec.
« Nous sommes plutôt complémentaires. Notre secteur est celui des télécommunications, pas celui des ordinateurs, etc. On parle des réseaux de câblodistribution, du Cloud et des fournisseurs de services Internet » explique-t-elle.
« Tous les appareils de télécommunications contiennent des circuits imprimés et différents types de métaux précieux. Pour l’instant, on les vend à des entreprises qui les récupèrent, mais on s’est dit que ce serait bien qu’on puisse nous-mêmes extraire ces métaux des cartes électroniques et les revendre à d’autres filières par suite», ajoute la directrice.
Le projet ne se construit pas en vase clos. Son budget d’exploitation de 800 000 $ est alimenté non seulement par Éclore, mais aussi par le Fonds d’aide et de relance des régions, la Fondation Alcoa, le Fonds des milieux de Desjardins et Québecor. Ce dernier est aussi partenaire du département de génie industriel de l’UQTR.
Les différents sites du SIT Mauricie emploient près de 200 personnes qui cherchent à réintégrer le marché du travail. Le SIT a des antennes à Shawinigan, Trois-Rivières, Saint-Tite et Louiseville.