Un stage travail-études destiné aux élèves présentant un TSA
INTÉGRATION. Des élèves présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) prendront part cet automne à une formation en alternance travail-études débouchant sur l’obtention d’un diplôme d’études professionnelles (DEP) en opération d’équipements de production.
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et député de Trois-Rivières, Jean Boulet, est venu en faire l’annonce vendredi au Carrefour Formation Mauricie, à Shawinigan. Un montant de 829 448$ a été accordé au Comité sectoriel de main-d’œuvre des industries des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine qui s’en servira pour payer l’équivalent de 15$ de l’heure aux futurs stagiaires.
« Ces personnes représentent un potentiel immense », a soutenu le ministre Boulet en rappelant les défis que représentent la pénurie de main-d’œuvre actuelle et le vieillissement de la population au Québec. « Ce sont des gens dévoués qui ont le respect des horaires et de l’autorité. Ils font un travail impeccable », a-t-il poursuivi, invitant les milieux de travail à combattre les préjugés dont sont souvent victimes les personnes présentant un TSA.
Dix-neuf entreprises réparties dans les régions de la Mauricie et de Chaudière-Appalaches accueilleront dès cet automne ces étudiants. Le projet est réparti sur une période de trois ans au cours de laquelle 36 élèves seront diplômés. Les perspectives d’emploi sont bonnes dans le secteur alors que l’industrie des meubles et des produits connexes employait déjà près de 3000 opérateurs de machines à travailler le bois en 2018, avec des perspectives de croissance de 1 à 2% d’ici 2023.
Le programme en alternance travail-études prévoit 460 heures dans l’établissement d’enseignement et 450 heures de stage en entreprise. Sur les 36 élèves prévus sur une période de trois ans, le Carrefour Formation Mauricie (CFM) en accueillera à lui seul 24, soit deux cohortes de douze. C’est donc dire que les élèves du groupe démarrant en novembre devraient recevoir leur DEP dès la mi-juin en 2022.
La directrice Patricia Magny ne prévoyait pas rencontrer de problème de recrutement. « Nous sommes en contact avec nos partenaires que sont les centres de services scolaires et le Regroupement des organismes en DI/TSA de la Mauricie », a-t-elle souligné.
Ce projet a nécessité que la CFM adapte son matériel d’apprentissage et la formule de stage en milieu de travail. « Nous aurons un technicien en travailleur social (TTS) qui s’y consacrera à temps plein, explique Patricia Magny. Il va y avoir tout d’abord une période de trois semaines d’adaptation dans l’entreprise où le travailleur social et l’élève iront rencontrer le superviseur, les collègues de travail. S’il est déjà suivi par un intervenant dans un organisme, celui-ci sera là aussi. Ça sera un accompagnement beaucoup plus serré que dans les stages réguliers », insiste-t-elle.
La formule semble en tout cas susciter l’intérêt confit Patricia Magny qui dit avoir été contacté par d’autres centres de services scolaires ailleurs au Québec intéressés à prendre connaissance de l’approche pédagogique du projet développée par le CFM.