Débat sur l’environnement : pesticides, eau potable et matières résiduelles au programme

Trois candidats aux élections fédérales dans la circonscription de Trois-Rivières ont pris part, mardi soir, à un débat sur l’environnement. Martin Francoeur du Parti libéral, René Villemure du Bloc Québécois et Adis Simidzija du NPD ont échangé sur divers enjeux, dont l’utilisation des pesticides, la protection de l’eau et la gestion des matières générées par la consommation des citoyens.

Les candidats présents ont d’abord parlé de leurs engagements pour contrer les changements climatiques. M. Villemure a soutenu que les cibles ne sont « pas assez exigeantes ni assez contraignantes pour obtenir des résultats tangibles qui feront une différence ». De son côté, M. Simidzija a rappelé que son parti veut réduire les GES de moitié d’ici 2030. Il croit également qu’il faut mettre fin immédiatement aux subventions aux pétrolières et créer plutôt des initiatives locales comme des jardins communautaires. M. Francoeur a abordé la question des crédits pour les véhicules électriques, des investissements faits pour l’installation de bornes de recharge et de la fin des subventions aux énergies fossiles devancée à 2023.

En ce qui concerne la protection de l’eau, le candidat du NPD a répondu que son parti veut accorder un statut juridique au fleuve Saint-Laurent afin que les impacts environnementaux sur celui-ci soient considérés pour chaque projet qui le visant. M. Francoeur a insisté sur le fait que les municipalités doivent avoir un plan B autre que le déversement dans les cours d’eau et M. Villemure a indiqué que son parti exige un transfert de fonds du fédéral pour la gestion des infrastructures d’eau.

Les candidats ont par la suite été questionnés sur la dégradation et la protection des milieux naturels. Ce à quoi M. Francoeur a répondu qu’il faut créer de nouveaux parcs nationaux et de nouvelles zones de protection marine, en plus de mettre en place des mesures compensatoires pour l’étalement urbain. M. Villemure a dit que « ça ne sert à rien de fixer des engagements fédéraux parce que c’est au Québec à le faire ». Il s’agit selon lui « d’ingérence fédérale dans des compétences provinciales ». De son côté, le candidat du NPD a rappelé que son parti s’engage à protéger 30 % des terres et des cours d’eau d’ici 2030. Il croit aussi qu’il faut protéger les espèces en péril avec l’application et le resserrement des lois.

On a ensuite demandé aux candidats quelles sont leurs propositions pour gérer adéquatement les matières générées par la consommation des citoyens. M. Villemure pense qu’il faut poursuivre la réflexion par rapport aux matières envoyées dans d’autres pays comme la Chine et que le Québec doit passer à une économie circulaire. M. Simidzija a soulevé le problème de surconsommation et croit qu’il faut prendre des actions collectives incluant les grandes entreprises, en plus de favoriser les liens entre les agriculteurs et les épiceries. Pour sa part, M. Francoeur dit qu’il faut investir dans le recyclage du plastique au lieu de l’envoyer ailleurs et aider les entreprises à être plus performantes en matière de recyclage.

La cinquième question de la soirée a porté sur la vision des candidats en matière d’agriculture durable. Le candidat du NPD a souligné l’urgence d’agir rapidement pour en arriver à une autonomie et une souveraineté alimentaire. Selon lui, cela passe par des actions locales. « Il y a des choses qu’on n’a pas besoin d’importer d’ailleurs. Pour agir dans l’urgence, c’est avec le communautaire qu’il faut le faire », a-t-il répondu. Quant à lui, M. Francoeur croit que l’on doit financer les technologies propres et aider les agriculteurs à trouver des alternatives vertes. Il parle aussi de réduire et encadrer l’utilisation des pesticides en agriculture. M. Villemure a lui aussi insisté sur la réduction de l’utilisation des pesticides et se dit conscient qu’il y a une importante transition à faire à ce sujet.

Les questions du public

La deuxième portion de la soirée à saveur environnementale a été consacrée aux questions du public. Les citoyens ont voulu savoir quelles sont les trois priorités environnementales des candidats pour leur circonscription. Pour M. Francoeur, c’est de modifier les comportements individuels et collectifs, soutenir les technologies propres et donner la chance à la STTR de faire son virage vers l’hydrogène. Pour M. Villemure, c’est l’érosion des berges de la rivière St-Maurice, financer les technologies vertes et la production d’aluminium propre du Québec. M. Simidzija propose de créer des jardins communautaires, améliorer la fréquence et instaurer gratuité du transport en commun ainsi que créer un comité pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Les gens ont ensuite demandé aux candidats s’ils sont d’accord pour adopter une loi obligeant le Canada à atteindre ses cibles environnementales. Ils ont tous répondu oui, mais M. Francoeur a ajouté à sa réponse que « la loi est une des voies possibles, mais elle ne doit pas être un frein aux initiatives ».

Les trois candidats ont également été questionnés à savoir comment ils vont financer les transports verts. M. Francoeur a rappelé les mesures incitatives de son parti pour l’achat de voitures électriques. M. Villemure a dit qu’il faut un projet pour inciter les gens à prendre le transport en commun et M. Simidzija a soutenu que le transport en commun doit être gratuit. « Le TGF, c’est bien beau, mais il faut que ce soit abordable », a-t-il ajouté. 

Le public a aussi voulu savoir si leur parti respectif cessera de subventionner les pétrolières. Les candidats ont tous répondu oui à cette question, M. Francoeur ajoutant que l’objectif du PLC a été devancé de 2025 à 2023.

Enfin, la dernière question du public concernait les déchets nucléaires. Il a été demandé aux candidats s’ils oseraient mettre fin à ce type de développement. Ils ont tous répondu par l’affirmative et M. Francoeur a précisé que « déjà, des scientifiques se penchent là-dessus pour régler la question ».