Un parcours en démarrage d’entreprise pour les nouveaux arrivants
Le Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) de Trois-Rivières, en collaboration avec la Coopérative de solidarité Quartier-Monde, s’apprête à lancer un tout nouveau parcours en démarrage d’entreprise pour les immigrants. D’une durée de six mois, ce parcours comprend de la formation et de l’accompagnement dans les diverses étapes menant au lancement d’une entreprise. Le tout sera adapté aux différences culturelles dans le but d’assurer la réussite de la démarche.
Le projet prendra son envol dans quelques semaines. Déjà, sur le terrain, l’équipe s’affaire à réunir les personnes qui ont le désir d’entreprendre et qui ont un projet en tête. Au terme des six mois d’accompagnement, l’objectif est d’avoir suffisamment outillé les entrepreneurs pour qu’ils puissent être en mesure de démarrer leur entreprise.
« Avec les formations, on veut que les immigrants en apprennent plus sur comment on fait les choses ici pour en tirer profit au maximum. À la fin du parcours, les participants auront reçu plusieurs heures de formation et bénéficieront d’une vidéo promotionnelle pour faire connaître leur projet », précise le directeur général du SANA de Trois-Rivières, Ivan Suaza.
Les formations porteront sur divers sujets, notamment sur les différences entre les plans d’affaires d’un pays à l’autre.
« On va travailler aussi sur la façon de présenter le produit à vendre, mentionne M. Suaza. Certains arrivent avec l’idée que le produit va se vendre presque tout seul parce que, dans leur pays d’origine, les commerçants comptent sur le bouche à oreille de leur réseau familial. Mais ici, ça ne marche pas comme ça. On n’a pas toujours la famille pour faire ça et ce n’est pas non plus une pratique courante. »
« On va aussi apprendre aux gens à valoriser ce qu’ils font, ajoute ce dernier. Ça peut sembler banal ici, mais dans d’autres pays, les gens attendent que ce soit les autres qui remarquent leurs forces et leurs aptitudes. Les gens ne le disent pas s’ils sont bons pour faire telle et telle chose parce que, pour eux, c’est de la vantardise et c’est mal vu. Alors ils ont bien du mal à promouvoir leur projet et leurs produits, de peur qu’on ait une opinion négative d’eux. À l’inverse, il y d’autres cultures où les gens vont dire qu’ils savent piloter un avion parce qu’ils ont lu le manuel. Notre rôle est de leur apprendre à doser pour en arriver à un juste milieu. On veut les conscientiser à l’importance de se présenter et de présenter leurs produits comme il faut. »
Adapter la formation
Ce nouveau parcours en démarrage d’entreprise est issu d’un constat : les formations offertes au Québec sur le sujet ne tiennent pas compte des différences culturelles. « On a commencé à se poser des questions parce qu’on voyait des gens démarrer des entreprises et les fermer quelques mois plus tard », soutient M. Suaza.
Son équipe et lui ont vite compris qu’il s’agissait d’une question de différences culturelles. « Les gens arrivent avec des façons de faire de leur pays qui ne fonctionnent pas ici, remarque M. Suaza. Par exemple, tu ne peux pas aller à l’épicerie et demander à la caissière d’inscrire le montant de tes achats dans un cahier parce que tu n’as pas l’argent tout de suite pour payer. Ici, ça ne se fait pas, mais ça se fait dans plusieurs autres pays. »
C’est dans ce contexte que le SANA a mis sur pied une coopérative pour aider les personnes immigrantes à démarrer leur entreprise. Avec l’aide de plusieurs partenaires, dont IDE Trois-Rivières, la création de la Coopérative de solidarité Quartier-Monde s’est achevée il y a quelques mois. Pour le moment, celle-ci est chapeautée par le SANA, mais l’objectif est d’en faire une entité complètement indépendante.
Le travail de la coopérative vient tout juste de débuter. Sur le terrain, l’équipe s’affaire à recruter des gens pour prendre part à la première cohorte d’accompagnement.
« Les participants recherchés sont des personnes qui n’ont pas nécessairement le réflexe de suivre des cours en démarrage d’entreprise et qui essaient de partir ça toutes seules. Dans bien des pays, les gens n’ont pas des organisations comme on a ici pour aider au démarrage des entreprises. Ce n’est donc pas un réflexe chez les nouveaux arrivants et c’est pourquoi on doit faire les premiers pas. On le fait parce que c’est très important à nos yeux de les voir réussir en affaires. Ouvrir un commerce, c’est non seulement s’intégrer, mais c’est aussi travailler et faire travailler d’autres personnes. C’est une belle façon de contribuer à la société », rappelle M. Suaza.
Pour s’inscrire au parcours en démarrage d’entreprise: https://coopquartiermonde.ca/avis-dappel-a-candidatures-2/