Elle donne un coup de main aux nouvelles mamans
La périnatalité passionne Myrha Gagnon depuis longtemps. La maman de quatre enfants a profité de la pandémie pour suivre plusieurs formations afin de s’outiller adéquatement et de démarrer son entreprise de services en périnatalité.
«Je suis là pour le quatrième trimestre, lance l’entrepreneure. Ce sont les 40 jours qui suivent l’accouchement. Cela permet aux mamans de bénéficier du plus de repos possible et d’apprivoiser doucement cette nouvelle vie. Une naissance, c’est la naissance d’un bébé, mais aussi d’une maman, d’un papa, d’un couple. Je vois différentes notions avec les parents, comme le cododo, les couches lavables, les outils essentiels pour faciliter la vie avec le bébé et faciliter cette transition vers une nouvelle normalité.»
Jusqu’à présent, elle accompagne surtout des femmes qui ont leur premier bébé.
«Avec la pandémie, les mamans sont laissées à elles-mêmes. J’en ai reçues plusieurs en massothérapie. Les mamans pleuraient sur ma table de massage. Elles avaient besoin de quelqu’un à qui parler et qu’on prenne soin d’elles», raconte Myrha Gagnon.
«Dans le contexte de la pandémie, c’est frappant. La nouvelle maman a de la peine parce qu’elle ne peut pas voir ses parents à elle. Il n’y a pas de relève au niveau de la famille et des amis. Le père peut aussi éprouver de l’insécurité devant l’arrivée d’un premier bébé», poursuit-elle. C’est ce qui l’a poussée à offrir un service de relevailles.
Avec les relevailles, Myrha Gagnon peut s’occuper du bébé, des autres enfants ou des repas lorsque la mère vient d’accoucher, ce qui donne un grand coup de main en ce temps où les grands-parents ne peuvent être aussi présents qu’à la normale. Avec l’interruption des cours de groupe destinés aux mères en raison de la pandémie, c’est un autre réseau social qui tombait également.
«Les relevailles arrivent au troisième jour, explique Myrha Gagnon. On parle ensemble, on parle de l’accouchement. Parfois, ça a pu être une expérience plus difficile et les nouvelles mères ont besoin d’en parler, de dire comment ça s’est déroulé, ce qu’elles ont aimé ou non. Ensuite, on regarde ses besoins : préparer quelques collations, faire un peu de ménage pour que les parents puissent s’occuper du nid familial, assurer une présence pour le premier bain du bébé à la maison, offrir un soin rebozo pour aider à la fermeture du bassin, etc.»
«Je suis aussi marraine d’allaitement, alors je peux également apporter de l’aide en ce sens ou encore proposer de l’accompagnement téléphonique pendant le temps d’allaitement. Je peux aussi les conseiller sur des méthodes de portage. Ça les aide à la fois à se rapprocher de leur bébé et à trouver du temps pour elles», ajoute-t-elle.
Myrha Gagnon constate que les nouvelles mères ne prennent généralement pas assez soin d’elles. «Les gens sont concentrés sur la préparation à la naissance. Quand arrive l’accouchement, les parents se retrouvent à la maison au troisième jour avec leur bébé. Il n’y a plus d’infirmière à toute heure en cas de besoin. Je trouve qu’il manque d’informations sur la période postnatale», affirme l’éducatrice en périnatalité.
Elle est convaincue que si les femmes étaient mieux outillées et mieux informées sur la période postnatale, cela viendrait diminuer l’impact de la dépression postnatale et du baby blues.
«Les mamans verraient aussi une augmentation dans la production de lait et auraient possiblement un meilleur sommeil. Ça ferait un gros changement dans la vie de la famille, de l’enfant, de la mère et du couple», indique-t-elle.
Elle considère que le repos de la mère est de mise pendant au moins les deux premières semaines. «On voit souvent l’idée que la femme doit reprendre vite son corps d’avant et qu’elle doit bouger. J’essaie de déconstruire cette façon de penser. Il faut qu’elle se repose le plus possible dans les premiers jours.»
Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page Facebook Myrha Éducatrice périnatale et massothérapeute.