Une association de 20 ans pour la vente de biogaz
Depuis le temps que la Mauricie attendait cette nouvelle… La Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM) ne sera plus déficitaire avec la perte de millions de biogaz de son site d’enfouissement grâce à une entente avec l’entreprise française Waga Energy qui construira une usine pour vendre le biogaz du site de Saint-Étienne-des-Grès.
Les 20 millions de m3 de biogaz générés par la décomposition des déchets ne seront plus traités par destruction thermique, mais valorisés à leur plein potentiel sous forme de gaz naturel renouvelable. Ce projet permettra d’améliorer le bilan environnemental de la Mauricie, tout en contribuant activement à la transition énergétique du Québec. Il s’inscrit dans la Politique énergétique 2030 du gouvernement du Québec.
Depuis maintenant trois ans et demi, c’est le maire de Shawinigan Michel Angers qui est le président de la RGMRM. M. Angers voulait s’impliquer à la présidence pour justement mener ce projet à terme.
«Enfin! Je suis heureux d’annoncer cette belle entente de partenariat. L’entente consiste à la vente de minimum 20 millions de mètres cubes de biogaz à Waga Energy. Le biogaz sera transformé à une usine qui sera à Saint-Étienne-des-Grès. À mon arrivée à la Régie, on vendait la moitié de ce biogaz, soit 10 millions de mètres cubes à Savoura», lance-t-il.
«Ce contrat nous faisait perdre de l’argent d’années en années malgré la vente du biogaz. On a été en mesure de racheter le contrat parce que le gouvernement du Québec a décidé de changer son orientation. Le biogaz sera ensuite vendu à Énergir. C’était important pour nous parce qu’actuellement, on brûle notre biogaz à la torchère. C’est minimum 100 000$ par mois que nous envoyons dans l’atmosphère. Ce projet devrait apporter des centaines et des centaines de milliers de dollars aux contribuables. On peut facile penser à 1 M$ par année.»
Angers ajoute avoir rencontré une dizaine d’entreprises pour le raffinage du biogaz, et que le présent contrat est pour une durée de 20 ans, sans avoir la responsabilité des erreurs comme avec Savoura. «Avec nos évaluations, on parle d’une viabilité de 25 à 30 ans en biogaz, même avec le retrait des matières organiques lors de l’arrivée des bacs bruns.»
Conçue pour traiter 3400 mètres cubes de biogaz par heure, l’unité Wagabox de Saint-Étienne-des-Grès produira 468 GJ (130 GWh) de gaz renouvelable par an, soit la consommation annuelle d’environ 8 000 foyers québécois. Elle évitera l’émission de 27 000 tonnes d’eqCO2 par an dans l’atmosphère, en substituant du gaz renouvelable au gaz fossile.
L’unité sera construite à Trois-Rivières par une entreprise québécoise, Mecanitec, à l’exception d’un module de distillation cryogénique qui sera importé de France. La mise en service de la nouvelle usine devrait être faite à l’été 2022. Il s’agit du premier projet de Waga Energy en Amérique du Nord.
«Cette entente témoigne d’un engagement commun en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique, défi majeur de notre génération. Ce premier projet en Amérique du Nord marque également une étape importante dans la jeune histoire de Waga Energy : dès la création de l’entreprise en 2015, mes associés Guénaël Prince, Nicolas Paget et moi-même, tenions à déployer notre solution à l’international, afin d’avoir un impact significatif sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre», commente Mathieu Lefebvre, président et directeur général de Waga Energy.
Ce dernier affirme que ce premier projet en Amérique du Nord a pu être réalisé grâce à une collaboration déjà entreprise avec le CNETE (Centre National en Électrochimie et en Technologie Environnementales).
L’entreprise trifluvienne qui construira une partie de l’usine pourrait être sollicitée de nouveau par Waga Energy si d’autres ententes surviennent avec d’autres entités.
Les bacs bruns
«Avec cette annonce, c’est un premier pas important que nous faisons vers la collecte des matières organiques avec les bacs bruns, ajoute M. Angers. L’usine de Waga Energy sera conçue pour traiter aussi le biogaz provenant des matières organiques.»
Actuellement, il est possible de soit faire du compost avec les matières organiques des bacs bruns, ou de vendre ce biogaz, c’est l’un ou l’autre. M. Angers affirme être en contact avec une entreprise allemande qui permet de produire du compost, et de vendre le biogaz.
«On attendait ce projet pour attacher le projet des bacs bruns. On sera capable de produire du compost et de vendre le biogaz. On a trouvé une technologie capable de faire les deux. Les municipalités pourront profiter du compost. Ce sont tous les citoyens qui pourront en profiter.»