COVID-19: les partys de Noël peu populaires

L’arrivée de la COVID-19, en mars dernier, a eu un impact considérable pour tous les locateurs de salles de réception. Après l’annulation des partys estivaux et des mariages habituels, voilà que la grande majorité des partys de Noël sont menacés.

Et le phénomène est compréhensible.

Non seulement les gens sont très prudents face au coronavirus, mais l’incertitude  face à la deuxième vague qui débute  s’avère être le clou dans le cercueil pour ce qui est de l’organisation de partys de Noël.

«C’est difficile de se préparer parce qu’on ne peut pas lire dans l’avenir. Les gens n’ont pas le droit de danser et de façon classique, ça fait partie des partys de Noël après le repas», fait remarquer Jean-Philippe Martin, copropriétaire du Complexe Laviolette.

«Tout ce qui a trait à la distanciation est difficile aussi puisque cela fait en sorte que l’on ne peut remplir nos salles qu’au tiers de leur capacité. Avec mes cinq salles, j’avais souvent 500 à 600 personnes en même temps dans la bâtisse. Même si ce sont des salles différentes, les gens se croisent et nous allons devoir éviter ça. Étant donné que nous avons deux entrées différentes, on va peut-être devoir ouvrir deux de nos salles seulement.»

Les salles de réception contactées par L’Hebdo ont le même procédé: la majorité des réservations sont faites un an à l’avance. C’est également le cas du côté du Complexe Laviolette.

«Nos agendas sont remplis d’avance et on a déjà quelques groupes qui ont appelé pour annuler. Les gens se demandent si la situation va évoluer d’ici Noël et si on va avoir plus de restrictions. Il y a des clients qui préfèrent annuler plutôt que de prendre une chance. Les compagnies ne veulent pas causer des cas au sein de leur entreprise, ni passer dans le journal à cause de la COVID-19, surtout qu’on était en pénurie de main-d’œuvre il y a six mois. Présentement, j’ai plus d’annulations que de gens qui appellent pour réserver», ajoute-t-il.

Habituellement, le Complexe Laviolette atteint le cap des 80% de réservation dans les semaines suivant le temps des Fêtes, soit en janvier et février. Les 20% restants se comblent en octobre et novembre, normalement

«Le party de Noël reste un bel événement pour remercier le personnel et créer des liens, mais il est facultatif, il n’est pas obligatoire. C’est un évènement qui peut sauter facilement. Je suis un peu pris comme les bars dans le sens où je peux servir un repas et une soirée, mais je ne peux plus servir d’alcool après minuit. On est l’un des domaines qui va rouvrir en dernier», explique M. Martin.

«Au niveau des salles et des services de traiteur, on est pas mal fermé aussi depuis le 13 mars et on roule à environ 2% de notre chiffre d’affaires habituel. Nos grosses périodes sont l’été et le temps des Fêtes et d’après moi, on va avoir passé un an sans vraiment faire de revenu contrairement aux restaurants qui réussissent quand même à bien s’en sortir, comparé au domaine de l’événementiel.»

Du côté du Castel 1954, les appels concernant les réservations de partys de Noël ne fusent pas non plus.

«On espère recevoir des groupes à nouveau cette année. Évidemment, nous allons nous conformer aux règles sanitaires à mettre en place et les gens ne pourront pas danser, malheureusement. C’est certain que ça nous fait un peu mal financièrement, mais nous avons la chance d’avoir un restaurant contrairement à des endroits où l’on y retrouve que des salles de réception», a pour sa part témoigné Charles Perreault, propriétaire du Castel 1954.

«La plupart de nos réservations avaient été faites l’an dernier et plus on avance dans le temps, plus on peut avoir des annulations. Par rapport aux années précédentes, ça va», confie pour sa part Philippe Roy, directeur général au Centre de Plein air Ville-Joie. «On a eu quelques demandes, c’est-à-dire des gens qui appellent pour savoir nos disponibilités pour le temps des Fêtes. On applique déjà les normes mises en place. Il y a trois aspects fondamentaux en termes de location. On parle du port du masque, du lavage des mains à l’aide de produits spécialisés et de la capacité des salles qui est diminuée. Dans notre salle de 200 personnes, on pourrait juste en accueillir 60, concrètement.»

Contrairement aux salles de réception standards, le Centre de Plein air Ville-Joie, situé dans le secteur Pointe-du-Lac, ainsi que le Musée Pop de Trois-Rivières, offrent quant à eux différents services.

«On reçoit beaucoup de groupes familiaux qui, généralement, oscillent entre 30 et 50 personnes puisque notre auberge compte 44 lits, lance M. Roy. On tombe dans les ratios que la Santé publique va nous offrir. Par contre, la pandémie nous a affectés bien avant ça parce qu’habituellement, on est rempli les fins de semaine, et là on est complètement vide depuis un bon bout de temps. Il y a beaucoup d’incertitude présentement alors il y a des gens qui annulent.»

«Habituellement, on recevait des partys de Noël au Musée et on pouvait entasser plusieurs personnes dans le hall, mais là avec la distanciation sociale, ça va être différent cette année, concède Sabrina Abel, coordonnatrice aux locations de salle au Musée Pop. À l’intérieur de nos salles de réception, on parle d’une quarantaine de personnes maximum et le port du masque va être obligatoire, sauf lorsque les gens seront assis. Maintenant, les réservations qu’on avait ont été annulées. En date d’aujourd’hui, on est prêt à accueillir les partys de Noël, mais ça réduit beaucoup l’offre de devoir respecter une limite de personnes que l’on puisse accueillir. On a qu’à penser à la danse. C’est difficile de danser à deux mètres de distance», conclut-elle.

Le Musée Pop accueillait une dizaine de partys de Noël annuellement. Reste à savoir quelles seront les règles émises par le gouvernement du Québec dans les semaines à venir, mais 2020 s’annonce comme étant une année à oublier…