Ventriloque de talent… à 13 ans seulement!
Depuis plusieurs mois, Noah et Antoine sont quasi inséparables. Ils forment un duo complice, rigolo et divertissant. Les deux compères ont fait connaissance dans un appartement après qu’Antoine y ait été… livré!
Antoine, c’est une marionnette. Un petit monstre bleu tout poilu qui prend vie au son de la voix de Noah, ventriloque.
L’élève de l’école Chavigny pratique la ventriloquie depuis maintenant deux ans. Il raconte avoir eu un coup de cœur pour cet art inusité en visionnant des vidéos sur Youtube.
«J’ai vu un humoriste français à l’œuvre. Ça m’a accroché», mentionne celui qui s’est aussitôt mis à la recherche de tutoriels pour apprendre la technique.
Depuis, il a travaillé très fort et aujourd’hui, c’est sans difficulté que le jeune homme de 13 ans réussit à parler clairement sans remuer les lèvres. La première étape de son cheminement a été de pratiquer de façon assidue la technique du crayon entre les dents, un exercice permettant de mieux contrôler sa prononciation.
Ensuite, il s’est exercé, devant miroir, à faire parler sa marionnette et à la manipuler pour qu’elle devienne un personnage à part entière.
«Ça s’est fait progressivement. Aujourd’hui, je suis capable de la faire bouger en même temps que je parle, comme si elle était vivante. On dirait même qu’elle respire!», raconte Noah Lejeune, qui n’a toutefois pas la prétention d’avoir atteint la perfection: «C’est quelque chose de vraiment difficile. Mais je continue de me pratiquer».
Sur scène à 13 ans
Mordu de la scène et muni d’une assurance à toute épreuve, Noah Lejeune a créé de toutes pièces un numéro pour le concours Secondaire en spectacle Il l’a présenté en grande première en février dernier, lors de la finale locale de son école (Chavigny, à Trois-Rivières), où il a remporté rien de moins que le premier prix.
Il a bien fait rire le public en présentant sa relation très particulière avec Antoine. Durant le numéro, les deux s’obstinent constamment, mais demeurent bons copains. On a même droit à du chant! «J’ai été coaché pour [bonifier] certaines idées, mais j’ai tout écrit seul. J’ai aussi eu un léger coup de main pour la mise en scène, mais c’est tout», raconte-t-il fièrement.
Alors qu’il se préparait à prendre part à la finale régionale, un certain coronavirus a mis sur la glace son parcours. La pandémie a en effet obligé les organisateurs à suspendre les finales régionales et à annuler la finale nationale. Par contre, les jeunes artistes bénéficieront tout de même d’une visibilité sur les réseaux sociaux. Ils ont été invités à filmer leur numéro et à le partager en ligne avec le mot-clic #sesQUANDMÊME. Ce que Noah fera. D’ailleurs, vous pourrez visionner son numéro au www.lecourriersud.com (dans la version web de cet article).
Quand rien ne nous arrête
Pour Noah Lejeune, ce n’est, de toute façon, que le début de l’aventure. Il raffole de la scène et rêve d’une carrière artistique. Il y croit d’ailleurs très fort, car à ses yeux, rien n’est impossible.
«Quand tu as de l’ambition et que tu persévères, tu peux tout faire. Il ne faut jamais lâcher, dit-il sagement. Je n’ai pas de talent inné [pour la ventriloquie]. J’ai pratiqué. C’est possible pour tout le monde d’en faire quand tu t’y mets sérieusement.»
Diagnostiqué TDAH depuis la maternelle et dyspraxique depuis trois ans, Noah souffre également de troubles anxieux. Il assume entièrement sa condition, qui ne l’empêche absolument pas de foncer et, surtout, de réussir. «Je suis capable de faire tout ce que je veux et de réaliser mes rêves. Rien ne va m’arrêter», conclut-il.