Une Trifluvienne démarre une champignonnière sur la rive-sud

La Trifluvienne France Mailhot travaille depuis trois ans à mettre en place une champignonnière dans son village natal, Sainte-Marie-de-Blandford, au Centre-du-Québec.

Elle a acquis une ancienne fabrique de meuble de 30 pieds par 100 pieds dans laquelle elle a aménagé son entreprise, nommée Mycoterre.

«On a fait plusieurs travaux. On a poncé le plancher, refait du ciment et la plomberie, changé les fenêtres, revu l’isolation et installé un plancher chauffant et un comptoir d’accueil. On a aussi aménagé une chambre froide, une salle de bain, une salle de pasteurisation et une salle d’incubation, en plus d’avoir monté la structure de six serres», raconte Mme Mailhot, qui a ouvert son entreprise au public au printemps 2019, moment où a aussi débuté la production des champignons.

À l’automne prochain, une cuisine industrielle s’ajoutera aux installations de Mycoterre, situées sur la rue des Bosquets, pour permettre la transformation à grande échelle des champignons produits. Dans le même bâtiment, un laboratoire de recherche et développement sera aménagé. On y mènera toutes sortes d’expérimentations, top secrètes pour le moment, grâce à la contribution de la biologiste trifluvienne Véronique Cloutier.

Juste à côté de ce bâtiment qui faisait office de garage par le passé, France Mailhot a fait construire une résidence de deux chambres qui pourra éventuellement servir de lieu d’hébergement pour des touristes. «C’est situé au même endroit que l’était la maison de mes parents», indique l’entrepreneure, qui a pris soin de rendre le bâtiment le moins énergivore possible.

Cette conscience environnementale, d’ailleurs, a guidé l’ensemble du projet. «On tend vraiment vers le zéro déchet», rapporte Mme Mailhot. Par exemple, toutes les chaudières où poussent les champignons sont réutilisées pour les récoltes suivantes. Aucune vaisselle jetable n’est utilisée lors des dégustations que propose l’entreprise. Même la paille qui sert à la culture est récupérée, notamment comme nourriture pour des poules ou comme compost.

De plus en plus commandes

Pour le moment, France Mailhot produit environ 15 kg de pleurotes par semaine avec l’aide d’une employée. Tout récemment, un gros contrat lui a été octroyé par un Montréalais. Pour répondre à la demande, une deuxième et une troisième serre seront bientôt prêtes, ce qui lui permettra de tripler sa production. D’ici l’automne, les six serres seront en fonction, prévoit Mme Mailhot.

Si tout va comme prévu, l’entrepreneure envisage se consacrer à temps plein à son projet d’entreprise dès le début de l’année 2021, elle qui fait carrière chez Hydro-Québec comme électricienne d’appareillage à Trois-Rivières. «Pour le moment, je suis chez Mycoterre trois jours par semaine, soit le vendredi, le samedi et le dimanche. Le reste de la semaine, c’est mon employée qui va y faire son tour, puisqu’elle demeure tout près.»

Visites

Depuis l’ouverture de son commerce au public, la femme d’affaires a organisé plusieurs activités, comme des visites de ses installations, des ateliers éducatifs (production de champignons) et des visites en forêt (mycologie). Une programmation encore plus étoffée sera proposée dès cet été. Toute la famille pourra d’ailleurs en profiter.

«Éventuellement, j’aimerais qu’on présente une pièce de théâtre extérieure à la fois distrayante et éducative, ayant évidemment comme thématique les champignons, indique-t-elle. Je prévois aussi construire une maisonnette adaptée aux enfants qui aura la forme d’un champignon.»