L’agriculture s’invite dans la campagne électorale
À l’occasion de la présente campagne électorale fédérale, la Fédération de l’UPA de la Mauricie a reçu les candidats des quatre principaux partis des circonscriptions mauriciennes.
Lors de la rencontre avec les producteurs agricoles, ils ont discuté des enjeux nationaux et régionaux propres au secteur agricole, dont le régime fiscal des entreprises, les outils de gestion des risques et les travailleurs étrangers temporaires. Tous les groupes politiques étaient bien représentés à ce débat, à l’exception des libéraux qui ont préféré jouer la chaise vide.
Une quarantaine de participants ont pris part à cet exercice au Complexe Laviolette de Trois-Rivières, tout comme une centaine de personnes qui ont assisté à la retransmission sur le web.
Des idées pour l’agriculture
L’UPA Mauricie essayait cette formule «débat» qui s’est avérée fort dynamique et qui a permis de confronter les idées des différents partis en lice. D’autre part, le Parti conservateur du Canada, représenté par deux de ses candidats, à l’exception d’Yves Lévesque dans Trois-Rivières qui a décliné l’offre, n’avait rien de tangible à proposer étant donné que leur plateforme électorale en matière d’agriculture n’est pas encore connue à ce jour.
Les bloquistes, dont deux de ses candidats étaient présents, et les néodémocrates représentés par tous ses candidats en région, se sont davantage accrochés sur leur possible «balance du pouvoir» qui pourra faire, à leur avis, bouger des choses dans un gouvernement minoritaire. Tous deux ont rappelé la valeur du projet de loi C274 en 2016 qui aurait pu régler bon nombre d’irritants dans le milieu agricole, mais malheureusement mort au Sénat.
Le Parti vert exclu du débat régional
De leur côté, les candidates du Parti vert du Canada des circonscriptions de Trois-Rivières et de Saint-Maurice/Champlain tiennent à exprimer leur mécontentement d’avoir été exclues de la discussion.
Sur l’événement diffusé sur les médias sociaux, l’UPA de la Mauricie écrit avoir invité les candidats «des quatre principaux partis politiques» des circonscriptions de Berthier/Maskinongé, Saint-Maurice/Champlain et Trois-Rivières, à venir discuter d’agriculture.
Ce choix laisse perplexe Stéphanie Dufresne, candidate du Parti vert dans Saint-Maurice/Champlain qui a demandé des explications. «Les organisateurs m’ont répondu qu’ils ont fait le choix d’inviter uniquement les partis politiques ayant des députés au Québec élus sous leur bannière respective, dit-elle. Aussi bien dire qu’ils voulaient volontairement exclure le Parti vert, puisque c’est le seul parti représenté à la chambre des communes qui n’a pas encore d’élus québécois.»
La candidate de Trois-Rivières, Marie Duplessis s’est dit particulièrement déçue de cette exclusion. «Je travaille dans le milieu de l’agriculture depuis 10 ans et c’est précisément pour défendre les questions environnementales relatives à l’agriculture que je me suis portée candidate pour le Parti vert.»
Alors que les résultats d’un nouveau sondage Ekos publié hier place le Parti vert du Canada en 2e position (17%) dans les intentions de vote au Québec et que l’urgence climatique et l’environnement sont des enjeux centraux de la campagne électorale fédérale, la présence du Parti vert devrait être incontournable, croit Stéphanie Dufresne.
«Comment voulez-vous faire un choix éclairé (c’est le titre donné à l’événement) alors
que toutes les options ne sont pas présentées? Cela traduit un manque d’ouverture à
entendre toutes les positions. Le Parti vert dérange, mais le virage que l’on propose est
nécessaire et doit au moins faire partie du débat», conclut-elle.