Vers des Communautés bleues en Mauricie/Centre-du-Québec
La Trifluvienne Joan Hamel s’est battue pendant des années contre la fluoration de l’eau potable à Trois-Rivières. Elle a toujours eu l’eau à cœur. Une fois le combat contre la fluoration gagné, Mme Hamel a commencé à s’intéresser au principe des Communautés bleues dont elle est maintenant l’ambassadrice en Mauricie/Centre-du-Québec.
Le projet Communauté bleue est un mouvement mondial qui invite les municipalités, communautés autochtones et institutions d’enseignement à s’engager pour la cause de l’eau, notamment en la reconnaissant comme un bien commun.
Une Communauté bleue s’engage aussi à promouvoir des services d’eau potable et d’eaux usées financés, détenus et exploités par le secteur public, afin d’empêcher la privatisation de certains services. L’autre volet consiste en l’élimination progressive de la vente d’eau embouteillée dans les édifices publics et lors des événements.
«C’est symbolique. Il n’y a pas de reddition de compte pour les municipalités. Ce sont des principes, des engagements et un message envoyé à la population à l’effet qu’il est important de protéger l’eau, préserver nos sources d’eau et s’engager à ne pas la vendre à des entreprises. Quand on pense à l’élimination des bouteilles d’eau, ça représente un bon défi pour les municipalités, notamment lors des événements. Par exemple, on est habitué de voir des bouteilles d’eau lors d’un marathon. Il faut y penser et être créatif. Des villes comme Vancouver et Victoria se sont adaptées», plaide Joan Hamel.
Elle souligne que des fêtes de district de la ville ont déjà commencé, l’été dernier, à inviter les citoyens à apporter leur bouteille réutilisable, puisqu’un réservoir d’eau potable était sur place.
Des démarches en cours
On recense présentement près d’une cinquantaine de villes à travers le monde à s’afficher comme une Communauté bleue, dont Paris, Berne, Berlin et Vancouver. Au Québec, Amqui est devenue la première Communauté bleue en 2013. La municipalité de Danville a emboîté le pas la semaine dernière.
Joan Hamel est confiante de voir plusieurs municipalités et institutions d’enseignement se joindre au mouvement prochainement. Celle-ci a déjà entamé des démarches de sensibilisation auprès des élus de Trois-Rivières, Shawinigan, Bécancour, Nicolet et Sainte-Monique, ainsi qu’auprès de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et du Collège Laflèche.
«À Trois-Rivières, je suis allée à la consultation pour la politique de développement durable et j’y ai déposé un mémoire, précise-t-elle. J’ai pu rencontrer les conseillers depuis, de même que la mairesse par intérim, Ginette Bellemare. Elle avait une belle réceptivité. J’ai même envoyé un projet de résolution. Je rêve de déclarer la Ville de Trois-Rivières et l’UQTR à titre de Communautés bleues le 22 mars à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau. J’attends de leurs nouvelles pour l’instant.»
D’ailleurs, une invitation à devenir Communauté bleue figure dans le thème de la Journée mondiale de l’eau cette année.
De sa propre initiative, l’UQTR a déjà ôté les bouteilles d’eau en plastique, à l’instar des élus municipaux lors des séances des conseils municipaux de Shawinigan et de Trois-Rivières.
«Jusqu’à présent, j’ai de bonnes réponses de la part des élus. Je suis confiante qu’on aura des Communautés bleues dans la région. On a des leaders qui croient en l’environnement. C’est engageant, mais c’est une belle reconnaissance», ajoute Mme Hamel.
Elle prévoit également rencontrer les élus de Drummondville et Victoriaville au cours des prochaines semaines.
Des comportements à changer
Au-delà des municipalités, ce sont aussi les citoyens qui doivent modifier leurs habitudes, souligne Joan Hamel.
«Il ne faut pas diminuer la consommation d’eau embouteillée: il faut arrêter d’en acheter. On est en situation d’urgence climatique. L’eau est très bonne à Trois-Rivières. Je fais confiance à l’eau du robinet», lance-t-elle.
Cette dernière précise que l’on retrouve divers contaminants dans l’eau embouteillée, dont des particules de plastique et du fluor.
«Il faut aussi sensibiliser les citoyens à la pollution par le plastique. Les bouteilles en plastique sont peu récupérées. Par ailleurs, il ne faut pas oublier qu’on paie déjà notre eau dans notre compte de taxes. Pourquoi la payer 100 fois plus cher en bouteille? C’est ma cause», soutient-elle.
On nous chuchote à l’oreille que l’annonce d’une première Communauté bleue se fera bientôt sur le territoire de la Mauricie et du Centre-du-Québec. C’est à suivre…
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Critères pour être une Communauté bleue
-Reconnaître le droit humain à l’eau et aux services d’assainissement;
-Promouvoir des services d’eau potable et d’eaux usées financés, détenus et exploités par le secteur public;
-Interdire la vente d’eau embouteillée dans les édifices publics et lors des événements