Un pas de plus vers les Jeux olympiques pour Laurence Vincent-Lapointe
CANOË. Laurence Vincent-Lapointe a poursuivi sa domination aux Championnats du monde ICF de canoë sprint présentés à Montemor-o-Velho, au Portugal. Elle a ajouté pas moins de trois médailles d’or à sa collection, se reprochant de plus en plus de son rêve olympique.
La Trifluvienne a d’abord mis la main sur son 11e titre alors qu’elle a remporté l’épreuve du C-1 200 m. Elle a récidivé au C-2 500 m accompagnée de sa partenaire Katie Vincent, avant de décroché un 13e titre au C-1 5000 m quelques heures plus tard. «C’est fou! Je n’en reviens pas. Trois médailles d’or en trois épreuves», confie-t-elle d’emblée.
Au 5000 m, Vincent-Lapointe s’est avérée la plus rapide de l’épreuve qui est cinq fois plus longues que sa spécialité habituelle avec un temps de 27 minutes 43,020 secondes. «Je me demande comment j’ai fait. Je suis très orgueilleuse, alors à partir du moment où mon entraîneur m’a dit « tu fais cette course », je savais que j’étais capable.»
Un duo à surveiller
Vincent-Lapointe et Vincent ont survolé la compétition du C-2 500 m. Il pourrait s’agir du duo favori pour remporter l’emporter aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. «Nous nous sommes tellement entraînées fort sur de longues distances dans la dernière année pour avoir l’énergie nécessaire jusqu’à la fin. Katie est bonne pour me faire donner mon 110%», ajoute celle qui s’entraîne au Club de Canoë-Kayak de Vitesse de Trois-Rivières (CKTR) depuis 14 ans.
Fait très intéressant, la Trifluvienne se veut l’athlète canadienne la plus titrée de tous les sports olympiques (été comme hiver) en Championnats mondiaux depuis 2008. Rappelons qu’elle vise une participation à Tokyo où les femmes pourront participer à l’épreuve du canoë pour la toute première fois dans l’histoire.
«Notre sport n’existait pas aux Jeux olympiques alors je le faisais par plaisir. La passion a vraiment augmenté au fil des ans et quand ils ont annoncé que les femmes allaient être aux Olympiques, ça m’a motivée et depuis, j’en mange! C’est dans moins de deux ans, alors c’est rapide. Je veux être le plus prête possible au Jour J», ajoute celle qui a complété un baccalauréat en Sciences biomédicales et qui étudie au baccalauréat en Sciences infirmières.
Et n’allez pas croire que la Trifluvienne n’a pas trimé dur pour se hisser au sommet.
«J’ai commencé en 2004, car je ne voulais plus aller en camp de jour. Mes parents m’ont dit de me trouver un passe-temps. Au début, j’étais pourrie! Je chavirais à tous les jours, pendant deux ans. J’avais l’entêtement de rester dans ce bateau-là, même si les gens me disaient de changer de sport», explique-t-elle.
«J’ai tenu mon bout! Je me suis améliorée assez rapidement par la suite pour me rendre à ma première compétition internationale en 2008. En 2010, ce fut ma première Coupe du monde.»
Et si elle est choisie pour représenter le Canada, comment entrevoit-elle son expérience à Tokyo?
«J’ai de bonnes chances de médailles, mais on est jamais à l’abri d’une athlète qui sort de nulle part. Mon objectif, ce n’est pas une, mais deux médailles d’or (en solo et en équipe). Et pourquoi j’aimerais établir des records qui tiennent longtemps? Pour tous ceux qui me disaient que je gagnais, car nous n’étions pas beaucoup de filles ou parce que j’étais seule dans mon sport. On me disait aussi que je ramais comme un gars ou »je ne savais pas qu’une femme pouvait ramer comme ça ». Et ça, ça fait mal!», explique-t-elle.
«Et comme ce sera la première fois que les femmes canots seront aux Olympiques, j’aimerais laisser ma marque. C’est sûr que si j’établis des records, ils seront battus. Mais j’espère mettre une marque qui va durer assez longtemps qu’ils ne se disent pas »Elle était bonne, car c’était les premiers jeux ». Mais il n’y a rien de fait et je me suis déjà fait battre! En 2015, j’ai fini 4e en manquant un coup de rame qui m’a fait paniquer.»