Les Marchands de feu
TROIS-RIVIÈRES. On peut dire que Marie-Line Doyon-Tremblay et Dereck Gosselin n’ont pas peur de jouer avec le feu. Le couple établi à Trois-Rivières veut enflammer rien de moins que le marché international des arts du cirque avec ses articles de jonglerie inflammables.
Tous deux spécialisés dans les arts du feu, ils ont passé les deux dernières années sur la route à courir les festivals, leur caravane remplie a craqué d’articles de performances en tout genre pour mettre le feu aux planches.
Entre deux prestations, l’idée leur est alors venue d’utiliser leur expérience dans le domaine afin de concevoir eux-mêmes leurs accessoires selon leurs besoins et préférences. En moins de deux, leur caravane s’est transformée en un petit atelier artisanal.
« Au départ, c’était un passe-temps. Puis, nos amis se sont mis à nous emprunter notre matériel. Petit à petit, nous avons commencé à recevoir des messages d’inconnus qui avaient entendu parler de nous. C’est là qu’on s’est dit qu’on tenait quelque chose », a raconté Marie-Line.
En mars dernier, le couple a décidé de mettre un pied à terre à Trois-Rivières afin de se consacrer à plein temps à ce qui allait rapidement devenir leur projet de vie : Les Marchands de Feu (LMF). Aujourd’hui, leur entreprise est la seule à fabriquer des articles de jonglerie inflammables au Canada.
Artistes, amateurs et curieux peuvent se procurer torches, cerceaux, bâtons du diable, « poïs » et autres accessoires conçus par les Marchands de feu sur la boutique en ligne www.lmfprops.com.
« Nous recevons des commandes du Canada, des États-Unis et même, parfois, d’Europe », a indiqué Dereck. La jeune entreprise peut aussi compter sur un point de vente à Halifax dans une boutique spécialisée.
Recherche et innovation
Le mot d’ordre des Marchands de feu est simple : « aller toujours plus loin que ce qui se fait sur le marché ». Le couple consacre des dizaines d’heures par semaine à la recherche et au développement de nouvelles idées.
En effet, chaque produit traverse un fastidieux processus de création avant de se retrouver dans le catalogue de l’entreprise. « Nous ne sommes pas seulement des fabricants, nous sommes aussi des artistes, ce qui fait qu’on sait exactement quels sont les besoins du marché et les améliorations qui doivent être apportées », a souligné Marie-Line.
Mais ce n’est pas tout : tous les produits doivent ensuite être testés par des membres de la communauté des pompiers locaux et être améliorés en conséquence. « Par exemple, de la silicone a été apposée sur les tiges de métal afin de diminuer considérablement le risque de brûlures », a ajouté le copropriétaire.
Leur participation au programme des Jeunes Volontaires leur permettra d’ailleurs de développer de nouveaux prototypes. Le couple d’entrepreneurs veut notamment intégrer la technologie LED à ses accessoires.
À plus long terme, les propriétaires des Marchands de Feu ne cachent pas leur désir de faire affaire uniquement avec des fournisseurs canadiens.
Ascension des arts du cirque
L’avènement du Cirque du Soleil et la « culture des festivals » a grandement contribué à la montée en popularité des arts du cirque. Le duo formé par Marie-Line et Derreck est d’ailleurs aux premières loges de cet engouement.
« Il n’est pas rare qu’à la fin de nos prestations, des sectateurs viennent nous voir à notre kiosque pour nous dire qu’ils ont le goût d’essayer. Ça pique leur curiosité », a déclaré Marie-Line.
Une première académie des arts du feu vient d’ailleurs d’ouvrir ses portes à Montréal afin de répondre à la demande grandissante. Tout le matériel d’apprentissage a été fourni par les Marchands de Feu.
Un premier festival à Trois-Rivières
Le domaine Scout Saint-Louis-de-France, à Trois-Rivières, promet d’être en feu du 8 au 10 juin 2018. Le site accueillera vraisemblablement le premier festival des arts du feu organisé par le couple derrière Les Marchands de Feu.
L’événement, qui en est encore à ses premiers balbutiements, présentera des ateliers ainsi que de nombreuses performances d’artistes de scène.