Établissements de santé: vers l’interdiction de fumer sur les terrains d’ici 2023

SANTÉ. La cigarette sera bientôt persona non grata à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements de santé. Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec vient d’adopter une nouvelle politique afin d’interdire le tabac dans l’ensemble de ses installations d’ici le 1er mai 2023. 

Adoptée en novembre 2015, la loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme oblige les centres intégrés de santé et de services sociaux de la province à adopter une politique sans fumée au plus tard le 26 novembre 2017.

«Les établissements conservent le droit de cheminer au rythme qu’ils déterminent en fonction de leurs réalités propres », indique le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) dans ses orientations ministérielles.

C’est dans ce contexte que le conseil d’administration du CIUSSS MCQ a adopté, le 7 novembre dernier, un plan régional sur cinq ans pour un environnement sans fumée.

« Le CIUSSS MCQ reconnaît que le tabagisme est la principale cause de décès et d’invalidité évitable sur son territoire et qu’aucun niveau d’exposition à la fumée de tabac dans l’environnement (FTE) n’est sans danger », peut-on lire dans la nouvelle politique.

L’établissement conclut que seuls des espaces à 100 % sans fumée offrent une protection efficace et un environnement sain pour tous les usagers, soit les intervenants, les visiteurs et la population.

D’ici 2023, l’usage du tabac, de la cigarette électronique et de toute autre substance combustible (cannabis) sera ainsi interdit dans tous les locaux exploités par le CIUSSS MCQ. Il sera même interdit d’en griller une sur le terrain des bâtiments. À l’heure actuelle, la loi interdit de fumer ou de vapoter dans un rayon de neuf mètres.

Fini la cigarette en CHSLD ?

Au CIUSS MCQ, de nombreux fumoirs ont été aménagés à l’intention des personnes hébergées. Il existe également une possibilité de désigner jusqu’à 20 % des chambres où il peut être permis de fumer.

La nouvelle politique prévoit toutefois l’élimination de ces chambres ainsi que la fermeture complète de tous les fumoirs. Questionné à ce sujet, le CIUSSS MCQ a mentionné qu’il y aura une clause d’exemption pour les résidents des centres d’hébergement et de soins de longue durée

« Une personne devra avoir préalablement obtenu une recommandation de la direction clinique afin de s’exempter », a déclaré l’agent d’information au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, Guillaume Cliche.

De son côté, le ministre de la Santé Gaétan Barrette a mentionné qu’il n’avait pas l’intention d’empêcher les résidents de fumer la cigarette. « Ils sont chez eux », avait-il commenté au micro de Radio-Canada.

Services d’aide à l’abandon

Guillaume Cliche a tenu à rappeler que le CIUSSS MCQ offrira à ses intervenants et aux usagers des services d’aide à l’abandon du tabagisme et de gestion des symptômes de sevrage en complémentarité avec les services des centres d’abandon du tabac (CAT).

Le centre s’est notamment engagé à « implanter une systématisation des interventions en abandon du tabagisme qui débuterait par l’identification du statut tabagique, l’instauration d’un traitement et d’un suivi ».

À noter que quiconque fumera dans un lieu où il est interdit de la faire par la politique pourrait être passible d’une amende allant de 250 $ à 1 500 $ en cas de récidive.

Infractions

– Fumer dans un lieu où il est interdit de le faire : 250$ à 1 500 $.

– Contrevenir aux normes d’utilisation, d’installation, de construction ou d’aménagement des lieux fumeurs permis par la loi : 1000 $ à 100 000 $.

– Tolérer qu’une personne fume dans un endroit où il est interdit de le faire : 500 à 25 000 $.

– Omettre d’indiquer au moyen d’affiches les endroits où il est interdit de fumer : 500 $ à 25 000 $.

– Enlever ou altérer une affiche indiquant qu’il est interdit de fumer dans un lieu : 500 à 3 000 $

Objectifs de la politique sans fumée

  1. Créer des environnements totalement sans fumée à l’intérieur comme à l’extérieur de l’ensemble des installations.
  2. Promouvoir le non-tabagisme
  3. Prévenir l’initiation aux produits du tabac, notamment chez les jeunes.
  4. Favoriser l’abandon du tabagisme par le traitement de la dépendance à la nicotine et la gestion des symptômes de sevrage

19,4%

Le saviez-vous? En Mauricie et au Centre-du-Québec,

la proportion de fumeurs de 15 ans et plus est de 19,4 %.