Vivre sans voiture, une utopie ?

AUTOMOBILE. La journée sans voiture ne nous fera pas oublier que l’auto reste la norme sur les routes, mais c’est une bonne occasion pour les « accros » du volant de se laisser tenter par d’autres moyens de transport. Et qui sait, peut-être serez-vous porté à laisser l’automobile au garage plus souvent comme Steven Roy-Cullen.

Le Trifluvien a plus souvent les mains sur un guidon que sur un volant. Comme d’autres citadins avant lui, il a fait le pari de vaguer à ses occupations quotidiennes sans voiture, il y a de cela près de cinq ans.
Été comme hiver, celui qui occupe la chaise de directeur par intérim de la Gazette de la Mauricie fait l’aller-retour à vélo entre sa résidence du secteur du Cap-de-la-Madeleine et son bureau situé au centre-ville de Trois-Rivières pour se rendre au travail. Une balade santé d’une quarantaine de minutes par jour.

« J’ai un train de vie assez occupé et je ne trouvais pas le temps d’y insérer une activité sportive. Le vélo me permet de rester en forme. Ça me donne également plus d’énergie pour commencer la journée », a-t-il déclaré. Même la pluie et les tempêtes de neige ne l’arrêtent pas. Rien.

Si la voiture est synonyme de liberté pour plusieurs, Steven n’a pas eu l’impression de faire des sacrifices en optant pour ce mode de vie. Au contraire, son portefeuille s’en porte beaucoup mieux tout comme l’environnement. Le cycliste n’est jamais pris en otage à l’heure de pointe et cela lui laisse le temps de découvrir de nouveaux recoins de son quartier. 

Bien sûr, son mode de vie lui a demandé un peu d’adaptation et quelques centaines de dollars en équipement, mais cela en valait la peine, affirme-t-il. « Une voiture coûte environ 8000$ par année. Annuellement, je dois dépenser 50 $ pour l’entretien de mon vélo », a-t-il calculé. « Les économies sont importantes. Ça me permet de choisir un travail en fonction de mes passions et de partir en voyage tous les ans. »

Mais la vie sans voiture dans la capitale régionale n’est pas parfaite. Steven reconnaît que le transport en commun n’est pas tout à fait efficace tout comme le réseau de piste cyclable. « Il m’arrive d’adopter une conduite plus cavalière lorsque je dois partager la rue avec les automobilistes, faute de piste cyclable », explique-t-il.

Malheureusement, il déplore que les améliorations dans les transports alternatifs soient bloquées dans un embouteillage de mauvaises volontés politiques. 

Il lui arrive donc de tricher, notamment lorsqu’il doit se rendre à l’extérieur de Trois-Rivières. C’est d’ailleurs pourquoi il partage une voiture avec sa copine. « Mes déplacements en vélo nous évitent tout de même de s’encombrer d’un deuxième véhicule », a-t-il souligné.

S’il devait utiliser un seul argument pour convaincre les automobilistes de réduire l’usage de leur voiture, ce serait les impacts positifs sur la qualité de vie. En plus des économies, la vie sans voiture atténue le stress et donne une meilleure mine.