«L’Amérindienne», la rencontre des cultures

ROMAN. Louise Lacoursière, récipiendaire du prix Adagio 2017, sera présente au Salon du livre de Trois-Rivières afin de faire connaitre son tout dernier roman, «L’Amérindienne».

L’Amérindienne, qui s’inscrit dans l’univers de La Saline, série à succès de l’auteure, est une véritable incursion dans la culture traditionnelle des Abénakis. Cependant, nul besoin d’avoir lu La Saline pour apprécier et comprendre l’histoire de Judy O’Shaughnessy, personnage ayant fait une apparition dans la série originale.

«Pour celui qui l’a lue, il n’y a pas de répétition. J’essaie de réécrire dans des mots différents, juste pour qu’on ait une idée pour la raccrocher à l’histoire originale», explique Louise Lacoursière.

Dans le premier tome de La Saline, Judy O’Shaughnessy devient l’amante du Dr Antoine Peltier, de qui elle a toujours été profondément amoureuse. Elle lui fait cependant croire qu’elle est veuve, alors qu’elle est mariée, une trahison qui aura su briser la confiance qu’avait le Dr Peltier, malgré son amour pour elle.

Dans L’Amérindienne, Judy apprend que la femme d’Antoine est morte. Après l’avoir repoussée une nouvelle fois, elle apprend qu’il se remarie. Elle devra alors faire une croix sur le grand amour. Dans cette douleur, elle décidera de dorénavant vivre sans homme.

La relation que Judy a développée avec les Abénakis vient de sa rencontre avec Alanis Watso, une vieille dame abénakise qui lui a tout appris de l’herboristerie. Après que le petit-fils de cette dernière soit tombé éperdument amoureux de Judy, elle finit par renoncer à sa décision de vivre sans homme.

«J’ai décidé de dédier le livre L’Amérindienne à Judy, parce que c’est un personnage attachant. Je crois aussi que son histoire avec Antoine était inachevée. Beaucoup de gens me demandaient ce qu’elle devenait», mentionne Mme Lacoursière. Pour l’auteure, il allait donc de soi de ramener Judy.

Odanak, 1894

Pour l’auteure, l’histoire de Judy était l’occasion de faire côtoyer deux cultures très différentes. «On voit comment les gens vivent [à Odanak], on voit l’importance de la communauté. L’importance de la communauté, c’est tout le monde qui se mêle des affaires de tout le monde! Mais c’est aussi tout le monde qui s’entraide, notamment quant à l’éducation des enfants», raconte Mme Lacoursière.

Louise Lacoursière raconte que chez les Abénakis, l’enfant ainé d’une famille sera donné à la grand-mère maternelle, ou à la grand-mère paternelle dans le cas où la première ne pourrait s’en occuper ou serait décédée. Cela a été le cas de Simon, le petit-fils d’Alanis et futur mari de Judy. Pour Judy, cela serait inconcevable pour elle de se plier à ces coutumes, étrangères pour elle.

Ce choc des cultures se fait aussi sentir dans le désordre qui règne chez Alanis, alors que l’herboristerie de Judy, située à Montréal, est minutieusement rangée. Elle s’interroge alors. Serait-elle capable de vivre dans un tel environnement de désordre et de promiscuité? Une promiscuité non seulement avec la famille, qu’elle devra subir en emménageant avec Simon chez sa grand-mère, mais aussi une promiscuité avec la communauté, un aspect que l’auteure estime avoir savamment exploité.

Mme Lacoursière considère avoir amené plusieurs points forts à son roman. Dès que l’on croit que l’intrigue arrive à sa conclusion, un événement inattendu vient chambouler le lecteur. «Même moi, ça nait et ça m’étonne, ça me surprend. J’ai un plan global, mais mon plan est évolutif, il se modifie au gré de ce que mes personnages vont me révéler», avance Louise Lacoursière.

Elle affirme qu’à un certain point, il est vrai de dire que les personnages savent parler à leur auteur et décident d’eux-mêmes de certaines choses. «Il y a beaucoup de choses qui se passent dans L’Amérindienne que je n’avais pas prévues, que je n’avais pas planifiées», ajoute-t-elle.

«Même que parfois, des mots me viennent et je dois les chercher dans le dictionnaire, car je n’en connais même pas la définition. Dans 99% des cas, c’est exactement le mot qui traduit ma pensée. Probablement qu’on est en connexion, probablement qu’on n’est pas tout seul», témoigne-t-elle.

Salon du livre 2017

Louise Lacoursière sera présente au Salon du livre de Trois-Rivières ce week-end. Il sera possible de la rencontrer pour une dédicace au stand #48 aux moments suivants:

– Le 23 mars de 19h à 20h30;
– Le 24 mars de 15h à 16h30, de 17h30 à 18h et de 19h30 à 20h30;
– Le 25 mars de 12h à 13h et de 14h30 à 16h;
– Le 26 mars de 10h à 11h30 et de 13h30 à 15h.

De plus, elle participera à une entrevue animée par Stella Montreuil le vendredi 24 mars, dès 17h, au Bistro littéraire. Ce sera l’occasion pour les visiteurs d’en apprendre davantage sur son dernier roman ainsi que sur son prix Adagio reçu cette année.