Jonathan Chaussé retrouve sa liberté
JUSTICE. Jonathan Chaussé, le jeune homme de 18 ans accusé de menaces de mort et d’agression sexuelle armée, a retrouvé sa liberté, lundi, en attendant son procès. Il devra toutefois respecter une kyrielle de conditions sous la surveillance de sa mère.
La mère de l’accusé, Lucie Chaussé, visiblement très ébranlée par les évènements des dix derniers jours, a accueilli le verdict avec un grand soupir de soulagement. Cette dernière a tenu à assister à toutes les étapes de l’enquête sur remise en liberté de son fils jusqu’à la décision du tribunal, rendue lundi, au palais de justice de Trois-Rivières.
Appelée à la barre un peu plus tôt, la mère de famille a maintenu qu’elle souhaitait le reprendre à la maison s’il retrouvait sa liberté. Mme Chaussé a assuré au juge qu’elle veillerait personnellement à ce que son fils respecte les conditions qui lui seront imposées. Elle a également fait état des nombreuses démarches entamées pour lui venir en aide. D’ailleurs, un intervenant du CIUSSS a relaté à la Cour, vendredi, les services qui pourraient être disponibles pour l’accusé s’il était remis en liberté.
Ces garanties ont été jugées satisfaisantes pour que le tribunal libère le jeune homme de 18 ans pour la suite des procédures.
Tout en rappelant la gravité des infractions qui sont reprochées à Chaussé, le juge Jacques Trudel a aussi tenu compte du contexte dans lequel elles se sont déroulées. Les crimes ont été commis sur une courte période de temps, entre le 30 décembre 2016 et le 3 mars 2017.
Cela correspond à la période où l’accusé avait quitté le foyer familial pour s’installer en appartement. Le jeune homme, aux prises avec des problèmes du comportement, avait alors cessé de prendre sa médication pour contrôler ses sautes d’humeur et consommait quotidiennement du cannabis. Chaussé s’est retrouvé livré à lui-même, sans encadrement, « tout l’inverse de ce qui prévalait chez sa mère », a constaté le juge Trudel.
Chaussé devra toutefois respecter une longue liste de conditions s’il souhaite préserver sa liberté. Parmi elles, il doit évidemment retourner vivre au foyer familial et respecter un couvre-feu. Il lui est interdit de communiquer avec les présumées victimes et de se trouver en présence d’une personne de moins de 18 ans, sauf en présence d’un adulte.
Il ne pourra pas se trouver à moins de 50 mètres de toute institution scolaire, sauf pour y entreprendre une démarche d’inscription. Il lui est également interdit d’importuner qui que ce soit, incluant sa propre famille, d’accéder aux réseaux sociaux et de consommer de l’alcool et des drogues.
Finalement, il devra entreprendre un suivi médical, se présenter à ses rendez-vous et prendre toute médication prescrite.
On se souviendra que l’accusé est soupçonné d’avoir proféré des menaces de mort à une élève du Collège de l’Horizon, forçant le confinement des 750 élèves de deux écoles du secteur Cap-de-la-Madeleine. On connaît la suite. Cette vaste opération a mené à l’arrestation de Jonathan Chaussé et au dépôt d’accusations formelles.
En plus d’avoir proféré des menaces de mort, l’accusé est soupçonné de voies de fait, d’avoir pointé un pistolet à plomb sur une adolescente de 14 ans et d’avoir ensuite déchargé l’arme dans le mur, juste à côté d’elle.
Chaussé a vu la liste des accusations qui pèsent contre lui s’allonger, vendredi, à la lumière de nouvelles informations obtenues par les enquêteurs de la Sécurité publique de Trois-Rivières. De graves accusations d’agression sexuelle armée sur adolescente de 14 ans ainsi que d’attouchement sexuel sur un autre de 13 ans ont été déposées, portant à 13 le nombre d’infractions.
En tout, Chaussé aurait fait quatre présumées victimes, toutes des adolescentes de moins de 16 ans.
La suite des procédures le concernant est prévue le 5 mai.