«C’était un peu la folie» – Carole-Anne Lequin
ATTENTAT. Par Sarah-Ève Charland | Carole-Anne Lequin a vécu de près les attentats qui ont causé la mort de six personnes, à Québec hier soir. La jeune femme de 26 ans travaille en tant qu’infirmière au département de chirurgie du Centre hospitalier de l’Université Laval (CHUL).
Vers 22h, le département de chirurgie a reçu un avertissement d’un code orange, raconte-t-elle. Ce code signifie qu’il y a eu un désastre extrême et qu’un grand nombre de patients devront être soignés en même temps. Rappelons qu’un suspect armé a fait feu dans le Centre culturel islamique de Québec dimanche soir, tuant six personnes et en blessant 19 autres.
Deux hôpitaux ont reçu des blessés. L’hôpital de L’Enfant-Jésus a reçu les cas les plus graves. Au CHUL, les employés comme Carole-Anne Lequin qui devaient terminer en soirée leur journée de travail sont restés en renfort.
« Tout ce qu’on savait c’est qu’il y avait eu une fusillade dans une mosquée, mais on ne savait pas combien de patients. C’était un peu la folie. Ils ont clairé l’urgence pour libérer des lits », se remémore-t-elle.
Tout s’est déroulé entre 22h et 1h30. « C’était très stressant. On n’avait pas beaucoup d’informations. On n’était pas beaucoup de personnel », poursuit celle qui est intervenue pour une première fois dans une situation semblable.
Alors qu’elle a quitté l’hôpital aux petites heures du matin, le stress n’a pas diminué pour autant, se rappelle Mme Lequin.
« J’habite tout près de la mosquée. Je ne savais pas si les suspects avaient été arrêtés. J’avais un peu peur en retournant chez moi. J’ai vu au moins huit voitures de police garées dans des entrées de maison sur mon retour à la maison. »
Isabelle Dufresne habite également près de la mosquée visée par cet attentat. « Ça s’est passé au bout de ma rue. J’étais chez moi, mais je n’ai rien entendu d’alarmant. J’habite près d’une autoroute. J’entends donc souvent des alarmes des policiers, mais cette fois-ci, c’était particulièrement intense. »
Elle a pu se rendre à sa pratique de basketball et revenir chez elle sans entrave. Malgré tout, une partie de la rue était barricadée par des autopatrouilles, dit-elle.
« Je me suis toujours dit que tout peut arriver, qu’on soit à Québec ou ailleurs. Ma crainte ne va pas augmenter ou diminuer. En général, je me sens en sécurité », conclut Mme Dufresne.